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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 07:47

<<Je souffre ... Il frappe ... Je n'arrive plus à penser ... Il est là ... Il gratte à la porte ... Il va tout me prendre ...>>

Quelque mois plutôt:

Yo, je m'appel Mike, je vis dans un appartement, avec un frère et une sœur....Et Bien sur mes parents. Je dois avoir 15-16 ans, et je suis plutôt du genre timide mais j'ai un fort caractère, j'aime le dessin, j'ai toujours adoré le dessin...M'enfin là n'est pas le principal, mes amis me prennent pour le schizophrène de service...Cela peut paraître bizarre et débile, mais j'aime bien, se parler à soi-même c'est drôle, l'un de nous deux connait automatiquement la réponse de l'autre, l'idée et plein de chose. Cette autre personnalité de moi on l'a nommé...hmm...Némésis ? Oui bon...De base il l'est déjà. (Si vous ne savez pas ce qu'est un némésis, Google est votre ami.)
Sinon a part sa j'ai une copine, elle se nomme Sarah, une jolie fille, long cheveux bruns, yeux verts, un peu petite par rapport à moi, je mesure quoi... 1m80 et elle 10 cm….. en moins environ, une gentille fille, enfin tous garçon dirait ça de leurs copine. Mais elle a un fort caractère, et elle au moins n'est pas timide.
Mon meilleur ami, lui, s'appel Sam, un très bon ami, quand j'ai besoin d'argent...bah...C'est lui mon banquier, les meilleurs conseils c'est lui qui me les donne, c'est toujours sur lui que je peux compter en cas de problème. Il a les yeux bleus, les cheveux noirs et cours et il a un teint de peau couleurs café, il est même plus grand que moi...de 1 mm... Je vous assure !
Après je vous passe toute la panoplie d'amis que j'ai...
Ma vie chez moi ? Bah...Mouai, j'ai un frère assez collants, il a 10 ans et n'arrive pas encore à comprendre que je n’ai pas tous le temps envie de jouer avec lui, mais je l'aime bien. Bon derrière lui y a ma sœur. Alors elle c'est un cas rarissime de grande chieuse de princesse professionnel, elle obtient tous ce qu'elle veut, elle a quoi... 7-8 ans, moi je faisais pareil qu'elle je pouvais plus m'asseoir tellement que mes fesses étaient rouges. M'enfin, je vous avouerez que je l'aime moins que mon frère !
Mes parents me demandent très peu à faire à la maison, mais quand il me demande de faire quelque chose, bah c'est le truc le plus long et le plus chiant à faire...Youpi ? Mais sinon je suis bien récompensé à la fin, j'ai le droit à un repas le soir. Mon père me dit sa tout le temps en plaisantant bien sur. Et ma mère qui me dis que je les remercierais plus tard de m'avoir appris tous sa, pff... Même si au fond elle à pas tord.
On pourrait dire que je mène une vie banale, et je vous répondrais "Oui".
Mais au collège, ma vie est assez...Difficile, je suis dans une classe de boulet en enlevant Sam bien sur, la moyenne de la classe est de 8, on est tout en bas dans le classement, en général sur le collège, même les sixième sont plus intelligents que ma classe. Le pire de la classe se nomme John, il me rackette tout comme il rackette les autres collégiens.
Je vous cache pas que c'est un redoublant, il bien plus grand que moi, plus baraque...Je passe pour un cure-dent à côté de lui. Des gens de ma classe, même de tout le collège, disent qu'il aurait envoyé un prof à l'hôpital, des rumeurs je pense !

Dernièrement, en discutant sur un logiciel très peu connu, qui ait Skype, Sam m'a fait découvrir Deadpool, un héros Marvel, aussi déjanté que fou ! Un gros schizophrène qui possède une voix qui pense et parle intelligemment, tandis qui lui est plus bête qu'un âne, bon il est un minimum intelligent...Un minimum, je le répète pour qu'on soit d'accords la dessus. Mais vous allez me demandez quelle est le rapport avec moi, et bah je vous répondrais que....Je n'en ai aucune idée ? Enfin je crois...
Bon je me suis dis "Cool un héro qui me ressemble" et après sa je me suis mis à dévorer tous les comics de Deadpool, même le jeu y est passé, lorsque je l'ai eu en main pour la première fois j'en salivé d'avance...au point...de passer la serpillère...
Je finissais le jeu en le torchant...puis en le recommencé tout en étant super précis, et le plus discret possible, mais ce n’était pas son cas au personnage, toujours ses bonnes blagues un peu lourde parfois est répétitif...Bon c'est un jeu aussi !
Lorsque j'ai pas envie de jouer à la console, je dessine, je donne forme à Némésis, pour le rendre plus humain, oui à force de l'imaginer, de jouer le faux schizophrène je me suis accroché à lui, maintenant c'est devenu quelqu'un pour moi...C'est bizarre vous trouvez ? Si vous le dites, pour moi, mes amis, ma copine, c'est devenu quelque chose du quotidien.

Bon aujourd'hui, un jour comme les autres, je parle avec Sam sur Skype, on parle des nouveaux jeux qui allaient sortir bientôt, on regarde nos youtubeurs préféré ensemble, enfin en même temps, puis je décide de me mettre de la musique, en la mettant j'entendis une voix trouble me dire quelque chose, comme d'habitude j'arrêtai ma musique pour demander à Sam ce qu'il venait de dire mais il me répondu que il n'avais rien dis alors je remis la musique au début pour savoir si cette voix y venait, mais apparemment non. Bon les bugs de lecture au démarrage d'une musique ou vidéo arrivaient souvent, surtout avec mon PC en mousse ! Je continue d'écouter ma musique sans trop me soucié, pendant tout le reste de la journée je suis sur mon PC. Certain disent qu'il bronze au soleil ? Moi je bronze devant mon PC !
Dans la soirée alors que je me brossé les dents, j'entendais encore cette voix trouble, je sors de la salle de bain, je regarde à droite, personne, à gauche, toujours personne. Je dois être fatigué me disais-je. Après avoir secoué l'eau dans ma bouche et l'avoir recraché dans le lavabo je me rendis dans ma chambre et me rendis sur l'ordinateur avant de lire le nouveau comics de Deadpool, déjà tous préparé sur la table de nuit. Je discute encore avec Sam, puis enfin j'éteint mon ordi, encore un petit sms à Sarah et HOP, dans le lit avec le nouveau comics de Deadpool. Après une bonne trentaine de minute, je fermai le comics et je m'en vais me coucher.

Voila une nouvelle journée qui s'annonce, mais cette voix, elle est... Là, de plus ce qui me fait bien flipper c'est que je viens de me lever… tard, il est... 10h26, et à cette heure ci personne n'est chez moi, ils sont tous partis faire les courses pour la semaine, ou sont mes pantoufles ?! Ah ah ! Je vous tiens... Bon, et si je le prenais ce p'tit déj' ? Je me dirigeai vers la salle à manger, mais au milieu du couloir cette voix, elle me dit quelque chose toujours trouble mais j'ai distingué une lettre. Je crois...Attendez, une voix ? La je suis bien réveillé, et j'entends une voix. C'est assez bizarre. Mais….D’abord ce petit déj', quoi qu’il arrive, je le prendrai ! Enfin j'ai réussi à le prendre ! Bon bah, partis pour une journée comme toutes les autres ! Mais cette voix. Qui ? Ou quoi ? Je ne sais pas, je dois juste m’imaginer des trucs. Mais….

Voila chaque jours cette voix me parle et chaque jours cette voix trouble deviens de plus en plus net, et enfin je comprends se qu'elle me dit "J'arrive" d'un ton assez, calme je dirais. Mais après sa, je ne sentais aucune peur me parcourir, c'est sur que toute personne normal flipperait à l'idée d'entendre une voix sortir de nul part vous dire "J'arrive", mais bon, moi rien, juste un petit frisson ! Mais je vous avouerez que la chose qui ma fais peur et de voir cette personne au milieu de la foule, on aurait dit qu'elle me regardait, je peux pas vous dire si c'était le cas, car elle était flou, mais...Pareil pour cette voix je le voyais apparaître chaque jour, et chaque jour je le distinguait mieux. Il m'est apparu en entier, pour la toute première fois, en classe de maths, son sourire jusqu'aux oreilles, son regard noir me perçait, c'était...Moi ? J'en suis tombé de ma chaise, c'était moi, je n’ai pas rêvé ? Il me fixait... personne, personne ne l’a vu a part moi ? Toute la classe me regardez en rigolant et mon prof me répliqua:
<<Alors Mike, mon cours est tellement intéressant qu'il te fait tomber à la renverse ?>>
Ce qui coupa net les rires moqueur des élèves de la classe, on pouvait vraiment dire qu’on entendait les mouches voler !
Après que la sonnerie signalant la pause de 10 heures, Sam rigolait encore de la scène qui a eu lieu en classe et s’empressa de raconter ce qui s’était passé. Mais lors du récit, il était là ! Il me fixait, me souriait d’une façon dérangeante. Mais ce que je peux vous confirmer c’est que c’était bien moi…MOI ?!
Je peux ne pas y croire… Une farce ? Un costume ? Non… C’était trop réaliste pour que se soit un costume ? Mais ce qui me dérange, il n’y a que moi qui puisse le voir. Et puis cette voix…au même moment elle venait de me dire “I’m here !”
Elle ? Serait Moi…Enfin lui… Je dois surement ne plus avoir toute ma tête. Enfin…C’est enfin l’heure de rentrer… Mais il me suit sur le chemin… je peux l’apercevoir… l’entendre… je me suis mis à courir… il… me poursuit… Enfin je suis chez moi… Enfin un abri !

Plus rien ? Il n’est pas là ? Elle n’est pas là ? Je devais surement être stressé, du moins je le pensais…Dans mon sommeil, il est venus me voir, il me regardait de ses yeux noirs… Son sourire… Il me donne la chair de poule… Ses mains, couvertes de sang, ses vêtements tachés de sang, dans une main… une hache, dans l’autre une… Tête ?! Mais juste à ce moment je dus me réveiller brusquement, on toque à la porte, j’avais oublié le… CINÉMA ! Je devais me rendre en ville aujourd’hui, avec Sarah et les autres, et comme toujours… Je suis à la bourre, mes vêtements… où sont mes vêtements ?! Ah ah !
Maintenant, direction le prochain arrêt de bus, sur le trajet, on s’était mis à parler du schizophrène échappé de l’asile, qui maintenant court dans la nature pas loin de notre ville. Il aurait commis innombrable meurtre, mais d’après lui, d’après ce fou, se n’était pas lui qui causait tous ces meurtres, un autre lui, disait-il. Mais vous connaissez le verdict ? En taule…Enfin plutôt dans un asile, enfermé à double tour… Mais en parlant de sa sur le chemin… je pensais… Et si j’allais finir comme sa schizophrène… Je ne pouvais plus l’ignorer… Il ne cesse de m’observer … de rigoler et de me sourire…
Et puis… quand on était enfin monté dans le bus, il était présent, juste devant moi, à côté du chauffeur, il s’approchait de moi petit à petit, mais lorsque Sarah me secoua pour me dire qu’on était arrivé, il avait disparus.
On était enfin arrivé, enfin on va pouvoir sortir de cette boite de conserve qu’était le bus, et bien sûr premier réflexe qu’on ait eu, fut celui de trouver un McDo aux alentours. On l’a trouvé, enfin ! Mais un incident devait se produire, sur le chemin, un grand homme d’environ la trentaine me bouscula et me fit tombé dans la petite fontaine qui se trouvait sur le chemin, bien sûr il s’excusa, mais le drame se produisit… Le coup fut parti tous seul, je venais de donner un coup de poing à un homme… Mais à ce moment je n’ai pus rien faire, car je ne voyais plus, ne bougeais plus… Il l’a fait ! Mais avant de reprendre conscience, il me jeta son regard tout en me souriant. Mes amis, Sarah… Me regardez comme si j’étais un monstre… Et toutes les personnes présentes sur le lieu se sont tournées vers moi, et je m’étais mis a bégayez :

-Excu… excusez moi… !

Mais la honte, m’envahis, peut être même plus que la honte… La frayeur… la peur… Mais autre chose me parcourez le corps… un plaisirs inconnu…
Mais cette histoire ne s’arrêta pas là !
Cette histoire continua même au collège, John me racketta à la sorti, comme à son habitude, mais ce jour là, il l’a regretté… Je ne contrôlais plus rien, je ne voyais rien, je n’agissais pas… c’était encore lui… John et moi fîmes séparer par un groupe d’élève et de surveillant… Et bien sur tous le collège fut vite au courant… Et Sarah qui ne veut plus me parler, elle avait peur de s’approcher de moi… J’avais beau lui expliquer, et encore lui expliquer que ce n’était pas moi, que je n’agissais pas… Elle ne voulait rien entendre, quelque jour plus tard elle m’annonça qu’elle voulait casser… Elle disait que je n’étais plus celui que j’étais… le Mike timide… même mes amis me faisaient cette réflexion… Ils m’évitent, mais… ce n’est pas moi ! Ce n’est plus moi…
Mes parents veulent que j’aille voir un psychiatre… Je ne peux pas… Il ne voudra pas… et maintenant…

Je ne suis plus allé en cours…Il est toujours là, il est plus fréquent…il me parle…toujours et encore…
Il trafique quelque chose le soir, lorsque je dors… Vous vous rappelez de John ? Aux infos ils ont dit qu’il est mort, une hache dans le crâne, ces bras arraché, et un message en sang qui indiquait ‘’No more’’. C’est moi qui est fais sa… Je ne sais pas… Je ne sais plus… Je m’étais réveillé le matin suivant les vêtements pleins de sang, avec un message : ‘’Je veux plus…’’
C’est lui qui a tué John ? C’est une question idiote, bien sur que c’était lui...Deux jours après, Max, l’un de mes amis était mort, les flics l’ont retrouvé les yeux arrachés et un message qui disait ‘’I see you’’
Ironique hein ? Mais il a fait une erreur, il a laissé une trace, un bout de tissu venant de mon T-shirt, je suis fini ? C’est sa ? J’AI FAIS QUOI ?! Raconte ! Ma tête… J’AI MAL !!
Il vient de s’attaquer à Sarah… encore un message… toujours… je ne les compte plus… celui-ci disait ‘’The end’’
Maintenant je suis témoin de tous ces meurtre, je les vois mais je ne suis en aucun cas responsable des ces actes… Du sang… à flot… il prend le dessus ?
Je souffre ... Il frappe ... Je n'arrive plus à penser ... Il est là ... Il gratte à la porte ... Il va tout me prendre ... ARRÊTE CA ! MA TÊTE ! Il chante… il… crie… rigole… SES YEUX… je les vois… Il me guette… ma copine… mes parents… mon frère… ma sœur… mes amis… SONT MORTS… Il ma TOUT pris… Maintenant ? Il passe aux innocents… Je suis son destrier… Il est mon roi… NOUS sommes là…

Vous là, vous me lisez n’est ce pas ? Quelle question… vous continuez ? Vous voulez lire jusqu’à la fin ? mmh… Gentil petit... Si mignon, si innocent ! Sais-tu où je suis ? Non ?! Je suis juste là….. derrière toi…

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 07:45

L'évasion de Tom Greg reste inexpliquée. Du jour au lendemain, il a disparu de sa cellule, ne laissant aucun indice susceptible de permettre de le retrouver. Mais à défaut d'indice, nous avons trouvé un morceau de papier, caché dans une fissure de sa cellule. Elle était écrite par Tom Greg, on ne sait pas comment ni pourquoi, mais elle peut toujours intéresser.

"Pourquoi dois-je écrire ceci ? Parce que... Parce que j'en ressens le besoin. Cela fait des années que je vis ça, je ne sais pas si c'est bien ou mal, mais si c'est ma soeur qui le veut, alors je le ferai. Je ferai tout pour elle.
Je m'appelle Tom Greg, mais je préfère que vous m'appeliez Candy. Je ne sais pas quel âge j'ai exactement, j'ai perdu le fil du temps, je ne sais même pas en quelle année nous sommes. Je me souviens de peu de choses, mis à part mon enfance. C'est peut-être là, la source de mes problèmes.

La personne la plus marquante de mon enfance était sûrement ma petite soeur. Elle m'aimait beaucoup, et c'était réciproque. C'était la seule personne qui m'écoutait et qui me comprenait. Bien sûr, il y avait bien mes parents, mais on les voyait peu, ils travaillaient toute la journée, et on ne les voyait que le soir. Ils étaient peu bavards, et ne nous prêtaient jamais la moindre attention. Alors au final, je n'avais que ma soeur comme amie. Les autres enfants ne m'intéressaient pas.

Ma soeur était très douce avec moi, elle m'adorait vraiment. Alors elle m'a donné un surnom, Candy, car d'après elle, j'étais sa petite sucrerie. Ca me faisait rire, mais j'aimais beaucoup ce surnom. A partir de là, elle ne m'appela plus par mon nom, Tom, mais Candy. J'en avais presque perdu mon vrai nom, sur des copies de classe, j'écrivais "Candy" au lieu de mon nom, sans faire exprès. Bien sûr, mes parents m'appelaient par mon prénom, ce qui me ramenait toujours à la réalité.

Un soir, je discutais avec ma soeur dans notre jardin, quand on devait rentrer se coucher. Quelques minutes après, quand j'allais souhaiter une bonne nuit à ma soeur, notre maison prit feu. J'ai pris ma soeur et j'ai couru vers la sortie. Seulement, une explosion me propulsa par terre, en dehors de ma maison. Au moment où je me réveillais, il pleuvait, mais ma maison brûlait encore. Je cherchai partout, mais je ne la trouvai pas. Ma soeur avait complètement disparu... Ainsi que les autres membres de ma famille. Je pleurais, quand je vis mon visage dans une flaque. J'étais vivant mais... Horriblement défiguré. Et... Je ne sais pas pourquoi, je me suis relevé, séchant mes larmes, et la seule chose que je fis, c'est de prendre mon sang, et d'écrire sur un des murs de ma maison, ce mot, le mot le plus marquant de ma vie : Candy."
(A noter que chaque "Candy" du texte était écrit avec du sang, probablement le sien.)

A priori, Tom Greg était une personne assez complexe. Il était assez bizarre, son comportement, ses manières d'agir. Il rendait un peu mal à l'aise les autres prisonniers, et même, je dois l'avouer, plusieurs d'entre nous. Mais bizarrement, il était incroyablement gentil, d'une très grande politesse (pour les quelques fois qu'il parlait). Il était assez soigneux, il n'aimait pas vraiment le désordre: dès qu'un objet bougeait de quelques centimètres, il le remettait PILE à la bonne place. Bien sûr, il y avait quelques problèmes: une fois, il se fit attaquer par deux autres prisonniers. La seule chose qu'il a fait quand on l'a retrouvé, c'est de marquer sur un mur, avec son sang, "Candy". Je me demandais vraiment si ce type ne serait pas mieux dans un asile, ou quelque chose du genre. Mais il est trop tard à présent, il court maintenant dans les rues, on pense au pire.

Oh, une dernière chose, on a retrouvé dans sa cellule plusieurs autres morceaux de papier. Certains étaient cachés dans des parties de murs fissurées, d'autres étaient sous le matelat du lit, etc... Sur ces papiers, était écrit avec du sang quelque chose, un seul mot. J'imagine que vous devinez de quel mot il s'agit.

La suite, appelé "Ma Sucrerie" :

Début 2013, nous avons retrouvé un petit carnet appartenant au tueur en série Tom Greg, qu'on recherche depuis des mois. Il s'est évadé, et tous les indices sont bons pour le retrouver. Après quelques semaines d'intenses recherches, un coup de fil anonyme nous demanda de chercher près d'un vieux hangar, comme la première fois qu'on avait retrouvé ce dangereux criminel. On y était allé, mais rien d'intéressant. Le vieux hangar était en désordre, il y avait de la nourriture, comme si quelqu'un avait squatté ici quelques temps. On savait tout de suite que c'était lui. Pourquoi ? Les murs étaient tapissés de sang, ou plutôt de mots écrit à partir de sang. "Candy". Cela ne nous étonnait même plus à force. On savait que ce type était un grand malade. Bref, fin de la parenthèse, nous avons donc trouvé un petit carnet. Il n'y avait rien de très important, mis à part quelque chose qui nous dérangea, mais je vous en parle après. Tom Greg racontait, dans un premier temps, la vie qu'il menait en prison.

"Enfin, chère sœur, je suis sorti de cet enfer. Je n'en pouvais plus, et la seule source de réconfort que j'avais était d'entendre ta voix, qui me disait tout le temps d'écrire mon surnom. Je sais à quel point il compte pour toi, et il compte aussi énormément pour moi, sois-en sûr. Je ne sais pas par où commencer...
Les prisonniers me regardaient comme si j'étais une bête sauvage. D'autres étaient mal à l'aise, mais certains me dévisageaient, m'insultaient de monstre. Ce sont eux les monstres, ce sont eux qui tuent pour le plaisir, moi, je tue... Pour toi. Tu le sais n'est-ce pas ? Les nuits, c'est pareil, je n'arrivais pas à dormir, trop de choses me préoccupaient. Toi, arracher ma peau avec mes ongles pour écrire mon doux surnom et le fait qu'un des prisonniers chantait en pleine nuit, des poèmes assez morbides... Je ne l'aimais pas, il me faisait un peu peur, je te l'avoue... Mais c'est grâce à lui que j'ai pu m'enfuir, je t'expliquerai cela après.

Comme je te l'ai dit, je ne pensais qu'à toi, et à la chose à laquelle tu tiens tant. Une fois, des prisonniers m'ont agressé, et m'ont cassé le nez. Et la seule chose que j'ai fait sœurette, c'est ce que tu m'as dit de faire, écrire, à partir de mon sang, mon surnom. C'est vrai, tu pourrais penser que je t'en veux car c'est toi qui me demande d'écrire Candy avec du sang autre que le mien, et que c'est pour cette raison que je suis en prison, mais non. Je ferais tout pour te faire plaisir, quitte à me sacrifier... Et puis, je suis sorti de cet enfer, c'est le principal. Comment, me dis-tu ? C'est très simple !

Te rappelles-tu du prisonnier dont je t'ai parlé ? Et bien, il avait préparé une évasion, je ne sais pas vraiment comment, mais j'en ai profité. J'ai tué un des policiers, et je me suis habillé comme lui. Avec toute cette agitation, je suis passé inaperçu, et j'ai réussi à quitter cette prison. Avec le seul désir en tête de te faire plaisir. Le premier innocent que j'ai vu, je lui ai arraché la gorge avec mes propres dents, et j'ai écrit sur un mur "Candy". Je te sentais joyeuse."

Ceci est la fin de la première partie. Il ne nous apprend pas grand-chose, on avait effectivement vu le corps du jeune homme s'étant fait arracher la gorge. Par contre, il nous a appris quelque chose à propos de sa libération. La deuxième partie est beaucoup plus inquiétante.

"Je ne sais pas ce qui se passe ma sœur. Je t'ai vu... Je t'ai vu hier ! Co... Comment fais-tu pour me parler, pour être dans ma tête alors que tu es... Vivante ? Tu ne sembles pas comprendre... Hier, je longeais les rues, dans l'ombre des personnes, quand je t'ai vu dans un parc... Les mêmes yeux, les mêmes cheveux en couettes... C'était toi, je te l'assure ! Tu étais là devant mes yeux... Pourquoi ne me crois-tu pas ? Tu es vivante ma sœur, pourquoi je te sens... Bizarre... ? Je ne voulais pas te froisser ma sœur... Ne t'inquiète pas, je ferai tout pour prouver que c'était bel et bien toi ! Mais je dois me coucher... Regarde, pour que tu t'endormes bien... Candy (Ce mot est écrit avec du sang)... Dort bien ma sœur, et fais de beaux rêves...

Aujourd'hui, je t'ai revu ma sœur! Tu étais dans ce même parc, toujours si souriante ! Je voulais te parler, mais une femme est venue te chercher... Ce n'est pas grave, j''essayerai la prochaine fois... Pendant ce temps, bonne nuit sœurette, je t'aime très fort...

Je t'ai parlé ma sœur aujourd'hui, je t'ai parlé ! Tu marchais seule dans la rue, quand je me suis approché de toi... Je t'ai demandé si tu me reconnaissais, mais tu pleurais... Sûrement le choc de m'avoir revu... Quand la femme, accompagnée d'un homme, sont venus et m'ont crié dessus... Qui sont-ils, et pourquoi te prennent-ils... ? Je sais quoi faire et ensuite, tu auras tout le temps pour me prendre dans tes bras, promis...

Voilà, ce soir, tu es maintenant complètement à moi. Je me suis introduit chez les personnes qui te retenaient prisonnières, et je les ai égorgées, ils n'ont pas eu le temps de crier. J'ai mis quelques pièces dans leur gorge, je ne sais pas pourquoi, je trouvais cela d'une beauté... Je suis allé dans ta chambre, je t'ai réveillé. Tu as crié de toutes tes forces, mais cela venait de la joie de me voir, tel un prince charmant, te libérer de tes chaînes. Je t'ai planté le couteau dans le ventre, et là, je t'ai entendu dans ma tête, tu me disais que tu étais contente... J'ai pris ton sang, et j'ai écris doucement "Candy", avant de te prendre dans mes bras."

On ne savait pas pour ces meurtres. En ayant lu cela, on a tout de suite cherché dans le voisinage, avant de trouver les corps. On ne voulait pas alerter le voisinage, mais il était trop tard. Maintenant, on est au point mort, on ne sait pas où il peut bien être. Et après tout, ce type souffre déjà beaucoup, il est victime de sa propre folie.

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 07:42

-Bonjour Monsieur Tenant. Vous êtes ponctuel ! Entrez je vous prie.
-Merci Monsieur.
-S'il vous plaît, pas de ça avec moi. Je suis peut-être votre psychiatre, mais appelez-moi Jean.
-Comme vous voudrez, Jean.
-Voilà qui est mieux. Maintenant, s'il vous plaît, allongez-vous sur ce canapé. Cela vous gêne-t-il si je prends des notes de votre récit ?
-Absolument pas Jean.
-Bien. Installez-vous confortablement. Je ne veux pas que vous soyez intimidé. Vous ne passerez pas pour un menteur, et encore moins pour un fou. Je suis là pour vous aider. Prenez votre temps, et lorsque vous serez prêt, racontez-moi ce qui vous a amené ici.
-Hum, alors... euh. Je ne sais pas par où commencer.
-Prenez votre temps. Je ne suis pas là pour vous juger. Ne vous inquiétez pas. Je ne vous interromprais pas. Nous avons tout le temps qu'il nous faut. Qu'il *vous* faut.
-Donc, ça s'est passé il y a quelques semaines.. Je suis photographe amateur. J'aime prendre en photo tout ce qui représente la beauté, la mélancolie, la tristesse. Ce genre de choses. J'avais entendu parler d'une maison abandonnée, au 9 Avenue des Roses. Alors...
-Pardonnez-moi, Alphonse... Mais je connais cette maison, et elle a été terminée l'année dernière. Comment pourrait-elle être abandonnée ?
-J'y viendrais, si cela ne vous dérange pas.
-Pas le moins du monde. Continuez je vous prie.
-Donc... Ah, oui. J'ai alors décidé d'aller la voir. J'ai enquêté un peu sur cette maison, et j'ai découvert qu'une famille habitait là. Il aurait perdu la tête et tué sa femme et son enfant avant de se tuer. Personne ne sait pourquoi. La police a juste découvert du sang partout sur les murs, et le cadavre du père. Ceux de sa femme et de son enfant n'ont jamais été retrouvés.

Donc j'ai décidé d'aller là-bas. La maison était sublime. Et son aspect abandonné lui donnait une touche de tristesse que je recherchait. Bien sûr la maison était fermée. Mais j'ai grimpé par-dessus la clôture et je suis allé dans le jardin. Des fleurs et des herbes hautes avaient poussées un peu partout. J'ai pris quelques photos avant de remarquer quelque chose d'intéressant. Une magnifique statue d'un ange se tenait au fond de la cour. L'ange avait la tête dans les mains, comme si il pleurait le triste passé de cette maison. Je n'ai pas pu m'empêcher de prendre plusieurs photos.
Alors que je partait, je me suis retourné une dernière fois vers la maison. Et là, derrière une vitre, j'ai vu une inscription inscrite sur un mur. J'ai donc une nouvelle fois escaladé la clôture et je suis retourné dans le jardin. L'inscription était marquée en lettres rouges sur le papier peint défraîchit. J'ai mis quelques secondes avant de parvenir à déchiffrer ce qu'il était écrit. "L'ange". Je me suis retourné vers la statue. Elle n'avait rien d'anormal. J'ai regardé une nouvelle fois à travers la fenêtre. Il n'y avait pas d'autre inscriptions. Seul "L'ange" était marqué. Je me suis alors dit que c'était le père de la famille qui habitait ici qui l'avait marqué. Mais pourquoi ? Que venait faire la statue d'un ange dans une histoire de meurtre ?
Je sentis une goutte tomber sur ma joue. Il commençait à pleuvoir. J'ai donc couru jusqu'à ma voiture et je suis rentré chez moi.

Arrivé chez moi, j'ai développé les photos. Et j'ai remarqué quelque chose d'anormal. Il y avait quatre photos qui représentaient la clôture en fer rouillé, ainsi qu'un peu d'herbe en bas. J'ai mis quelques instants à me rappeler que c'étaient les photos de l'ange. Pourquoi n'apparaissait-il pas ?
Lorsque je suis allé me coucher, la maison de l'Avenue des Roses me trottait dans la tête. Je me posait des questions sur l'ange et sur l'histoire de cette maison. Cela avait tellement piqué ma curiosité que je décidais d'y retourner le lendemain.

Le lendemain, donc, je suis retourné à cette maison, en apportant une lampe torche et un appareil photo numérique. Euh, excusez-moi. C'est un appareil photo munis d'un petit écran qui affiche les photos qu'on a pris. En fait il n'y a pas de pellicule, mais une carte mémoire.. Bref.
Je me suis garé devant la maison. La première chose que j'ai remarqué était que les grilles étaient ouvertes. C'était sûrement quelqu'un qui les avait ouvertes, mais pourtant j'avais la désagréable impression que quelqu'un... ou "quelque chose", m'invitait à entrer. J'ai sortis l'appareil photo de ma sacoche. J'ai pénétré à l'intérieur de la cour. Je me demandais si la porte d'entrée était ouverte, mais ma curiosité était plus forte et je suis allé vérifier la statue de l'ange.

Je sais que ça a l'air fou, s'il vous plaît, ne vous moquez pas de moi...
-Je n'en avait pas l'intention, Alphonse. Continuez.
-Alors je suis allé voir la statue... Et je me suis rendu compte qu'elle avait bougée d'au moins deux mètres. En tout cas elle était plus à gauche de l'endroit où elle était la veille. Elle se couvrait toujours les yeux. J'ai pris une photo d'elle. J'ai regardé l'écran de l'appareil photo, il n'y avait pas l'ange, juste le jardin. Du coin de l’œil, j'ai cru que la statue avait changée. Je l'ai regardé, mais en réalité elle était toujours dans la même position. J'étais sûrement parano...
En tout cas, je suis revenu sur mes pas, et j'ai poussé la porte d'entrée. Elle s'est ouverte, mais ça me surprenais pas vraiment. L'intérieur de la maison était poussiéreux et décrépit. Et il faisait sombre aussi. J'ai allumé ma lampe torche. Je me rappelle plus très bien de l'intérieur, mais c'était vraiment glauque. Il y avait des traces rouges sombres partout dans le salon. Quand je pense qu'une famille a vécu ici... Ça me fait encore frissonner.. Après quelques minutes à fouiller un peu partout, j'ai marché sur un petit journal. Je l'ai emporté avec moi, si vous voulez.
-Bien sûr, allez-y.
-Hum... Voilà, c'est là. Donc j'ai ouvert le journal, je l'ai feuilleté jusqu'à trouver un mot qui m'a interpellé.
-Quel était ce mot ?
-Ange. Encore une fois. Permettez-moi de vous lire ce passage.

"Aujourd'hui, j'ai trouvé mon fils en train de jouer devant la fenêtre qui donne sur le jardin. Il se couvrait les yeux, attendait, puis regardait par la fenêtre. Quand je lui ait demandé ce qu'il faisait, il m'a répondu qu'il jouait avec la statue de l'ange qui pleure. J'ai regardé par la fenêtre : la statue de l'ange était bien là, dans le jardin, toujours au même endroit. Elle n'a pas bougé. Elle était déjà là lorsqu'on a acheté la maison. Je me demandais comment mon fils pouvait bien jouer avec ça.
Et c'est alors que ça c'est produit.
Enfin, je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé. J'ai à peine cligné des yeux pendant que mon fils se couvrait une nouvelle fois le visage. Mais dès que j'ai rouvert les yeux, l'ange me regardait. Il avait levé la tête ! La statue a bougée ! C'est impossible !
Mais pourtant ça c'est passé... J'ai encore cligné des yeux, et elle se remit le visage dans les mains.
"

A cet instant, je me suis arrêté de lire et je suis allé voir la statue par la fenêtre. Et là... Vous n'imaginez pas à quel point j'ai eu peur. La statue avait levé la tête et me regardait. J'ai reculé, j'ai failli trébucher, et j'ai tourné le dos à la fenêtre pour me précipiter dans la chambre. Je m'y suis enfermé du mieux que j'ai pu. J'ai attendu quelques minutes pour me calmer, puis j'ai continué ma lecture.
Alors, où c'était... Ah, oui, voilà.

"Ma femme et mon fils étaient dans le jardin. Elle lisait et il jouait au ballon, dos à la statue. Je les regardaient à travers la fenêtre, j'étais heureux de les voir si joyeux...
Et j'ai cligné des yeux.
Ils avaient disparus. La balle rebondit jusqu'à la clôture, et le livre que Sylvie lisait était tombé sur le banc. C'était comme si... Ils n'avaient jamais existé. Et alors, avec stupeur, j'ai remarqué que l'ange me regardait. Ce qui me terrifia par-dessus tout était le fait qu'il souriait.
J'ai couru me réfugier dans ma chambre et je n'en suis pas sorti de la journée.

J'essaie de dormir. Mais je vois son visage. Partout. Dans ma tête, à travers la fenêtre... A travers toutes les fenêtres. Je suis allé dans la chambre d'invités, à l'étage. Là encore, l'ange m'observait à travers la fenêtre. Tout lâche que j'étais – et que je suis encore – je me suis réfugié une nouvelle fois sous les couvertures. Je suis sûr que l'ange n'est pas seul. Il doit y en avoir d'autres. Alors, vous qui lisez ceci, retenez bien : Les Anges Pleureurs sont partout. Évitez les moindres statues. Je ne sais pas ce qu'ils veulent, ni ce qu'ils ont fait à ma femme et mon fils, et encore moins pourquoi ils le font... Mais je m'en moque. Je veux revoir Sylvie... Et mon petit Valentin...
"

Le journal s'arrête ici. Je pense qu'il s'est suicidé ensuite. Il voulait échapper à l'Ange Pleureur, puisque c'est ainsi qu'il le nomme. Pour l'écriture rouge sombre sur le mur, je crois que c'était de la peinture. J'en ai retrouvé un pot dans le salon, et en visitant la maison je me suis rendu compte qu'ils étaient en train de repeindre la chambre de l'enfant.
Mon cœur s'est remis à battre à cent à l'heure après cette lecture. J'ai levé les yeux vers la fenêtre de la chambre. Les volets étaient fermés, mais pas complètement. Plutôt entrouverts, vous voyez ? Et l'ange se tenait là, il me regardait à travers la fenêtre.
J'ai paniqué. J'ai ouvert la porte à coup d'épaule et j'ai tenté de sortir. Mais la porte c'était fermée ! Vous ne comprenez pas, et je doit vous avouer que moi non plus. J'étais enfermé dans la maison. J'ai couru à l'étage, pour me réfugier dans la chambre de l'enfant. J'ai entendu la porte d'entrée claquer, comme si quelqu'un était rentré puis avait refermé la porte. Même paniqué, la curiosité dominait. Je suis allé sur le pallier. J'ai failli tomber à la renverse : la statue de l'Ange Pleureur était juste devant la porte, il tendait les bras comme si il voulait m’attraper.
Et c'est là que j'ai fait une erreur. Je me suis retourné pour fermer la porte. Mais je n'en ai pas eu le temps. Je suis tombé sur le sol. J'ai senti une brise sur ma joue : j'étais à l'extérieur. J'ai ouvert les yeux et je me suis relevé. L'ange avait disparu, et la maison aussi. En fait, j'étais toujours au même endroit. Mais je me suis rendu compte que... ça me semble tellement absurde à dire.. Je me suis rendu compte que l'Ange m'avait envoyé dans le passé.
Ça fait un an, désormais, monsieur... Euh, pardon, Jean. Ça fait un an. Il y a un an, j'étais en 2013, et désormais je suis en 1960.

-Vous pensez donc venir du futur, Alphonse ?
-Non ! Non, je viens du futur ! J'ai gardé l'appareil photo dans ma sacoche, si vous voulez voir. Le tout premier appareil photo numérique apparaîtra dans quinze ans !
-Soit. Mais et cet ange ? Qu'est-il devenu ?
-Je ne sais pas Jean. Je frissonne rien qu'à l'idée de savoir que cette maison est en train d'être construite, et que l'ange doit sûrement déjà y être... Et que lorsque je serais vieux, en 2013, au même moment, je serais aussi dans cette maison en train d'être pris au piège par l'ange.
Le propriétaire du carnet a raison, Jean. Les anges sont partout.
-Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
-Le buste de votre bureau, derrière vous, n'a pas arrêté de changer d'expression depuis que j'ai commencé à parler.

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 07:39

Encore une journée de plus. Encore une journée passée à éplucher des dossiers et des pages de journaux, à recenser les enlèvements d'enfants dans la région de Colombus, dans l'Ohio. Depuis qu'il avait été promu inspecteur de police en 1998, c'était la première fois que Thomas Cantrell enquêtait sur une affaire comme celle-ci. Plus de trente enfants portés disparus, tous âgés de moins de 6 mois. Rien de surprenant, il y a des enlèvements tous les jours me direz vous. Mais ce qui intriguait les forces de police de l'Ohio, c'était que ces enlèvements avaient tous eu lieu depuis le début du printemps, il y 'a deux semaines. Trente enfants, en deux semaines. Deux par jour. Pas d'indices, pas de traces sur des vidéos de surveillance, les enlèvements survenant toujours dans des maisons perdues dans la campagne.

Thomas avait mal à la tête, et avait du mal à garder les yeux ouverts. Il alluma l'auto-radio et abaissa la fenêtre côté passager. L'air frais de ce soir de printemps s'engouffra à l’intérieur de son Range Rover et le réveilla. Il était 19 heures et le soleil disparaissait déjà presque sous l'horizon. Les derniers rayons orangés qui perçaient le feuillage des arbres environnants donnaient au paysage un air de photographie. Les fleurs recommençaient à bourgeonner après l'hiver particulièrement rude qui venait de passer. Thomas détestait cette période de l'année. Tous les ans, il préparait les mouchoirs et les sprays nasaux et tentait de vivre normallement. Il était allergique au pollen depuis tout petit, et avait toujours réussi à éviter la campagne. Jusqu'au jour où il avait rencontré Hellen, sa femme, qui l'avait persuadé de déménager en dehors de la ville ( persuasion aidée de tenues sexy particulièrement légères ). Arrêté à un feu, il sortit son mouchoir et éternua violemment dedans. Il lui sembla que les chutes du Niagara étaient sorties de ses narines. Il se frotta les yeux, renifla et repartit. Il poussa un soupir de soulagement quand il rentra sa voiture dans le garage, sa journée était réellement terminée.

Sa maison était le seul endroit où il se sentait bien au printemps. C'était aussi le seul endroit où il n'éternuait pas. Les règles étaient strictes : pas de fleurs dans la maison. Pourtant, il n'arriva pas à dormir cette nuit. Atlas se tenait pourtant tranquille et ne faisait aucun bruit. C'était un labrador. Thomas n'en voulait pas mais la magie de persuasion d'Hellen avait eu raison de lui. Depuis que ces enlèvements avaient commencé et qu'il avait été chargé de l'enquête, Thomas avait du mal à se sortir son travail de la tête. Chaque nuit, alors que seule la respiration de sa femme perçait le silence, il gardait les yeux ouverts sur le plafond, à se repasser les images de ces parents éplorés qui pleurent leur enfant. Qui désespèrent plus les jours passent, qui perdent espoir pendant que les fleurs s'ouvrent. Il se demandait ce que pouvaient devenir ces enfants. Peut-être avaient ils été enlevés pour être vendus à de riches couples en mal d'enfants, où à des réseaux pédophiles. Cette dernière pensée lui retourna l'estomac. Thomas se leva, et descendit dans la cuisine. Il était 4 heures du matin. Il remplit un verre d'eau, le vida d'une traite et s'installa devant la télé, Atlas couché à ses pieds. Il ne se rendormit pas.

A peine était-il arrivé au bureau que le commissaire lui sauta dessus : << Bonjour Cantrell, n'enlevez pas votre veste, vous repartez. On a reçu un nouvel appel, une famille de fermiers. Leur fille de 6 mois à été enlevée cette nuit. Manson à déjà prit leur déposition ce matin. Essayez de voir ce que vous pouvez trouver là bas. Tenez, c'est leur adresse. Bonne journée Cantrell.>> Le commissaire Garett lui avait tendu un papier froissé, et était retourné dans son bureau sans même le regarder. Thomas éternua et ressortit du commissariat. Il entra dans sa voiture et sortit son mouchoir en tissu pour se moucher. Foutu pollen. Il resta un moment immobile, les mains sur son volant, les yeux dans le vide. Les images des enfants abusés, violés repassèrent dans sa tête. Il ferma les yeux et inspira longuement l'air climatisé de son Range Rover. Il enclencha le contact et démarra.

La ferme était perdue au milieu des champs de maïs. C'était une ferme classique, construite en bois, certainement au début du XXe siècle. Sa couleur rouge vif permettait de la repérer à des kilomètres. Elle était composée d'une grange plutôt délabrée, de deux silos à grains dans le même état et d'un enclos à vaches désert. Seule la maison au milieu paraissait encore en bon état. Thomas sortit de sa voiture, éternua violemment et jura contre le vent et contre le mal de tête qui naissait dans son crâne. Ce lieu était un enfer pour lui. Des kilomètres et des kilomètres d'arbres, de plantes, de fleurs, et tout autant de pollen charrié par le vent.
Il s'approcha du porche de la maison. Elle semblait déserte. Les volets étaient fermés et le courrier s'entassait devant la porte. En fait, Thomas fut surprit que le facteur passe aussi loin. Il toqua à la porte. A l'intérieur des pas s'approchèrent et s'arrêtèrent juste derrière. Il entendit une voix étouffée. Une voix de femme. << Qui est ce ?
- Inspecteur Cantrell de la criminelle. Vous êtes Mme Lieberann ?
- Oui... Martha. >> Dit-elle en ouvrant la porte.

Martha Lieberann était grande et mince, et elle avait sans aucun doute été très belle dans sa jeunesse. Aujourd'hui, elle était tassée sur elle même et semblait septuagénaire, malgré ses 50 ans. Elle était assise à la table de la cuisine, le regard dans le vide. Une tasse de café à la main, Thomas brisa le silence : << Mme Li... Martha, pouvez vous, si ce n'est pas trop dur, me raconter ce qu'il s'est passé ?
- Ça s'est passé cette nuit. Vers 2 heures... Peut-être 3. J'ai... J'ai fait un rêve atroce comme j'en fait chaque nuit et je me suis réveillée en sursaut. Brooke, mon mari, n'était pas dans le lit. Je suis allée à la salle de bain, et quand je suis passé devant la chambre... de Lisa... Brooke était assis sur son lit... Il pleurait. Elle ravala un sanglot.
- Il à vu ce qu'il s'est passé ?
- Non... Il répétait sans cesse qu'il était désolé, qu'il n'avait rien pu faire...
- Je peux le voir ?
- Oui... Il est dans le champ derrière la grange. >>
Le nez de Thomas était complètement bouché et il coulait abondamment. Son mal de tête avait empiré depuis son arrivée, et il avait l'impression d'avoir une plume au fond de la gorge, lui chatouillant la trachée. Il arrivait à la hauteur de la grange lorsqu'il sentit une odeur étrange. Un odeur sucrée, douce. Il arrivait à la sentir, bien que son nez était prit. Il n'aurait su dire d'où elle venait, mais elle était hypnotique. Il eut soudain envie de pleurer, sans savoir pourquoi. Thomas se rendit compte qu'il s'était arrêté de marcher, et qu'il avait la tête levée vers le ciel. Il regarda autour de lui, et aperçut Brooke Lieberann, dans le champ juste derrière la grange, tel que Martha l'avait dit.

Sur la route jusqu'à la ferme des Lieberann, Thomas n'avait vu que des champs de maïs ou de tournesols. C'était déjà bien assez pour lui. Mais le champ dans lequel était accroupi Brooke Lieberann n'était aucun des deux. A la place, il y avait des fleurs. Toutes les mêmes. Leur seule différence était leur taille : aucune n'avait la même. Celle devant laquelle Brooke était accroupi devait mesurer au moins 1m80. Thomas s'approcha. C'était la plus belle fleur qu'il aie jamais vu. Elle était composée du grande tige épaisse comme un avant bras, dénuée de feuilles. Ses pétales étaient larges à la base, au plus près du pistil, et s'affinaient vers leurs extrémités, formant une sorte de triangle violet. Son centre était rouge vif, nuancé de bleu. Il s'approcha encore, sans même regarder Brooke qui le fixait d'un air attentif. Son nez ne coulait plus. Il renifla et comprit immédiatement que l'odeur sucrée et hypnotique qu'il avait senti n'était autre que celle de la fleur. Il avait envie de la cajoler, d'en prendre soin. Elle était magnifique, et il ressentit un sentiment qu'il n'avait ressenti qu'une fois il y a 7 ans, lors de la... << Elles sont belles hein ? dit soudain Brooke.
- Oui je... Elles... répondit Thomas, comme si on l'avait brusquement réveillé en plein rêve. Elles sont magnifiques... Qu'est ce que c'est ?
- Elles m'ont tout de suite charmées. Elles sont belles et elles veulent qu'on s'occupe d'elles. De vraies femmes ! Mais vous ne m'avez pas l'air d'un botaniste, vous êtes flic ?
- Oui, Inspecteur Cantrell. J'ai déjà vu Martha et elle m'a dit qu'elle vous avait trouvé dans la chambre de votre fille quand elle s'est réveillée. Vous avez vu quelque chose ? >>
Il ne répondit pas. Au lieu de ça, il se redressa en prenant au passage l'arrosoir posé à ses pieds. Il le pencha et arrosa le pied de la grande fleur. Thomas allait reposer sa question quand il vit ce qui sortait de l'arrosoir. Il fut surpris de constater que ce n'était pas de l'eau qui en coulait, mais un liquide blanc. << Du lait, inspecteur, du lait. On à pas l'eau courante, et nos réserves d'eau sont calculées au litre près. J'ai pas vraiment envie de devoir en racheter tous les mois. Mais du lait, on en à en abondance. Et puis elles ont l'air d'apprécier ça les coquines !
- Mr Lieberann avez vous vu quelqu'un... trainer vers chez vous les jours précédant l’enlèvement ? Peut être une voiture qui n'avait rien à faire là, ou quelqu'un que vous n'aviez jamais vu auparavant ?
- Personne ne nous rends jamais visite, et notre famille est restée au Pays-Bas. Je n'ai aucun ennemi, puisque je n'ai aucun ami. Je ne peux pas vous en dire plus... >>

Il était 23 heures, et Thomas avait reprit la route. Il n'avait retiré strictement aucune information de sa visite chez les Lieberann. Martha semblait complètement dans les vapes, et son mari Brooke semblait plus intéressé par ses fleurs que par l’enlèvement de sa fille. Il est vrai que ces fleurs étaient jolies. Il tourna la tête pour observer la plante qu'il avait installé sur le siège passager de son Range Rover. C'était Brooke qui la lui avait offerte à son départ. Le pot était gros pour une si petite fleur, mais cela en valait la peine. Sur le siège passager, elle semblait presque comme un enfant. SON enfant. Ses pétales frétillaient légèrement au grès de l'air qui entrait par la fenêtre à demie ouverte. Le regard plongé au centre de la couronne de pétales violettes, Thomas ne se rendit même pas compte qu'il roulait sur la voie de gauche et qu'un poids lourd arrivait en face. Les coups de klaxon acharnés du 5 tonnes tirèrent Thomas de sa torpeur. Il tourna subitement le volant et évita le poids lourd de justesse. Les coups de klaxon s'éloignèrent, et Thomas reprit sa route. Comme si rien de cela ne s'était passé. Ç’aurait pu être un rêve, il n'aurait su le dire. Enfin, lorsque le dernier rayon de soleil eut disparu, Thomas aperçut l'allée menant à chez lui. Il soupira, sa journée était réellement terminée.

Hellen traita Thomas de fou lorsqu’il passa le seuil de la porte avec le pot dans les bras. << Mais enfin qu'est ce qu'il te prends ? T'es devenu débile ou quoi ? T'es le premier à hurler quand je laisse une fenêtre ouverte, et tu ramènes une fleur en pot à la maison ?
- Hellen, pourquoi tu t'énerves comme ça, c'est un cadeau, je pouvais pas refuser. Ces personnes ont perdu leur enfant et...
- Et alors ? Nous aussi on à perdu un enfant ! Tu sais ce que ça fait...
- Pourquoi tu parles de ça ? Tu avais juré de...
- De ne plus en parler c'est ça ? Eh bien j'en parle Thomas, parce que c'était ce soir l'anniversaire de la mort de... Co... Comment t'as pu oublier ça ? Non mais t'as vu à quelle heure tu rentres ? >>
Hellen fondit en sanglots. Elle monta les escaliers quatre à quatre et Thomas entendit la porte de la chambre claquer. Il avait oublié. Il avait oublié que depuis 10 ans, le 3 avril était le jour où leur fils Alexandre était mort. La mort subite du nourrisson. Celle que l'on crois qu'elle n'arrive qu'aux autres. Et à cette date, tous les ans, Hellen et Thomas restaient ensemble chez eux, en silence autour d'un repas. C'était leur manière à eux de ne pas oublier. Seulement Thomas avait oublié. Il posa la fleur sur la table basse, et s'enfonça dans le canapé. Il la regarda un long moment, et, la douce odeur sucrée envahissant ses narines, il s'endormit.

Deux semaines passèrent. L'enquête piétinait alors que les enlèvements continuaient. La fleur posée sur la table basse du salon avait beaucoup grandit, et, suivant les indications de Brooke Lieberann, Thomas l'arrosait tous les jours de lait. Ce qui semblait totalement fou à Hellen. Elle n'avait pas adressé un mot à Thomas depuis le soir où il avait ramené la plante. Elle ne lui pardonnait pas. Thomas remontait l'allée qui menait jusqu'à chez lui, heureux de rentrer chez lui après deux jours passés à Colombus. La voiture de sa femme n'était pas là. Mais il ne s'en inquiéta pas : son seul soucis fut de savoir si Hellen avait arrosé sa plante pendant ses deux jours d'absence comme il lui avait dit. Au fil des semaines, elle était devenue comme une amie, une personne. Un enfant. Il prenait soin d'elle et il l'aimait. Elle avait comblé le vide de son existence de son odeur douceâtre et sucrée, enivrante. Il s’apprêtait à ouvrir le frigo quand il vit qu'il y avait un post-it collé dessus. << Thomas je suis partie chez Clara. J'ai prit mes affaires et Atlas avec moi. J'ai besoin de me détendre, et de faire le point. L'ambiance à la maison n'est pas bonne pour notre couple. Je ne sais pas quand je rentrerai. Et je n'ai pas arrosé ta fleur, je n'ai pas fait les courses et il n'y a plus de lait. Elle sent vraiment mauvais. >>

Thomas laissa tomber le post-it et se rua au salon. Il s'arrêta net. L'odeur avait changé. Bien qu'elle fut un jour douce et sucrée, elle était maintenant insoutenable. Comme de la viande avariée ou du sang séché. Le spectacle qui s'offrait sous ses yeux était horrible. La fleur était recourbée sur elle même, comme un grand homme blessé. Ses pétales semblaient fondre, un marron jaunâtre avait remplacé leur couleur jadis violette. De son centre coulait une gelée sombre, proche du vomi. Des larmes montèrent à ses yeux, et la colère s'empara de lui. Il maudit le jour où il avait rencontré Hellen. Il maudit le jour où elle était née. Il aurait aimé la tuer de ses mains, déchirer sa gorge et la regarder se vider comme un animal que l'on saigne. Il hurla et crut entendra la fleur hurler avec lui. Il l'entendait pleurer, accompagnant chacun de ses cris. Il saisit la chaise et la lança à travers la pièce. Elle s'éclata dans la télé, libérant un flot d'étincelles. Il donna un grand coup de pied dans la table basse, comme si il s'agissait du corps d'Hellen. Prit dans l'élan, le pot fut projeté et explosa contre le mur. Thomas s'arrêta de pleurer. Sa colère laissa place à la stupéfaction. A l'horreur. Il s'approcha, encore essoufflé par l'accès de colère inexplicable qu'il venait d'avoir. Il se pencha doucement. Il distingua une forme recroquevillée au milieu des débris de céramique et de terre. Il s'approcha encore jusqu’à presque pouvoir toucher la chose. Et recula brusquement. SI brusquement qu'il tomba à la renverse. C'était un bébé. Il était violet, et l'état de son corps indiquait qu'il était mort. Il était ridé, comme desséché. des veines violettes et rouges parcouraient son corps et se rejoignaient au centre de son ventre en une grosse veine bleue, d'où partait la tige de la fleur. Comment avait... Lieberann. Thomas se releva. Il courut jusqu'au cabanon dans son jardin et y prit le masque à gaz qu'il utilisait quand il passait le désherbant. Au passage, il prit avec lui deux bidons d'essence et son briquet, vestige de son passé de fumeur. Il empoigna les clés de son Range Rover, arma son Glock 19, sortit de sa maison en courant et démarra en trombe.

C'était une nuit magnifique. Aucun nuage ne cachait le ciel, qui était illuminé de milliards d'étoiles. La lune baignait les champs de maïs d'une lueur fantomatique. Le nez de Thomas s'était remit à couler, mais il ne s'en était pas aperçu. Il était encore horrifié de ce qu'il avait vu, et l'idée que cette... chose serait encore sur son parquet en rentrant chez lui l'horrifiait. Il aperçut soudain les deux imposants silos à grain de la ferme des Lieberann. Il enfonça de l'accélérateur. Il s'engagea à 110 km/h sur le petit chemin qui menait à leur ferme si bien qu'il dérapa et crut un instant perdre le contrôle de son Range Rover. Il redressa le véhicule et dépassa la grange. Il freina sa voiture juste devant le champ de fleurs, laissant deux traces sombres dans l'herbe. Les fleurs avaient considérablement grandi, si bien qu'aucune ne mesurait en dessous d'1m90. Mais la plus impressionnante était celle du centre. Elle devait mesurer presque 3 mètres maintenant. Thomas sortit de sa voiture, son arme à la main. Une odeur sucrée commença à se faire sentir. Rapidement, il saisit le masque à gaz et l'enfila. Il entendait désormais sa respiration dans son masque, rauque, comme celle d'un plongeur. Thomas s'engagea dans le champ, sentant la terre molle sous ses pieds. Il frissonna quand il pensa à ce qu'il y avait en dessous. Au nombre de bébés qu'il y avait en dessous. Il allait commencer à verser l'essence lorsqu’il entendit un bruit derrière lui. Il se retourna, son bras tendu, prêt à tirer. Devant lui se tenait Brooke Lieberann. Il semblait encore plus vieux que la dernière fois. Il était recourbé, il avait l'air fatigué. Des cernes épaisses encerclaient ses yeux, faisant ressortir ses pupilles qui avaient prit une teinte rougeâtre. Il tenait dans ses bras un fusil de chasse. Un vieux modèle, de ceux qui font exploser un bison à 100 mètres. Hors Thomas n'était pas un bison, et Lieberann ne se tenait qu'à une dizaine de mètres de lui.

<< Qu'est ce que c'est que ces fleurs Brooke ? Co... Comment peuvent-elles... Thomas ne savait pas par où commencer. Il avait tellement de questions.
- Cette terre m’a été léguée par mon père, qui l'avait reçue lui même par son père. Mais aucun n'a jamais réussi à faire pousser quoi que ce soit sur cette parcelle. Toute les autres sont parfaites, maïs, patates, choux. Mais pas celle là. Et puis il y a deux ans, j'ai perdu mon jeune fils, Théo. Vous savez ce que ça fait hein ? Je l'ai vu tout de suite, quand vous vous êtes approchés de ces fleurs. Elles ont besoin d'amour, et elles en procurent. Ce sentiment d'un enfant aimant son père vous manquait hein ?
- Comment sont-elles arrivées là ? Thomas luttait pour ne pas presser la détente. Il en voulait tellement à Brooke de lui faire remuer ses vieux souvenirs.
- J'étais désespéré. Je voulais le garder près de moi. Alors je l'ai enterré dans ce champ. Je savais que rien ne pousserait et que je pourrait donc toujours venir m'y recueillir. Mais un matin, alors que je venais arroser les fleurs que Martha avait déposé, je l'ai vue. Cette magnifique petite fleur, pas plus grosse qu'un pouce. Elle était fragile, et elle symbolisait l'espoir pour moi. L'espoir. Elle à grandit, et je l'ai aimée. Je l'ai aimée comme un protecteur d'abord. Puis comme un père. Son odeur me comblait de bonheur et quand j'étais près d'elle, je me retrouvais avec mon fils. Je l'entendait me parler. Alors j'ai fait ce que je faisais toujours, je lui ai donné du lait. Comme un père à son petit bébé. >> Brooke pleurait à moitié désormais. << Et puis... Et puis j'ai pensé qu'il devait se sentir seul. Tout enfant mérite d'avoir des amis n'est ce pas ? Je ne pouvais m'empêcher de penser à lui.
- Et c'est là que vous avez commencé à enlever tous ces enfants...
- Je... Je leur ai donné une nouvelle vie, de nouveaux amis. Il s'amusent ensemble désormais !
- Et Lisa ? C'est vous aussi ? Thomas tenait toujours Brooke en joue.
- J'ai essayé. J'ai essayé de ne pas la toucher, mais c'était plus fort que moi. L'odeur était si... forte ! Elle était puissante ! Théo réclamait sa sœur ! Il... Il la voulait à ses côtés ! Et puis cette nuit là j'ai craqué. J'étais comme hypnotisé. Je suis entré dans sa chambre, et elle m'a regardé avec ses grands yeux noisette, et elle m'a sourit. Elle souriait toujours quand je l'ai recouverte de terre. Et puis ses rires se sont tus. C'est la petite fleur sur votre droite. N'est elle pas magnifique ?
- Vous êtes dangereux Brooke. Ces fleurs sont dangereuses. Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait ? Vous avez tués des enfants ! Des bébés Brooke ! Je vais vous demander de reculer... >>

Quand Brooke aperçut les bidons posés aux pieds de Thomas, il sut directement ce que l'inspecteur allait faire. La rage monta en lui. Ou plutôt l'instinct paternel, si tant est qu'il existe. Ces fleurs, ces enfants étaient SES enfants. Il arma son fusil et tira. Une demi seconde trop tard. Ses réflexes n'étaient plus ce qu'ils étaient, Brooke n'avait plus 20 ans. Il sentit un liquide chaud couler sur son ventre, puis une douleur le perça. Il lâcha son arme, qui tomba sur la terre avec un bruit mât. Il tomba à genoux, et, lançant un dernier regard à ses enfants, il s'effondra. Thomas avait tiré le premier. Il ne voulait pas tuer Brooke, mais il n'avait pas eu le choix. Si c'était lui qui avait été à la place de Brooke, peut être que personne n'aurait découvert cette horreur avant des mois. Mais il y avait plus urgent. Il ramassa le bidon qu'il avait déjà entamé, et versa son contenu sur les fleurs. Ses yeux clignèrent, et un mal de tête le prit soudain. une odeur sucrée lui parvint, faible, mais assez forte pour lui éveiller une légère euphorie. Thomas s'était trompé, c'était de la grenaille qu'il y avait dans le fusil de Brooke. Et un plomb avait ricoché sur le masque à gaz de Thomas, le fissurant légèrement. Thomas sut alors que ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'il ne se mette à cajoler ces fleurs comme ses enfants. Il redoubla donc d'efforts et accéléra le mouvement. Arrivé à la fin du second bidon, il s'éloigna et sortit du champ en courant. L'odeur était maintenant puissante, et il dut lutter pour lever son bras et allumer le briquet. Aux prix d'efforts considérables, il lâcha le petit objet métallique. Une étincelle d'abord, puis le champ s'embrasa. L'air fut empli d'une odeur nauséabonde, la même que Thomas avait senti chez lui. Il entendit des cris, des pleurs, des hurlements de douleur et de rage mêlés. Il se boucha les oreilles et s'éloigna en titubant, presque assommé par l'odeur de putréfaction qui émanait du brasier. Il s'adossa à la grange, et regarda les flammes s'élever dans la nuit, tranchant le ciel étoilé de leur couleur rouge-orangé.

Le jour suivant, la police avait disposé des lieux. Des dizaines de voitures, de camions étaient disposés sur tout le terrain, et la ferme était envahie d'agents de police. Dans l'après midi, 53 corps calcinés furent retirés de la terre. Tous des enfants, sauf un qui était un corps d'adulte. En fin d'après midi, le FBI renvoya la police de l'état et s'empara de l'affaire. La zone fut bouclée, et aucun journal ne parla de l'affaire. Thomas reçut la visite du FBI, comme tous les agents qui avaient travaillé sur l'affaire, et reçut une prime de silence. Il prit sa retraite anticipée et retrouva Hellen. Il ne parla plus jamais de cette affaire. Sa journée était réellement terminée.

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 07:26

L'histoire que je vais vous raconter est restée secrète pendant des années, et devait l'être encore pendant longtemps. A vrai dire, je ne suis même pas sûr que quelqu'un comptait en parler un jour. On voulait éviter de choquer la population, mais renfermer toutes ces horreurs devient impossible... Je ne peux juste plus supporter de vivre dans le silence. Alors voila, je vais vous parler de l'un des plus horribles tueurs en séries de ces dernières années.

Tom Greg, plus connu sous le pseudonyme "Candy", est, comme je l'ai dit, un tueur en série. Comme tous les autres, il tue des innocents pour le plaisir, il arrive à nous échapper avant même qu'on arrive sur les lieux, etc... Néanmoins, il a certaines particularités. En premier lieu, c'est la cruauté dans laquelle il tue ses victimes. Peut-être qu'il vaut mieux, pour un exemple, vous raconter la première fois qu'on a eu affaire à un de ses crimes :

C'était en Novembre 2007. Il était vers les 23h, quand on nous appela. Apparemment, un dingue aurait tué, enfin massacré, une famille entière. On pourrait penser que c'est peu fréquent, mais au final, ce n'est pas si rare que ça. Bien sûr, certes, cela fait un choc, mais ce n'est pas comme si nous n'étions pas habitués. Seulement, nous n'aurions jamais imaginé qu'on tomberait sur une telle... Boucherie. A notre arrivé, la maison était nickel. Aucun meuble n'avait été cassé, déplacé, non, tout était parfait. On a pensé au départ que le tueur avait tout remis en place, mais après analyse, non, ce dernier n'avait rien touché. Pourquoi ça m'étonne ? Parce que ce mec aurait bien pu être soigneux, jamais il ne tuerait des personnes comme il a fait.

La famille était composée d'un père et d'une mère, de leur fille âgée de 16 ans et de deux jumeaux, nés il y a quelques semaines. Autant je vous passerai la mort de la fille et du père (même si elles sont tout aussi horribles que celle que je vais vous raconter, pour info, la fille avait des aimants dans ses orbites), je vais vous raconter la plus dégueulasse et la plus sordide, celle de la mère et des jumeaux. La mère était éventrée, couchée par terre. Ses enfants ? Dans son ventre, les deux ayant perdu leurs jambes et leurs bras. Je suis conscient qu'on a été formé et que ces choses ne devraient pas me toucher, mais... Bordel. Merde quoi. Ce malade a tué ces enfants de manière si cruelle. C'est inhumain de faire ça.

Mis à part ça, on n'a rien trouvé qui pourrait nous aider à retrouver cette personne. Enfin, si, une seule chose. Sur le mur du salon, il y avait écrit en rouge, le sang d'une des victimes, un seul mot simple : Candy. Je ne suis pas bilingue, mais cela ne veut-il pas dire "Bonbon", ou un truc du genre ? De toutes façons, on n'en savait pas plus. Je pensais juste que ce type, pour malade qu'il soit, était un pro. Il ne nous a donné aucune info, et comme je l'avais dit, il était extrêmement soigneux. Bref, ne pouvant rien faire, et pour éviter de choquer les personnes aux alentours, on a préféré ne rien dire sur cette affaire.

J'ai réussi à l'oublier, tant bien que mal. L'idée de savoir que ce fou traînait encore librement, pouvant agir à chaque instant, me dérangeait. J'y pensais chaque nuit, j'en faisais des cauchemars. Et alors que je pensais que tout était terminé, en Avril 2008, il refit surface. Ironiquement, c'était le premier. Il était tard quand on nous appelé. Une vieille dame avait découvert le corps d'un homme, d'une trentaine d'années, assis dans sa voiture. La cause de la mort ? Le "Sourire de l'ange". Vous pourriez penser qu'il a fait le sourire après l'avoir tué, mais non, la personne est morte en se vidant de son sang. Le truc qui rendait ce meurtre sordide, était que la personne semblait sourire, ça faisait froid dans le dos. Sur le pare-brise de la voiture, un mot, un seul. Quand je l'ai vu, j'ai failli avoir une foutue crise cardiaque. Il était écrit "Candy". Pourquoi était-il revenu ? Pourquoi ce malade a t-il refait un coup ? Je pensais qu'on en avait terminé avec lui, mais non, il était de retour. Bien sûr, aucun indice, tout était parfaitement en ordre. C'est comme si la personne ne s'était même pas défendue.

Bref, on a décidé d'ouvrir une enquête officielle. Même si on n'avait rien, on essayait. On essayait vraiment d'arrêter ce gars, on ne pouvait pas laisser cette personne refaire quelque chose comme ça. Le dossier était ouvert, on l'a appelé "Candy". Malheureusement, les recherches n'ont rien donné. Du moins, pas avant 2010.

On a reçu un fichier sur ordinateur. L'adresse était inconnue. Sur le message, il était juste écrit "CANDY", avec une image, que je vous montrerai à la fin. Elle montrait un homme, qui regardait derrière une vitre. Cet homme était défiguré, il ressemblait à une personne ayant perdu toute sa peau. On a fait le lien avec l'affaire "Candy", mais cela ne nous avançait guère. Enfin, c'est ce qu'on croyait. On a fait circuler cette photo, et certains témoins affirment l'avoir vu traîner dans un vieil entrepôt abandonné. Avec ces coordonnées, on y est allé. Et effectivement, dans l'entrepôt, on trouva, assis sur une chaise au milieu de la salle, une personne qui semblait nous attendre. En allumant la lumière, on vit que sur les murs de la pièce, il était écrit "Candy" un peu partout. Toujours avec du sang, mais on ne savait pas s'il s'agissait du sang de ses victimes. On l'embarqua.

Il nous donna de précieuses informations : Déjà, son vrai nom était Tom Greg, mais il nous a avoué qu'il préférait qu'on l'appelle "Candy", le surnom que lui avait donné sa petite soeur quand il était enfant. Mais mis à part ça et son nom, il ne se souvenait de rien. On découvrit après que les "Candy" qui étaient écrits sur les murs de l'entrepôt venaient de son propre sang. D'après lui, c'est la seule chose qui comptait pour lui, il semblait avoir une véritable obsession pour ce nom. Ensuite, on lui parla de la photo. On lui a demandé pourquoi il nous avait donné ça, et qui l'avait pris en photo. Il nous a répondu que c'était sa petite soeur qui lui avait dit de faire ça, et que c'était cette dernière qui l'avait photographié. Mais quand on lui a demandé si on pouvait voir sa soeur, il nous a répondu tout simplement "Qui sait ?", avant de reprendre "Elle est morte quand elle avait 8 ans.". Après quelques questions, il fut défini comme "fou". Avant de nous quitter, il se retourna et dit que ce n'était pas fini. Suite à ça, je ne le vis plus jamais.

Donc, pourquoi j'en parle ? Parce qu'en 2012, on nous signala quelque chose : Tom Greg s'était enfui. Il avait sombré dans la folie la plus totale, dans sa cellule, il avait écrit "Candy" un peu partout. Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que je sais qu'il va recommencer, et je veux que les gens le sachent. Je veux que les gens fassent attention, parce qu'il va venir, je le sais. Ce type est dangereux, faites attention.

 

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14 juin 2013 5 14 /06 /juin /2013 13:51

Il était environ huit heures lorsque Jean rentra chez lui. Et c'est avec soulagement, après une journée très chargée, qu'il accueillit l'ambiance chaleureuse de sa maison.

Dès qu'il eut passé la porte, une petite tornade blonde lui sauta dessus.

-Papa, papa, regarde le joli dessin que j'ai fait ! dit sa mignonne petite fille Julie dont les fossettes lui donnaient une apparence d'ange.

-C'est très beau ma chérie, dit-il en prenant le dessin de l'enfant de 4 ans. Je vais le mettre sur mon oreiller.
Puis il l'attrapa et commença à la chatouiller sous les rires ravies de sa princesse.
 

Finalement, il la lâcha et se dirigea vers la cuisine. Au passage, il embrassa son fils de deux ans qui gazouillait joyeusement dans son parc en mâchonnant l'un de ses jouets. Dans la cuisine se trouvait sa magnifique épouse qui, étant de dos, ne l'avait pas vu rentrer. Il l'attrapa par la taille et l'embrassa sur la tête, sous les rires de celle-ci. Elle se retourna et l'embrassa tendrement. Il jeta un coup d’œil sur le plan de travail.

-Qu'est-ce qu'on mange ?

-Du ragoût, dit-elle. D'ailleurs, tu peux aller me chercher de la viande au sous-sol, s'il te plaît ?

-Tout pour toi mon amour, répondit-il.

Il s'éloigna et prit l'un des couteaux à découper, puis se dirigea vers le sous-sol. Il descendit les vieilles marches de pierre, et lorsqu'il arriva en bas, il alluma la lumière.

Au centre de la pièce, dans une mare de sang, la jeune fille le regardait en tremblant de peur dans sa cage en métal.

Jean la regarda, pensif.

Aujourd'hui ce serait de la cuisse.

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14 juin 2013 5 14 /06 /juin /2013 12:18

*Taptaptap...Taptaptap...Taptaptap..;*

Les doigts de Ludovic frappaient machinalement contre son bureau. Le regard plongé sur la feuille étalée devant lui, des tas d'inscriptions raturée ou entourées, d'autres à peine terminées, il séchais complètement devant une dissertation..Et comme si l'heure tardive et la chaleur étouffante ne suffisaient pas, une dispute se faisait entendre dehors.

*Taptaptap...Connard !!!...Tapta-Nique ta mère s'pèce d'enculé !!! Tap-VA Va t'faire foutre bât- *snap*

Il lâcha le stylo qu'il tenait entre les mains, le laissant glisser sur le bureau, puis ouvrit sa fenêtre, y glissa sa tête aux cheveux châtains et se joignit à la conversation le plus joyeusement du monde.

-Si vous ne disparaissez pas dans les secondes qui suivent c'est les flics que vous vous ferez !!!

Peut-être que l'adjectif "joyeux" ne correspondais pas vraiment à son humeur du jour. Il aurait mieux fallu dire "stressé, énervé, à bout de nerfs" et "besoin de vacances" L'un des petits délinquants fixa son regard. Il le soutient durant quelques secondes et à ce moment, il aperçut deux petites lueurs rouges juste à côté de la tête de son opposant. C'était comme un flash car elles disparurent dès qu'il s'en rendit compte mais juste après, le jeune à l'extérieur sursauta, comme si il avait été surpris, puis il détourna le regard vers son compagnon de dispute. Il lui adressa une dernière insulte puis s'en alla d'un pas rapide. L'autre le salua d'un "C'est ça, dégage crevard !" avant de partir dans la direction opposée.

Ludovic soupira bruyamment : il avait oublié à quel point hurler pouvait le décharger de sa colère. Pas qu'il soit si irascible en temps normal, mais il sentait comme une espèce de tension depuis quelques jours. L'adolescent respira à fond, tentant de se calmer, mais il ne parvint qu'à s'étouffer à cause de l'odeur de gazole de la rue étroite où il habitait. Supposant que le flash rouge de tout à l'heure était une hallucination due à la fatigue, il ferma la fenêtre et décida de se coucher, reportant à plus tard sa dissertation.

Il fût réveillé le lendemain matin par des sirènes hurlant juste en dessous de chez lui. Se repassant le calendrier des manifestations de ce mois-ci, il en déduisit que ce bruit ne pouvait venir que de la police ou d'une ambulance En effet, trois véhicules étaient garés en bas de son appartement. Il jeta un œil à la fenêtre et fût malgré lui satisfait par la vision qui s'offrait à lui : le voyou de la nuit dernière gisait sur le trottoir dans une mare rouge, ses baskets fluo teintées de sang à peine coagulé. Ludovic poussa un petit rire, plus de fatigue que de satisfaction puis s'allongea de nouveau dans son lit avec la ferme intention de poursuivre sa grasse matinée.

Le reste de sa journée fût parfaitement désastreuse : réveillé par quelqu'un s'étant trompé d'adresse, il avait voulu tenter de finir sa dissertation, ce qui lui fût impossible. Un peu plus tard, il se brûla avec une poêle après avoir renversé tout un paquet de sel, puis répandit accidentellement du thé sur des notes de cours qu'il avait emprunté à un ami. Si le fantôme du jeune de la nuit dernière était passé lui faire coucou, il n'aurait même pas eu le temps de dire "cou-" que Ludovic aurait saisi le sien et l'étranglerait lentement.

Sa soirée fût tout aussi catastrophique : ayant voulu se coucher tôt, il se ravisa quand il entendit le plafond vibrer en rythme avec les basses du voisin du dessus. Tant pis, il en serait quitte pour une soirée à réviser. Il monta pourtant quelques heures plus tard, quand la petite aiguille eût atteint le deux, afin de demander à passer une nuit sans trop de bruits. Gravissant les escaliers, Ludovic entendit une rumeur de voix mais ne se découragea pas à vouloir faire voir sa vision de ce qu'était le respect due aux voisins : son manque de sommeil rajoutais un poids à sa colère stagnante, exprimée par de violents coups frappés à la porte.

-Ouais ?

Par chance, ce fût l'organisateur de la soirée lui-même qui vint ouvrir au châtain, laissant le champ libre à la sono et aux paroles de ses invités, obligés de hurler à qui mieux-mieux pour se faire entendre.

-Il est deux heures du matin, vous pourriez baisser le volume ?

-Quoi ?

Ludovic répéta en veillant à bien articuler et à crier chaque syllabe, mais la seule réponse fût un "j'entends pas", ce qui avait au moins l'avantage d'être un phrase de plus de deux syllabes. Voyant que parler ne servirait à rien, il passa sous le bras appuyé au cadre de la porte, sa petite taille ayant certains avantages, puis coupa net le volume. L'affreux gueuloir qui s'y ajoutait l'instant d'avant ne cessa cependant pas. Il décida alors d'attirer l'attention d'un "Hey !' assez fort puis, à force de gesticulation, il parvient à capter l'attention de son auditoire de fortune.

-Il est deux heures du mat' et les gens autour de cet appartement aimeraient dormir. Vous pourriez au moins baisser la sono, dit-il d'un ton mesuré.

-Hé beh qu'est-ce qu'il a le mioche ?

Le "mioche" en question tourna la tête et vît un grand brun, la vingtaine, se lever du canapé occupé par deux autres filles et tituber jusqu'à la sono. Il arriva, après quelques efforts, à la hauteur de Ludovic. Plus que sa hauteur. Deux têtes plus haut pour être précis. Et il le fit bien sentir en déversant de l'alcool sur les cheveux de son opposant, sous les rires gras des adolescents autour.

Ludovic vit rouge. Ivre de fureur, il monta sur la table basse pour se mettre à la hauteur du brun. Ce dernier l'empoigna alors au col de son t-shirt et le souleva sans effort, un air amusé planté sur son visage alors qu'ils se fixaient les yeux dans les yeux.

Le flash rouge réapparut alors, plus intense et plus long que la dernière fois. Ludovic ne s'en était cependant pas rendu compte et continuait à faire face à son adversaire. Il repensait aux évènements d'aujourd'hui, à sa frustration, au manque de sommeil, et il lui semblait que les deux petites lumières à côté de la tête de son opposant s’intensifiant au fur et à mesure de sa colère. Le châtain les aperçut , détourna les yeux, puis son adversaire le lâcha brutalement en poussant un cri de surprise, comme si une décharge électrique l'avait traversé. Les rires autour ne cessèrent cependant pas, redoublés par la chute de Ludovic qui, n'en pouvant plus, saisit une bouteille vide et l'éclata contre la table.

-Le premier qui ne la ferme pas dans la seconde, je lui enfonce ça où il le pense, compris ? rugit-il.

Il respira à fond, regrettant déjà ses paroles et s'attendant à ce qu'on le saisisse une nouvelle fois, mais il fût soulagé de voir les gens autour de lui paralysés par le ton de sa voix. Un léger rictus qu'il ne pouvait maîtriser apparût alors sur ses lèvres, mais les coins de sa bouche se tendirent quand il vit une myriade de lumières rouge à côté de chaque visage qu'il apercevait. Le reste de son corps se tendit comme un arc, puis il courut vers la sortie, effrayé par ses propres actes. Une fois arrivé dans sa chambre, il s'enferma à double tour, s'allongea dans son lit, tremblant comme une feuille, puis fût littéralement happé par le sommeil.

Ludovic fît un rêve étrange, cette nuit-là. Il avait beaucoup de mal à le percevoir, mais il ressentait un sentiment de puissance et d'invincibilité comme il n'en avait jamais connu auparavant. Sa vision était floue, cachée par un écran rouge opaque dans lequel se dessinait deux cercles. En se concentrant plus intensément, il se sentait bouger avec une souplesse et une rapidité qu'il n'avait jamais eu. C'était comme si il n'habitait pas ce corps et qu'un autre le contrôlait. Ludovic en avait parfaitement conscience mais laissait faire, profitant du spectacle des silhouettes paniquant et tombant devant lui. Sa vision devenait de plus en plus nette et il se sentit devenir de plus en plus lent au fur et à mesure qu'il sortait de son sommeil. Sa dernière vision fût le long couteau de cuisine qu'il tenait à la main droite.

Il se réveilla l'instant d'après, non dans son lit mais dans l'appartement du dessus, celui-là même où la fête battait son plein à peine une demi-heure plus tôt. Le décor avait cependant radicalement changé, des cadavres encore chauds, des cris, des larmes, mais le plus intrigant était un messages écrit sur le mur avec la même substance qui recouvrait Ludovic : "libère-moi encore". Le jeune homme se regarda dans un miroir et, outre le rouge qui le couvrait des pieds à la tête, c'était la couleur de ses yeux devenus carmins qui le fît le plus paniquer. Il cria comme un dément tandis que de nouvelles inscriptions s'affichaient sur les murs : "tu es faible" ; "laisse-moi faire" ; "contente-toi de regarder" ; "appelle-moi". N'en pouvant plus, il porta le couteau à son visage et creva ses propres yeux. La douleur aiguë ne fût pas longue et il sentit de nouveau ce sentiment de puissance. Le carnage recommença de plus belle.

Les quelques survivants et les policiers dépêchés sur place furent tous formels : malgré l'absence d'organes visuels, l'adolescent savait parfaitement comment atteindre ses cibles. Les armes à feu pointés vers lui ne l'intimidaient en aucun cas et, après s'être jeté sur un homme en uniforme, ce fût un coup de taser qui le fît s'évanouir pour de bon. Désormais retenu dans une cellule d'asile capitonnée, Ludovic continue de pousser de long cris de rage. Si jamais vous croisez son regard, peut-être verrez vous deux petites lumières rouges à la place de ses yeux.

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14 juin 2013 5 14 /06 /juin /2013 12:01

Le dessin. C'était sûrement l'une de ses activités favorite. Il dessinait tout le temps, c'est pour vous dire ! En cours, à la maison, quand il venait chez moi également.  Il venait aussi jouer à la play, boire des sodas à n'en n'avoir plus soif, essayer des trucs que nos parents nous interdisaient... C'était le bon temps. 

Il s'appelait Eliot. 15 ans, jeune adolescent plein de naiveté, d'espoir et d'orgueil, fasciné par le monde qui l'entourait. Il était considéré comme le geek aimé de tous, avec ses lunettes d'Harry Potter et son style vestimentaire plus ou moins affirmé. C'était un gars bien, gentil comme tout, qui aimait aider les autres, donner de son temps pour des personnes qui certaines fois n'en valaient pas le coup. Il faisait aussi partie des rares personnes donnant le peu d'argent qui leur restait dans leur porte-monnaie à un pauvre mendiant. Il avait un coeur, un vrai.
 
Malheureusement, la vie n'a pas été aussi gentille avec lui. Et je vais vous conter son histoire.

 

 

12 août 2013, vers 16h00.
La fin des cours approchaient, et les appuis en math aussi. Eliot et moi avons souvent parlé pendant le peu de temps qui nous restaient avant la fin de la sonnerie de sujets lambda. Pendant que je lui ai raconté une histoire qui faisait la chronique, il dessinait. Très étonnant je vous l'avoue. Il dessinait un jeune homme et une jeune fille, assis tout deux sur un banc, dans un paysage vide, sans arrière-plan ni quoi que ce soit. Ils étaient juste là, à regarder on ne sait quoi. Il neigeait aussi.

Ce dessin m'avait un peu mis mal à l'aise. Il était rare qu'Eliot dessine sans mettre aucune couleur. Mais bon, rien de grave ne c'est passé donc j'en conclue que Eliot ne savait pas QUOI dessiner ce jour-là. Une fois ce dessin terminé, il le mit dans sa fourre bleu-jaune, de la taille d'une feuille A4. Cette fourre était un bordel ambulant, mais il la prenait toujours avec lui. Il se tourna vers moi, le sourire aux lèvres et la joie dans les yeux, et me demanda plusieurs conseils par rapport aux exercices de maths que l’on devait faire. Passionnant…

Après 2-3 explications et conseils un peu dit à la va-vite, la sonnerie a retenti et nous nous sommes empressés de sortir de ce trou à rat qu'est notre collège.

Eliot a habité à environ 10 minutes à vélo du collège, il ne se fatiguait pas trop pour y aller. Moi je suis obligé de prendre chaque matin et soir le bus. Un calvai... trajet pardon qui dure plus de 1 heure rien qu'à l'allé.

Eliot a habité dans une petite maison individuelle, avec un grand jardin. Il était seul, ni frères ni soeurs. Seuls ses parents étaient là pour l'aider. Autant dire que celui-ci était le seul espoir de sa famille. Bref.

Avant que nous nous quittions à la gare, nous croisions par pur hasard sa cousine, Aurélie. Une belle brune de 16 ans, qui avait toute sa tête et qui était pleine de bonne humeur et de tendresse. Je la compare souvent à Eliot comme sa "version masculine" étant donné leur ressemblance frappante, autant au point de vue psychologique que physique. Elle et moi nous donnions rendez-vous chez elle le 16 (août) pour certains devoirs non terminés. Après une brève discussion, nous nous quittâmes et allions tous dans nos maisons respectives.

J'ai essayé pendant toute la nuit de dormir, mais je n'y arrivai pas. Je rêvais sans cesse de ce dessin. Ces deux personnes, assises sur un banc, dans un nulle-part inconnu, ou la neige tombe sans cesse. Ce dessin était si bien fait, si beau et profond à la fois. Il était noir et blanc, un peu comme la vie d'Eliot. Comme si celui-ci voulait avec ce dessin créer une fenêtre vers un autre monde, un monde qui selon lui devrait être le paradis. Pendant toute la nuit, je faisais des hypothèses sur l'existence même de ce dessin. Mais je parvins finalement à m'endormir.

 

 

13 août 2013, 7h00.
Le bruit de mon réveil a retenti tel une alarme ayant le volume mal réglé. Le volume a été tellement mal réglé que mes tympans auraient dû saigner. J'ai pris à toute vitesse mon petit-déjeuner et enfilé sans plus attendre mes habits avec une rapidité que je ne me connaissais pas. J'ai couru vers le bus, et me suis installé comme à chaque fois vers la place en face de la porte. Une fois arrivé vers le collège, Eliot et moins avons couru vers le centre commercial le plus proche afin de nous prendre à manger pour le midi. Pendant le trajet, Eliot m'a parlé d'un rêve qu'il fit.

-Comment te le dire Mars, heum...
-Qu'il y a-t-il ?
-J'ai fais un rêve bizarre cette nuit. Tu sais, le dessin que j'avais dessiné en cours d'appui, je.. j'y étais. J'étais assis sur une chaise et une porte se trouve devant moi. Elle était blanche, blanc cassé. La poignée était de couleur or, un or un peu rouillé par l'usure, comme si cette porte avait déjà été prise par quelqu'un avant.

Je l'ouvris, et là, woaw. Le paysage que je vis sous mes yeux était blanc. Blanc comme de la neige. Il n'y avait pas de ciel, n'y d'arbre, ni quoi que ce soit. Juste de la neige qui tombait abondement. Plus loin, je percu une silhouette. Une silhouette assise, assise sur un banc. Ce genre de banc que l'on retrouve dans les parcs publiques tu vois. Et donc, je m'approchais, et la une jeune femme, dont je ne pouvais voir le visage me dis :
"C'est pour bientôt Eliot, n'oublies pas... La porte..."


J'étais choqué. C'était la voix de Fanny, j'en étais persuadé ! Mais pourquoi me dirait-elle cela ? Pour quelle raison ? Un événement futur ? Une catastrophe ? Je n'en saurai probablement rien. Je fus choqué, presque un peu dérangé par ses paroles. Je lui répondit alors :

 
"Pourquoi une porte ?"


"Parce que les clés que tu utilises pour l'ouvrir sont celles de la bêtise"
Mon rêve c'est terminé là. Qu'en dis-tu ?

J’étais effondré. Eliot a rêvé tout autant que moi de son dessin. Comment ? Pourquoi ? Pourquoi ce dessin ? Pourquoi Fanny ?

Les questions affluaient à vitesse grand V dans ma tête, et j'avais beaucoup de mal à répondre à Eliot tant je ne trouvais les mots.

-Je... Et bien je, je je trouve cela tout fait bizarre ! disais-je d'une voix quasi-étranglée par le doute et la peur qui m'envahissaient.
-Tu ne vais pas bien ? Tu veux aller à l'infirmerie ?
-Je... je crois que je vais... Je...
-MARS !

 

 

13 août 2013, infirmerie du collège, 9h32.
-Que c'est-il passé ?
-Tu t'es effondré par terre Mars. Tout va bien ? Eliot m'avais bien fais comprendre par sa voix son inquiétude envers mon état.
-Je... Je vais bien, merci. On est ou là ?
-On est à l'infirmerie du collège, j'ai réussi à téléphoner au concierge pour qu'il vienne nous chercher. Tu as une sacrée veine ! Comment cela t-est-il arrivé ?
-Ton rêve... J'ai fais le même rêve que toi. Du moins j'ai aussi pensé à ton dessin.
-Tu rigoles ?
-Tu penses que je suis en l'état de rigoler ?
-Je crois que je ne vais plus jamais ressortir ce dessin. Mais passons, cette histoire me fiche la trouille.
-Moi aussi je te l’avoue…
-Tu penses que c’est un signe ?
-De quoi ?
-De… Je sais pas moi, c’est quand même étrange que l’on ait fait le même rêve…
-Je sais pas quoi te dire moi… A part que le hasard fait bien les choses !
-On peut dire oui. Je vais aller retourner à la confection de ma BD.
-Aaaah celle-ci, l’affaire policière avec le tueur à gage ?
-Ouep ! J’en suis à la scène où la fille se fait prendre par le tueur à gage. C’est ultra compliqué, j’ai dû mettre un nombre impensable de petits détails qui peuvent tout changer dans l’histoire !
-Comme lesquels ?
-Je te passerai la planche pour que tu la lises. En attendant, reposes-toi.
-Mais bien sûr. (rire)


15 août, maison d’Eliot, 15h37
Pendant tout le trajet de ma maison jusqu’à celle d’Eliot, je me suis demandé comment va être cette BD. Il en a parlé tout le temps, chaque cours, chaque jour. Il nous avait exposé ses idées pour l’améliorer, et nous ont lui conseillais des trucs, des astuces ainsi que d’autre idées pour améliorer le scénario. J’ai été vraiment curieux par rapport à cette BD, vraiment. Mais je ne savais en aucun cas comment et quand Eliot allait la terminer.

Une fois que je suis arrivé, je sonne, il m’accueille, et on monte direct dans son « atelier ». Ou plutôt sa chambre. Elle ressemblait comme toute chambre d’ado normal. Bordel partout, habits dispersés aux quatre coins de la pièce, objet en tous genres posés un peu partout au hasard dans certains endroits… Incroyable. Mais le détail le plus intéressant fut la table de travail d’Eliot. J’ai pensé trouver des devoirs, livres et autres. Grave erreur, stupide même. Des dessins, partout. Brouillons, peintures, aquarelles, huiles, tous les genres y étaient pour tous les goûts.

-Je vais chercher la planche, je reviens tout de suite !, a dit Eliot en courant dans le salon de sa maison.

J’ai profité de regarder quelques-uns de ses dessins. La plupart étaient des paysages, ou encore des natures mortes. Mais un tableau, un, avait requis toute mon attention. C’était une huile sur toile, représentant une pièce, blanche, avec une table et deux chaises. Un homme était assis sur la première, mais la seconde était vide. Comme si il attendait quelqu’un. Cette peinture m’a beaucoup intrigué. Je l’ai prise en photo avec mon portable et j’ai attendu Eliot.

Il est arrivé avec une feuille dans la main. Pas sa planche entière, mais une feuille.

-Tiens, regarde un peu, c’est la fameuse scène dont je t’avais parlé.

Je pris la feuille et là, j’étais impressionné. La feuille montrait cette scène, lugubre à souhait. Une jeune fille innocente entre les mains d’un tueur à gages. Les détails de sa mort ont été incroyablement présentés. Le sang a été dessiné, les boyaux, tout. Son dessin avait un niveau de détail… Woaw. Mais la chose qui m’avait le plus frappé, c’était le tueur. Pas de masque, pas d’habits horribles ou autre stéréotype. Il souriait avec un sourire… démoniaque.

Il paraissait heureux d’avoir commis un horrible acte ou de rire de cette pauvre fille. Comme si il riait de la naiveté de cette fille, qui elle ne savait rien, rien du tout.

Ce dessin m’a laissé une étrange sensation, une sensation de malaise, comme si je l’avais déjà ressentie. J’ai été perturbé par cela et donna lui ai redonné le dessin.

-Alors, comment tu trouves ?
-C’est… C’est bien vraiment. Bien joué !
-Quelque chose ne va pas ?
-Non je t’assure, tout va très bien, vraiment. Il faut que j’y aille, à bientôt !
-Ah très bien… A plus !

Je me suis enfui de chez Eliot tel un voleur. J’avais honte, mais je ne pouvais ressentir cette sensation d’avantage.


15 août, 23h40, maison de Mars.

Ce dessin m’a envahi la tête. Ce sourire m’a envahi plus précisement. J’ai finalement réussi à m’endormir. Et là, le rêve que j’avais fait auparavant revins. Mais avec un détail en plus. Je me suis retrouvé, encore, sur une chaise, dans un décor vaste et vide, avec une porte blanche devant moi. Je l’ai ouverte, et là, ce fut la fin de mon rêve. Le tueur était là, et m’a tranché la gorge au moment où je l’ai ouverte. Un « slash » de quelques secondes, parfait pour tuer un peu de temps. Mon sang c’était mis à couler à flots, et le tueur lui, m’a regardé avec ce sourire satanique et m’a dit :

-Bonne nuit et à bientôt, Mars.


Fin.
Je me suis réveillé en sursaut, rempli de sueur. Je n’ai jamais fait un cauchemar aussi horrible que celui-ci. Je me suis levé, a pris une douche froide et me recoucha.

 

16 août 2013, maison d’Aurélie, 17h41.
Les devoirs de géo sont sûrement les pires choses inventés jusqu'à maintenant pensais-je tout bas. Tous ces continents, pays et autres trucs ne vont me servir à rien dans ma vie. Ah si, à monter ma moyenne générale. Même si je ne suis pas fan de la géo je me débrouille plutôt bien. Aurélie est également très forte dans cette branche, mais elle est surtout excellente en dessin et en histoire. Elle m'aide beaucoup.

Après que nos devoirs soient terminés. Nous nous préparions un quatre heures.

-Il fait une de ces chaleurs… Tu peux ouvrir un peu la porte fenêtre Mars ?
-Tout de suite.

Une fois que j’ai ouvert la porte fenêtre de la cuisine et que nous avons commencé à manger, la sonnette de la maison a retenti.

-Qui est-ce ? a questionné Aurélie.
-J’en sais rien du tout. T’as invité quelqu’un d’autre ?
-Non, il n’y a que nous deux. Bizarre… Je vais allez voir qui c’est.

Aurélie s’est levé et s’est dirigée vers la porte, je l’ai accompagnée. Au moment où elle allait ouvrir, un bruit a retenti. Un clic. Mais pas n’importe lequel. Ce genre de clic qui provient d’un pistolet, ce genre de clic à vous glacer le sang. On a reculé de 2-3 pats tout de suite. On commencait à avoir peur. Qui était derrière cette porte ? Aurélie s’est approchée de la lentille de la porte pour voir qui était-ce.

-Il y a personne…

C’est quelques mots m’ont terrifiés. Il n’y avait personne. Pourtant on avait bien entendu un clic provenant d’un pistolet il y a avait 2 secondes, on a rien inventé ! Et là, c’était à ce moment précis, qu’un détail infantile m’a frappé.

-La porte-fenêtre de la cuisine… Je l’ai laissée ouverte…

Aurélie m’a regardé avec un air horrifié. On était horrifié. Est-ce que cette personne, cette chose même, a-t-elle pu entrer dans la maison par la porte-fenêtre ? On n’en savait rien. On avait trop peur.  D’un côté, l’incertitude d’avoir un inconnu dans notre maison, de l’autre, la peur qui nous restait de ce clic monstrueux. On était face à un Ultimatum.  Rester devant la porte d’entrée fermée à clé en s’agrippant entre nous et en ne risquant rien, ou prendre le risque de voir ce qui s’est introduit dans notre maison. La première option nous a semblé la plus sage, mais on pouvait pas rester devant cette porte éternellement.

-On… On essaye de voir qui est là ?

J’ai eu la voix étranglée, impossible de dire un mot. La sueur commencait à venir, le stress a monté, les pulsations de mon cœur ont commencé à devenir de plus en plus rapides et fortes. Le stress m’a envahi.

Pour elle, c’était pareil.

On a avancé doucement et calmement vers le salon. Tout avait l’air normal. Aurélie a crié.
 
-QUI EST LA ? MONTREZ VOUS !

Sa voix tremblait de plus belle, elle avait peur s’être faite avoir.

Ding dong.

Merde.

Ce petit bruit, cette petite sonnette nous a effrayée. Qui a sonné à la porte ? Pourtant, la porte fenêtre était toujours grande ouverte, et pas un seul bruit autre que ce clic n’a été entendu. La personne, ou la chose qui était avec nous a commencé à jouer avec nos nerfs. D’abord ce clic, ensuite la porte-fenêtre grande ouverte, maintenant cette sonnerie. Quelque chose s’amusait avec nous, nous prenait pour des objets. Nous étions les pantins, la maison la scène et cette chose le metteur en scène. Nous avons été à la merci de cette personne. Elle pouvait tout nous faire. On était piégé dans la maison d’Aurélie, et la seule ouverture discrète possible était la porte-fenêtre. Mais c’était trop dangereux. Quelqu’un était là, c’était une certitude. Mais qui ?

On s’est approchés de la table à manger qui est au salon. Une lettre a été posée.

-Ouvre, j’ai pas envie d’essayer…

J’ai pris mon courage à deux mains, et j’ai ouvert la lettre. Il y avait une feuille où il y était écrit :

«Qui vous a dit que j’étais dedans MAINTENANT ?»

La porte-fenêtre s’est fermée d’un coup après la lecture de la lettre.

C’était le détail de trop. Mon cœur a failli lâcher. Que voulais dire ce message ? Cette chose ou personne était-elle DEDANS ou DEHORS ? On n’en savait rien. La seule chose qui était sûre, c’est que quelque chose rôde quelque part.

Aurélie a pris la lettre.


-Alors ? T’en pense quoi ?

-C’est un canular ! Quelqu’un joue avec nous putain ! On s’est fait avoir comme des blaireaux… Je vais aller fermer cette foutue porte-fenêtre.
Elle s’est dirigée en courant vers la cuisine et là :


-Exactement ma chère.

Qui a parlé ? QUI ? La porte de la cuisine s’est fermée d’un coup. Aurélie a été happée par quelque chose.  J’ai entendu des cris, des cris de peur et de souffrance. C’était ses cris. Les cris d’Aurélie.

-Aurélie… ?

Le stress était à son maximum. S’en était trop. Je me suis approché de la porte de la cuisine quand…

Du sang. Une coulée de sang rouge vif coula de la porte.

-Au… Aurélie ?

J’ai bégayé. Bégayé de peur. Les mots ne me vinrent pas à l’esprit. Ce sang ne pouvait venir que d’une personne.

-Réponds pitié !


J’ai commencé a pleurer de plus en plus. J’étais é un stade où le moindre événement douteux pouvait me faire une crise cardiaque.

Le sang coulait de plus en plus, une marre s’est installée devant la porte. Impossible de l’ouvrir sans marcher dans cette flaque de sang.

J’ai ouvert la porte.

Il était là. C’était lui. LUI, ce tueur qui était dans mes rêves. LUI, ce tueur qui était dans la bande dessinée d’Eliot. Ce n'étais que lui.

Il m’a regardé avec le même sourire narcissique, horrible, psychopathe. Des giclées de sang se sont répandues un peu partout sur son visage. Il était devant moi. Là.

J’étais horrifié. Je ne savais pas quoi faire.

Avant de m’assommer presque mortellement avec un bâton de fer de 30cm environ, il m’a dit :

-Bonne nuit, Mars.

Paf. Je suis tombé dans cette marre de sang. Et je ne me suis plus souvenu de rien après ca. Voilà...

-Tu penses qu’il y aurait-il un lien avec tes rêves, ceux d’Eliot, ces dessins et cet incident ?
-Attendez, j'ai pas encore fini..
-Alors raconte-moi la suite de ton histoire. Plus on a de détails, plus l’enquête sur ce meurtre sera élucidé.
-Très bien…

 

A suivre.

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13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 16:50

"T’appelles ça une voiture ? Cette caisse est un putain de bijoux à roues !"

Il a beau être vulgaire (et con comme une huître) , Jack reste la seule personne en qui je peux faire confiance. Et il s'y connait bien en voiture, alors si je veux me prendre une première voiture d'occas', c'est bien lui que je dois aller voir.
La "caisse" en question était une Ford Shelby GT500, 315 Km/h au max, 8 cylindres, 540 chevaux, 10 000 Km au compteur... La voiture de mes rêves, quasi neuve, vendue au prix d'or de 5 000 €. Au début, quand on a vu l'offre sur eBay au lendemain de cuite, on s'est dit que c'est nous qui avions posté une fausse annonce sous l'effet de l'alcool. Mais en appelant le numéro, un sympathique (mais étrange) individu nous a répondu sur un ton de bonheur. A croire que nous étions des sauveurs ! Et ce jour là, elle est là, devant moi, bleue à bandes stripes rouges, modèle pur Shelby en somme.

Je suis tout de même curieux des raisons d'une telle offre...

"Ma femme ne supporte plus la vitesse, à notre âge, elle à peur que nous ayons un accident, et ça c'comprend...
- On peut l'essayer ?
- Allez-y, je vous en prie..."

Je ne me vanterai pas d’être bon pilote, mais à 15 ans, je prenais la voiture de Jack pour aller en boite sans que mes parents ne le sachent. Combien de fois j'ai du prendre des virages au freins à main pour échapper aux bleus ?

Après quelques folies sur les routes, je reconduis le propriétaire à mon domicile pour signer les papiers, et là, grande stupeur :

"Vous avez l'air sympathique, Mr. Edmund.
- Appelez-moi Jules.
- Bien Jules. Vu votre politesse et votre conduite sportive, je baisse le prix à 4 000 €. Qu'en dites-vous ?
- J'en dis que dans les milles euros non passée à la voiture, il y en a une petite quantité qui va partir dans un apéro. Vous êtes invité, tout naturellement.
- C'est gentil, mais je dois rentrer chez moi, mes enfants m'attendent.
- Bien, au revoir.
- A bientôt."

Après une poignée de main chaleureuse et un regard complice, le vendeur remonte dans sa vielle ZX et lance un cri de joie. Étrange réaction, mais je ne ma poserai pas de question. Je DEVAIS appeler mes collègues pour leur montrer la voiture...

Le lendemain, j'était en route pour aller chez mes amis, tous impatients de voir la "bête". Je fonce donc à travers les villages de ma régions pour rejoindre Bourg-en-Bessac, lieu de la fête. Mais un détail m'intrigue en route : le compteur de vitesse ne marche pas... Un défaut de taille qui n'était pas présent la veille. Qu'importe, elle n'en sera pas moins belle, et je contrôle bien ma voiture. C'est un peu plus tard, deux heures et quelques bières plus tard, que les choses ont dégénéré...

"Eh mec, ma gueule sur ton compteur c'est en option ou bien ?"

Richard était un grand buveur, à lui seul il nous passait un pack qu'on avait pas fini notre première mousse...

"Laisses, Richon ! T'as juste trop bu, ramènes ton cul, on à un baby à faire chauffer..."

Quoi de bien inquiétant me diriez-vous. Jusqu'au lendemain après-midi.

"Putain la vache !
- Qu'est-ce que t'as encore vu, Jack ?
-C'est pas un mytho le p'tit Richon, il mentait pas le crevard !!!"

Là, sur mon compteur de vitesse, se trouvais le visage de Richard, en plein milieu. Je ne comprenais pas bien ce qu'il se passais, et je n'avais pas envie de comprendre...

"Bon, je crois que je vais y aller... Salut les gars, j'fais pas la bise mais le coeur y est !!!
- Ouais, va frimer, monsieur Jackie !"

La route était normale, la conduite était normale, la voiture était presque normale. Juste ce visage en leds, sur mon compteur, c'est bel et bien Richard, y a pas de doute. Ça me fait un peu flipper, ça expliquerai aussi la réaction du vendeur. Mais or mit le fait que cette voiture change d'apparence, qu'a-t-elle de maléfique au point que l'on veuille à tout pris s'en débarrasser ?

J'était perdu dans mes pensées au moment ou j'ai vu un panneau avec le même visage que sur le compteur, mais barré. Comme un stationnement interdit avec la tête de Richard dedans.

Mon sang ne fit qu'un tour. Je descendit de la voiture pour examiner ce mystérieux panneau... C'est bien du métal, il est réel. Il semble surtout être là depuis toujours... Ce serait une farce, ou alors je ne l'ai pas vu dans l'autre sens... Ça me faisait flipper. Qu'importe, ce ne sera pas un panneau qui va m’empêcher d'avancer, et que peut-il m'arriver ?

Je passe le panneau en voiture, et une horrible vision se dessinait sur mon compteur, les leds se sont mis à saigner, abondamment. J'ai pilé quand j'ai vu ça. Je sentais mon coeur battre de plus en plus vite, pendant que les leds et le sang disparaissaient petit à petit, jusqu'à ne plus être là. J'ai rêvé ? Dites-moi que oui... Je dois appeler Richard.

Une tonalité, deux tonalités, trois tonalités... MERDE ! Répondeur ! J'appelles Jack.

"Jack ! Mon compteur, mec, il a saigné, y a plus les leds, y a plus Richard..."

Je continuais mon histoire dans le vide, affolé, sans que Jack ne réponde. Jusqu'à ce qu'il me coupe brièvement la parole.

"Jules. Richard, il vient de pisser le sang des yeux, jusqu'à s'évanouir. On a appelé les secours, il a hurlé de douleur des minutes entières."

Aucun de nous deux ne disait plus rien, rien du tout, il a raccroché, j'ai remis mon portable dans ma poche, et je me suis décider à abandonner la voiture. Je rentre en stop. La femme qui conduisant était sympathique et charmante. C'est dommage, je suis célibataire, mais traumatisé. J'essaie de ne pas y penser. Soudain, la conductrice dit d'un ton apeurée :

"Heu... Je ne me souviens pas de cette affichage sur mon compteur..."

Il y avait le visage de Jack, sur le compteur, là... Et dix mètres plus loin, un panneau avec sa tête.
Non, cinq mètres plus loin.
Deux mètres maintenant.
On le dépasse.

Voilà, Jack saigne sur le compteur, la conductrice, tétanisée, se gare sur le bas coté.

"Navré monsieur, mais je vais dormir chez une amie. Je ne peux plus conduire après ça...
- Ça va vous paraître étrange, mais je sais ce que ça fait."

Je lui ai demandé si je pouvais la raccompagner, elle m'a présenté à son amie, qui sortait. Elle nous a donc laissé la clef de la maison pour que ma conductrice puisse y dormir. Celle-c m'invita à boire un verre, puis deux. La suite, vous la connaissez.

Le lendemain, j'emprunte le téléphone pour recontacter le vendeur, j'ai des explications à lui demander.

"En effet, je l'avoue, cette voiture est dangereuse. Toute les pièces de cette voiture font ça. Toutes ! Au bout de trois fois, c'est ton tour..."

Je n'ai retenu que ça de notre conversation. Je crois avoir compris : si une pièce de cette Ford se retrouve dans un véhicule, elle lui donne ses propriétés maléfiques. A savoir tuer deux personnes, puis nous, lorsqu'on passe le mauvais panneau quand on est dans le mauvais véhicule.

Je vide donc toutes mes poches : il restait les clefs dans la poche droite de ma veste.

C'était il y a dix ans. Aujourd'hui je prends le bus pour aller au travail, la conduite, c'est fini. Tout va bien, je suis assis près du chauffeur. D’ailleurs  le voir conduire est très dur pour moi. Je passe mon temps à regarder le compteur, c'est devenu une manie.

Un homme entre dans le bus. Il a l'air traumatisé, chagriné, perdu. Il paye son ticket et viens s’asseoir à coté de moi. Il titille avec sa main droite un clef de Ford Shelby, apparemment neuve. Je regarde le compteur du bus : mon visage est dessus, le chauffeur ne le voit pas. Il est trop surpris de voir un panneau avec le visage de quelqu'un dessus...

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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 15:31

La Floride semble être un paradis sur Terre pour beaucoup de touristes : plages de sables fin, ciel bleu sans nuages, grattes-ciels tape-à-l'oeil et stars en vacances ont en effet tout de l'endroit rêvé. Il ne voient que rarement l'envers du décor qui, outre les vols, meurtres, arnaques et scènes de rue violentes, sont également teintées de quelque chose de beaucoup plus indéfinissable. Parmi ces horribles mystères, il en existe un à propos d'un hôtel pour touristes. A première vue, il n'est pas différent des autres établissements deux étoiles mais après une exploration, beaucoup de patience et quelques graissages de pattes, vous pouvez vous vanter de pouvoir éviter le piège mortel tendu par le bâtiment.

Tout réside dans un unique ascenseur parmi les 19 autres que comporte l'hôtel. Il a la même apparence que ses congénères et est également gardé par un groom en livrée qui, outre les bagages, est également garant de la vie de ceux qui se déplacent avec lui. La particularité de cette machine est d'être la seule à pouvoir descendre au dernier sous-sol de l'hôtel. Rien de bien surprenant jusque-là, si ce n'est que toutes les personnes y descendant ne reviennent jamais. Seuls les objets non-organiques tels que les montres, les bijoux ou les boucles de ceintures remontent, sans qu'une seule goutte de sang ne vienne tâcher la tapisserie impeccable posée au sol. Cet évènement morbide ne se produit cependant que si la cabine n'est occupée que par une personne seule, l'ascenseur se bloquant invariablement si plusieurs humains tentent d'accéder à l'étage en question.

De nombreux moyens ont été mis en œuvre pour empêcher l'ascenseur de monter, mais toutes se sont soldées par un échec : poser un écriteau "en panne" (il disparaissait quelques minutes après) ou démonter le bouton ordonnant à l'ascenseur de descendre au sous-sol (il réapparaissait la nuit suivante) n'y faisait rien. Il fût un jour proposé de le démonter complètement mais cette idée fût abandonnée. Selon des experts, il était totalement impossible de lui porter atteinte sans que les murs autour ne s'effondrent, entraînant avec eux le reste du bâtiment. Comme si tout l'hôtel avait été construit avec cet ascenseur comme clé de voûte...

Après cet échec, une enquête fut menée dans l'hôtel tout entier. C'est ainsi que les plans du bâtiment original, qui avait été totalement rénové plusieurs années auparavant, furent retrouvés. Ils permirent de découvrir que le dernier sous-sol n'était constitué que d'une seule et immense pièce vide reliée à l'ascenseur par un couloir, sans aucune autre sortie ou moyen d'accès. De nouvelles expériences furent menées en toute discrétion, un fort lobbying appuyant sur la réputation de la société propriétaire de l'hôtel, mais rien n'y fit : les corps disparaissaient avant même que les portes ne s'ouvrent, caméra à l'appui, sur un couloir plongé dans l'obscurité malgré la lumière provenant de l'ascenseur. Chose étrange selon les vidéos, on a pu remarquer que ses portes se modifiaient de l'intérieur au fur et à mesure qu'il montait. Voici une image prise juste avant qu'elles ne s'ouvrent.

 

http://uppix.net/2/a/1/a3e3e6f11ae01fd34254ad050d8a9.jpg

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