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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 19:01
J'ai vu des personnes. Elles étaient perdues. Elles ne savaient pas où elles étaient. Elles erraient en elles-mêmes. Perdues dans les tourbillons de leurs esprits.
Et moi, moi je suis là. Dans mon esprit, à réfléchir, à penser, à me souvenir. Des souvenirs horribles. Du genre qu'on aimerait oublier. Mais on ne peut pas. Ils restent, persistent à exister. Ils restent là. Ils vivent avec nous, ils ne nous abandonnent pas. Qui voudrait être abandonné ? Pourtant je veux qu'ils partent. Je le veux de toutes mes forces. Mais rien à faire. Ils m'ont pourchassés toute ma vie durant, pourquoi partir maintenant ?
De toute manière, si je les oubliais, je n'aurais plus beaucoup de souvenirs. Ces horreurs sont malheureusement ma vie. Même maintenant. Elles le seront toujours.

D'abord, mon père, qui découvre que ma mère le trompait avec un de ses collègues. Mais il ne dit rien. Il laisse croire à ma mère qu'il n'est au courant de rien. Il se comporte normalement. La nuit-même, il tua ma mère, et pour faire bonne figure, tua son collègue le lendemain.
Avant de mourir, ils ne savaient pas où ils étaient. Ils étaient tout aussi perdus que les personnes que je vois.

La tête me tourne. Je laisse les années passer. Mon père finit par sortir de prison. Il dit que ce n'est pas de sa faute, que c'était la colère. La trahison de ma mère. D'autres absurdités dans le genre aussi. Mais je suis grand maintenant. Je sais qu'il est devenu fou. Tout comme il m'a rendu fou. Et s'il croit que je l'ai pardonné, il se trompe. Oh que oui, il se trompe. Encore quelques années qui passent. On reprend une vie normale. Mais je lui en veut. Comment ne pas lui en vouloir ?
Et un jour, je l'ai vu. Là, avec cette femme. Une vraie pétasse. Mais "il l'aime" voyons. Il croit pouvoir remplacer ma mère ? Alors qu'elle nous a quittée par sa faute ? Ils habitent séparément. Leur relation est quasi secrète. Les mois passent. Encore et encore, si longs qu'ils en paraissent interminables. Mon père m'annonce qu'elle va devenir ma belle-mère. Je fais semblant d'être joyeux. La nuit même, j'ai pris un couteau, et je lui ai tranché la gorge. Il me regarde dans les yeux.
J'y vois qu'il ne sait pas où il est.

Je cache le couteau. Je l'emporte avec moi. Je fouille les affaires à mon père. Il était étourdi. Il devait écrire l'adresse de cette femme pour s'en souvenir. Je cherche. Encore et encore. J'arrive au bord du désespoir. Et enfin je le trouve. Un petit papier, avec une adresse écrite en lettres rouges.
Je sors. Il fait encore nuit dehors. Comme si quelqu'un me contrôlait, je suis machinalement monté dans la voiture. Je démarre et pars chercher l'adresse. Après un quart d'heure de recherches, je l'ai trouvé. Une chance qu'elle n'habite pas loin. Enfin, une chance pour moi. Tant pis pour elle. J'ai toqué. Plus fort. J'entends une voix derrière la porte. Elle peste et se demande qui peut venir la déranger à cette heure. Elle ouvre, et me reconnaît. Je prends un air attristé. Elle comprends qu'il a dû se passer quelque chose. Elle me laisse entrer.
Je suis assis devant une tasse de thé. Elle me demande de raconter ce qu'il se passe. Mais je reste muet. Elle croit que mon silence signifie quelque chose de grave. Elle me prends dans ses bras et essaie de me réconforter. Comment ose-t-elle ? Je sors le couteau et le plante dans son cœur. Je lui transperce le cœur comme elle et mon père ont brisés le mien. C'est le prix à payer. Elle tombe à la renverse. Elle essaie de ramper, de se débattre.
Elle ne savait plus où elle était.

Je me retrouve ici. A l'ombre d'une pièce fraîche quoiqu'un peu sombre. Les barreaux devant moi m'empêchent de sortir. Mais au moins plus rien ne peut arriver. Je suis enfermé avec personne d'autre que moi pour me tenir compagnie. Et cela suffit amplement. Pourvu qu'on ne me trahisse pas à nouveau. Je ne regrette rien. Je n'ai rien fait sur le coup de la colère. Au contraire, j'étais très calme, et je le suis encore. Elle arrive. Je l'entends. A vous qui lisez ceci. Un jour, vous repenserez à votre vie. Vous pèserez le pour et le contre. Le bien et le mal. Et vous vous apercevrez qu'il y a toujours plus de mal. C'est toujours comme ça. A ce moment là, vous serez renfermé sur vous-même, dans les tourbillons de votre esprit. Vous serez perdus. Vous ne saurez pas où vous êtes.
Elle s'approche de plus en plus. Je l'attends. J'ai fait ce que je devais faire.

Pourquoi est-ce que je vous écrit ça ?



Parce que je ne sais pas où je suis.
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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 07:53

Ce matin là, le café avait un goût délicieux. Il faut dire qu'avec la soirée qu'il avait vécu la veille, " même de la merde de chien aurait le goût du foie gras " s'était il dit en riant. Marcus reprit une gorgée de son délicieux café, et alluma la télé. Il était 9 heures du matin, et déjà les infos repassaient en boucle les évènement de la veille. Hier soir, une fusillade avait éclaté dans un night club de la ville, faisant 3 morts. Marcus vida son café d'une traite, et éteignit la télé, jetant la télécommande sur le canapé. Il n'avait pas besoin d'en savoir plus : il y était.

Marcus était garde du corps dans une entreprise de sécurité qui mettait des gros bras au service de clients fortunés. Bien sur c'était un métier dangereux, mais Marcus était prêt à jouer le jeu. C'était un trentenaire célibataire, d'apparence bourrue dont la carrure le prédestinait à ce métier. Étant enfant, sa grand mère ne cessait de répéter que " cet enfant aidera ses semblables à vivre, en leur faisant don de sa vie ". C'était donc tout naturellement qu'il s'était orienté vers la sécurité privée. Mais ce n'était pas que le goût du risque qui l'avait attiré vers ce métier. C'était aussi l'argent. Il pouvait toucher jusqu’à 8000 $ en un soir, selon l'importance du client. Mais en ce moment, les contrats qu'acceptaient sa boite s'élevaient à hauteur de 1000 voire 1500 $. Elle n'était pas très renommée, et elle ne gagnait pas non plus beaucoup d'argent. Sa situation financière plus que précaire la poussait à accepter n'importe quel contrat, et même les plus délicats. Combien de fois s'était il retrouvé à protéger des dealers et des proxénètes dans les quartiers les plus pourris de la ville ? Il n'avait pas assez de doigts sur ses mains pour les compter. Il n'en avait plus que neuf en fait, son petit doigt ayant été arraché justement lors d'un de ces contrats désastreux.

Le contrat d'hier était l'un d'eux. Lui et deux de ses collègues avaient été assignés à la protection d'un patron de night club à la réputation sulfureuse, Antonio Bernardi. La soirée avait bien commencé et Marcus s'apprêtait à aller aux toilettes lorsqu'un groupe d'homme avait fait irruption dans la boite de nuit en tirant des coups de feu en l'air. La panique était totale. Il ordonna à ses deux collègues de dégager la voie jusqu’à la porte de derrière qui donnait sur la ruelle où leur voiture était garée, pendant qu'il allait chercher le client. Marcus monta les marches qui menaient au bureau de Bernardi, et hurla à ce dernier de le suivre. En sortant du bureau, il tomba nez à nez avec un des hommes qui avaient pénétré dans la boite. Sans aucune hésitation, il pressa la détente de son arme et la tête de l'intrus explosa, retapissant le mur du couloir de sang. Il tira Bernardi par le bras et courut vers la porte de derrière. Entendant des pas derrière lui, il eut à peine le temps de se coucher que des balles sifflèrent à ses oreilles. Il se retourna sur le dos pour faire face à ses adversaires et vida son chargeur sur eux. Leurs corps inanimés tombèrent sur le sol tandis qu'il se relevait. Il sauta dans la voiture, qui démarra en trombe.

Marcus était sous la douche lorsque le téléphone sonna. Il le laissa sonner, savourant l'eau chaude qui coulait sur son visage, jusqu'à ce que le répondeur prenne le relais. Le message automatisé parla de sa voix monotone, et le bip retentit. Marcus reconnut instantanément la voix qui parla juste après. C'était son patron. " Salut Marcus, c'est Chaz. Je voulais te féliciter pour ton boulot hier soir, t'as assuré. Tellement que Bernardi à ajouté 6000 $ à ta paie. 6000 putains de dollars Marcus ! Et t'imagines même pas la pub qu'il est en train de nous faire ! Je crois que la boite va repartir comme avant ! Ah et tant que j'y suis, j'ai euh... Quelque chose à te proposer. Mais je préfère t'en parler de vive voix, passe au bureau cet après midi, salut Marcus ! 6000 dollars put... *CLIK* Marcus sortit de la douche, se regarda dans le miroir et poussa un soupir. Il détestait son patron. Chaz Alvarez, un connard assoiffé d'argent, prêt à vendre sa mère pour un billet. Il retourna dans son salon et s'affala sur son canapé. La journée allait être longue.

Le soleil tapait fort, et l'air était étouffant lorsqu'il sortit de sa voiture. Il n'avait aucune envie de voir son patron, mais il se força à traverser la rue pour entrer dans le petit bâtiment sur lequel une plaque indiquait " Alvarez Sécurité - Vôtre assurance vie ". A peine eût il passé le pas de la porte que Chaz lui sauta dessus : " Marcus ! Mon champion ! Ha ha comment vas tu ? Dure soirée hein ? Rha j'aurais aimé être là, te voir défourailler dans tous les sens ça doit donner hein ? Tiens, ça c'est pour toi mon grand ! dit-il en lui tendant une enveloppe. Tes 6000 dollars ! Tes 6000 put...
- Putains de dollars, je sais, termina Marcus, d'un ton désinvolte. Bon tu m'as pas fait venir ici juste pour me féliciter, alors si tu me disais pourquoi je suis là ?
- Oh, excuse moi, je me suis emballé. Mais tu sais, l'action j'adore ça ! Malgré le fait que j'ai pas tenu un flingue depuis 20 ans et...
Chaz sut en regardant le visage de Marcus qu'il l'ennuyait avec ses histoires. Il s'assit à son bureau, et invita Marcus à en faire de même.
"Bon, Marcus, j'ai reçu un appel ce matin. On à un nouveau contrat. Et pas des moindres. J'ai même trouvé bizarre que ce mec téléphone en personne, surtout ici, faut pas se voiler la face, on est pas la meilleure des entreprises de sécurité privée et...
- C'est qui ? le coupa Marcus.
- C'est... Alexander Burgess. "

Dès qu'il entendit son nom, Marcus sentit comme une décharge électrique secouer son corps, et un frisson remonta lentement le long de sa colonne vertébrale. Il savait qui était Alexander Burgess. Tout le monde le savait en fait. Un entrepreneur, un pilier de la bourse internationale, qui brassait des milliards de dollars. Un homme à qui tout réussit. Il était apparu de nulle part, sortant de l'anonymat du jour au lendemain. Il avait réussi à s'imposer parmi tous les requins de la finance sans même aller à l'université, et personne ne le connaissait il y'à de cela dix ans. Mais ce n'était pas l'évocation de l'homme qui le fit frissonner, c'étaient les souvenirs. Parmi les boites de sécurité privées, on disait que Alexander Burgess était l'homme le plus détesté du monde. Être son garde du corps signifiait mourir . Il ne voyageait pas souvent, mais au moins une fois par an, il prenait la route dans son 4x4 blindé, pour relier New York à Las Vegas. Et chaque année, il louait les services d'une nouvelle équipe de sécurité. Et chaque année, cette équipe mourrait pour lui permettre de vivre. Il y a trois ans, le frère de Marcus, Seth, se trouvait dans une de ces équipes. Et il était mort, comme les autres. Marcus avait fait le deuil de son frère, mais la seule évocation du nom de Burgess réveillait en lui une certaine tristesse.

"Marcus ? Ça va ?" La voix de Chaz le tira de sa torpeur. " Alexander Burgess, il vient cet après midi, je vais vous présenter à lui, toi et les autres. Je sais ce qui est arrivé à Seth mais je te prie de...
- Non, c'est hors de question, ce type est maudit, la planète entière veut sa peau, et je crèverais avant de toucher ma paie alors oublie Chaz.
- Marcus, je sais que c'est dur, mais pense à... Pense à la boite. C'est l'occasion rêvée de renflouer la caisse !
- Tu te fous de ce que je peux penser Chaz, tout ce que tu veux c'est du fric, faire repartir ta boite, t'as que ça dans ta tête où quoi ?
- Marcus, Marcus, ne me chauffe pas sur ce terrain là parce que je te rappelle que c'est moi et donc la boîte qui te paie. Plus de boite, plus de paie. C'est simple Marcus. Je te demande juste d'aller avec lui, tu seras pas seul, tu seras avec...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, la porte d'entrée s'ouvrit.

Marcus reconnut ses collègues Mike, Brandon et Jonathan, trois colosses qui portaient des costumes et des lunettes de soleil. Des clichés vivants pensa-t-il. Il leur adressa un bref salut de la main, et aperçut un homme derrière eux. Il était de petite taille, plutôt rondouillard. Il semblait inquiet, et il transpirait à grosses goutes dans son costume 3 pièces. Il bouscula les colosses et fila droit vers Chaz. Il regardait partout autour de lui, et donnait l'impression qu'il allait crier à tout moment. Il s'adressa à Chaz avec empressement : " Monsieur Alvarez, voici le paiement, et voici l'itinéraire. Vous le donnerez à vos hommes. Je veux qu'ils voyagent dans la même voiture que moi, à aucun moment je ne dois les perdre de vue, et à aucun moment il ne doivent se déplacer sans que je le leur ai ordonné. Compris ?
- Compris monsieur Burgess, dit Chaz en se jetant sur l'enveloppe qui contenait l'argent. Permettez moi de vous présenter vos gard...
- Oui oui, pouvons nous y aller maintenant ? Il avait joint ses mains dans un geste de prière, et continuait de regarder autour de lui frénétiquement.
- Euh... Bien sûr monsieur Burgess. Brandon, Mike et Jonathan seront vos gardes pour le voyage, ils vous ac...
- Comment ?! Trois gardes ?! Mais... Mais je vous avait pourtant BIEN spécifié que je voulais... que j'avais BESOIN de quatre gardes ! Pas trois, quatre ! QUATRE GARDES MONSIEUR ALVAREZ !
Il s'était mis à hurler, et tous dans la pièce le regardaient, stupéfiés.
Chaz essaya de calmer Burgess qui semblait imploser. " Monsieur Burgess, calmez vous, je vous ferai une remise sur le prix, je suis sur que...
- Une remise ? UNE REMISE ? Monsieur Alvarez sachez que je me fout du prix que je devrai payer mais je veux QUATRE GARDES !
- Monsieur Burgess je... Chaz regarda Marcus, et le supplia du regard.
Marcus se mordait l’intérieur des joues. Il était là, assistant à un scène qui paraissait sortir tout droit d'un film, alors que Chaz le regardait. Il se prit soudain de pitié pour son patron. Ce sentiment le surprit. " Je serai le quatrième, dit il d'une voix forte, mais je ne le fais pas pour toi Chaz. Je suis prêt si vous l'êtes, monsieur Burgess. "
Le petit homme rondouillard se tût, et son visage se détendit. Son regard se planta dans celui de Marcus. Il pouvait y lire toute la reconnaissance du monde.

Burgess regarda une fois de plus autour de lui et s’apprêtait à partir lorsqu'un grondement retentit. Le petit homme regarda sa montre, et son visage qui semblait si détendu quelques secondes auparavant, sembla se décomposer. Il sortit rapidement du bâtiment et intima l'ordre à ses gardes du corps de le suivre. Marcus adressa un dernier regard à Chaz, et emboita le pas à Burgess. L'air était toujours aussi étouffant dehors, mais le ciel était pourtant dégagé. Aucun signe d'orage. Burgess fit signe à Marcus et ses collègues de monter dans le 4x4 qui était garé devant eux. Marcus monta devant, sur le siège passager, laissant le volant à Mike. Jonathan et Brandon quant à eux, montèrent à l'arrière, enserrant Burgess entre leurs imposantes carrures. Il avait les yeux fermés, et semblait endormi. Mike régla le GPS pour qu'il indique la direction de Las Vegas, et démarra la voiture. Au bout d'une heure, Marcus tenta d'entamer une conversation. " Ça va monsieur Burgess ? Vous allez à Las Vegas alors. Pas mal pour se d...
- Taisez vous donc, contentez vous d'observer la route ! Je ne vous paie pas pour parler ! " Burgess avait coupé Marcus d'un ton sec, presque agressif. Aussitôt le silence revenu, Burgess ferma les yeux. Soudain, une violente secousse ébranla le véhicule. Mike redressa le véhicule tant bien que mal et s'arrêta brusquement. Immobilisé au milieu de la route, le 4x4 était le seul véhicule à des kilomètres à la ronde. La petite route de campagne que le GPS avait indiqué était déserte. Heureusement, sinon une collision aurait pu être fatale. A l’intérieur, tous se regardaient, sous le choc. Marcus se retourna pour s'assurer que Burgess n'avait rien, mais celui ci avait les yeux rivés sur sa montre. Il était paniqué, et il recommençait à regarder tout autour de lui. Il s'écria << Pouvons nous reprendre la route ? >> presque comme si il allait pleurer. Marcus regarda Mike, qui semblait aussi troublé que lui, et le véhicule continua sa route.

<< C'est pas la route de Las Vegas. >> dit Mike, brisant le silence qui régnait dans le 4x4 depuis bientôt 2 heures. 2 heures après l'étrange secousse qui l'avait ébranlé. Le soleil commençait à se coucher, baignant le paysage alentour d'une lueur orangée. << On est au milieu de nulle part, t'as vu un panneau qui disait Las Vegas toi ? Ce foutu GPS fait n'importe quoi. Et puis pourquoi on prend pas l'autoroute ? C'est vrai quoi merde, en passant par des routes comme ça on en à pour au moins trois jours ! On est perdu Marcus, continua Mike.
- On est pas perdus, c'est un raccourci, lui répondit Marcus. Mr Burgess est quelqu'un de très... ciblé, et il veut éviter les grands axes, n'est-ce pas Mr Burgess ? >>
Il se retourna, mais Burgess ne lui répondit pas. Il avait toujours les yeux fermés, et les mains jointes. Il transpirait à grosses gouttes désormais, et ce malgré la température qui s'était considérablement rafraichie avec le coucher du soleil. Il haussa les sourcils, et se retourna en direction de la route. Une nouvelle secousse remua le véhicule, mais plus faible que la précédente. Mike n'eut pas de difficulté à redresser le 4x4, et Marcus regarda dans le rétroviseur. Pas de nid de poule sur la route. Il ouvrit la vitre, pas de vent. Ou du moins pas assez fort pour secouer un 4x4 blindé de la sorte. Il s’apprêtait à demander à Burgess ce qu'il se passait quand celui ci ouvrit ses yeux et cria << Tournez ici Mike ! A droite ! Dépêchez vous bon sang ! >>. Mike, surpris, obtempéra. Marcus jeta un regard sur le GPS. La route sur laquelle s'engageait le véhicule était un chemin sans issue. Il se déroulait sur 3 kilomètres et finissait devant un champ. << Où allons nous Mr Burgess, demanda Marcus, inquiet. Il n'y a rien ici... >> Burgess avait toujours les yeux fixés sur sa montre, et semblait obsédé par elle. Marcus regarda la sienne, il était 20h46. Mike poussa l'accélérateur à fond, devant l'insistance de Burgess pour qu'il aille plus vite. Les secousses recommencèrent, violemment. Si bien que Mike dû user de sa force pour maintenir le 4x4 sur le petit sentier. Un instant, Marcus pensa que le véhicule allait basculer sur le côté et faire de violents tonneaux, mais rien n'en fit. Burgess semblait affolé, et il pleurait. Il pleurait vraiment, et ses larmes mêlées aux goutes de sueur qui ruisselaient sur son visage donnaient l'impression qu'il fondait. << Il n'est pas encore 21h00 !! Oh SEIGNEUR il n'est PAS ENCORE L'HEURE je peux encore y arriver ! >> criait-il entre deux sanglots. Cette fois, Marcus n'était plus inquiet, ni même surpris, il avait peur. Et à en voir leurs têtes, ses collègues aussi. Les secousses cessèrent dès que le véhicule arriva devant le champ. La nuit était tombée désormais, et seuls les phares du 4x4 perçaient l'obscurité. Devant eux se dressait un champ de maïs, comme on en trouve beaucoup dans cette région. A peine le véhicule immobilisé, Burgess sauta littéralement à l’extérieur. Il courut et s'agenouilla devant le champ. Marcus descendit prudemment de la voiture, c'était lui qui regardait partout autour de lui désormais.

Les 4 gardes s'approchèrent doucement de Burgess, qui était prostré devant le champ de maïs, la tête touchant le sol et marmonnant dans sa barbe. Sa voix était secouée de sanglots, mais Marcus réussit à déchiffrer ce qu'il disait. << Je vous en prie seigneur, il n'est pas trop tard ! Il n'est pas encore 21 heures et en voici 4... Acceptez les ô seigneur... Je vous... >> Il s'arrêta. Le vent s'était légèrement levé, agitant délicatement le maïs. L'atmosphère devenait oppressante, et Marcus se sentait épié. Une odeur parvint jusqu’à lui, et l'enveloppa. Une odeur de gaz, mêlée à une odeur plus nauséabonde. Comme de la chair en décomposition. Marcus avait peur. Le maïs bougea, mais plus rapidement cette fois, et, entre deux épis, Marcus crut voir un visage. Des frissons parcoururent sa colonne vertébrale jusqu’à sa nuque, qui se raidit. Ce visage était blême, pâle et amaigri. Comme... Comme un cadavre. Un cadavre étrangement familier. Comme si il l'avait toujours connu. Le visage qu'il avait entrevu ressemblait à celui de son frère. Qu'est ce qui était en train de se passer ? Il se donna une gifle, essayant de reprendre ses esprits, mais il était comme hypnotisé. Soudain, une voix s'éleva. Elle semblait venir de partout, et elle était si forte que Marcus crût un instant que c'était le tonnerre. << Alexander... Tu as failli arriver trop tard cette année. Sont-elles là ?
- O... Oui, elles sont là, 4, comme vous l'avez demandé, répondit Burgess, le front touchant le sol.
- Tu es misérable Alexander. Mais tu le sais déjà. Il n'y à qu'un être misérable qui puisse vendre chaque année 4 âmes pour sa propre prospérité... J'aime beaucoup ! Ha ha ha ! >>
Le rire de la... chose était terrifiant. Il semblait rouler dans le ciel et naviguer dans les échos. Marcus dû se boucher les oreilles pour ne pas qu'elles explosent. Le rire se tût. La voix semblait maintenant dans sa tête. << Marcus Kendraw, du Milwaukee. Personnalité intéressante... Colère refoulée, deuil... Kendraw... Attends, ça me dit quelque chose. J'ai connu un Kendraw ! Hmm... Seth ? Oui ! Seth Kendraw ! Ha ha un sacré garnement ! Il n’arrêtait pas de te faire des croche pattes quand vous faisiez la course. Mais il te laissait gagner. Ce bon vieux Seth. Tu avais quel âge, 8 ans ? >>
La voix n'était plus du tout terrifiante. Elle était plutôt comme celle d'un grand père qui raconte ses souvenirs à ses petits enfants. Mais malgré ça, Marcus était terrifié. Il n'osait dire mot. << Tu te demandes comment je sais ça, et qui je suis ? C'est légitime. Je suis l'éternel, j'égorge l'agneau égaré dans la vallée de la mort, je suis le clou dans les membres tremblants du Christ, celui qui régnera sur cette terre bla bla bla... Très mélodramatique n'est ce pas ? J'aime assez. J'ai répété beaucoup avant d'en arriver là, et je dois avouer que ça fait toujours son petit effet, dit la voix avec un petit rire. Je suis le Diable, Marcus.>>

Cette dernière phrase avait sonné comme une menace. Marcus était paralysé. Il aurait aimé fuir à toutes jambes, mais il ne les sentait plus. La seule chose qu'il sentait encore était le liquide chaud qui coulait le long de ses jambes. C'était donc ça. Toutes ces morts, chaque année. Alexander Burgess n'était pas détesté, il était vendu. Vendu au Diable. L'homme rondouillard qui était sorti de nulle part, devenu le plus grand de la finance, n'était là que grâce aux dizaines... ou aux centaines d'âmes qu'il avait livré au Diable. La pensée que Seth faisait partie de ces âmes arrachées lui retourna l'estomac. Il tourna doucement la tête, et vit tout d'abord Mike s'effondrer sur le sol, hurlant de douleur. Puis vint le tour de Jonathan, et celui de Brandon. Ils se roulaient par terre en hurlant à la mort. Marcus vit un éclair blanc qui l'aveugla. Il sentit une douleur intense s'emparer de lui. Comme si son corps se déchirait de l’intérieur. Il tomba au sol, et doucement, la douleur s'éloigna, et l'obscurité l'envahit. Et puis plus rien. Le néant. La dernière pensée qui lui traversa l'esprit fut les mots de sa grand mère. " cet enfant aidera ses semblables à vivre, en leur faisant don de sa vie ".

Burgess releva la tête, et écouta. Le vent soufflait doucement dans les feuilles des arbres, et le maïs ondulait au grès de la brise. Le silence était complet. Il se releva, et regarda autour de lui. Il était seul, devant le 4x4, dont les 4 portes étaient encore ouvertes. Les colosses qui lui avaient servis de gardes du corps avaient disparus. Burgess essuya une larme du revers de sa main, et monta dans le véhicule. Il enclencha le contact, alluma la radio. << Vous écoutez GH Radio, il est 21h10, nous sommes le 18 mai, et tout de suite un bon vieux classique de nos jeunes années, AC/DC et " Highway to Hell " ! >> Burgess éclata de rire. Il resta là, plié en deux sur le siège conducteur, à s'esclaffer, pendant 5 bonnes minutes. Il éteint la radio, et le 4x4 s'éloigna dans l'obscurité, regagnant la route et laissant derrière lui le champ de maïs. Jusqu’à l'année prochaine.

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 07:50

"Putain, il est déjà 2 heures du mat' ?"



Ça, c'était moi, un samedi soir, ne sachant pas trop quoi faire de ma soirée. A vrai dire, tous les soirs c'est la même routine : je squatte mon ordinateur portable avec la télé allumée. Je parle à des amis Skype, et généralement vers les 1h du mat', je les lâche pour regarder d'autres trucs sans trop qu'ils me dérangent. Suite à ça, je regarde des trucs sur le paranormal, des vidéos, ce genre de truc quoi. Parfois j'y crois, parfois c'est plus difficile. En gros, c'était une soirée ordinaire et je me faisais littéralement chier. Ouais, j'aurais pu aller me coucher, mais j'avais pas sommeil, et j'avais juste pas envie. Une fois n'est pas coutume, j'ai décidé de regarder un peu les chaînes sur ma télé.



Après être tombé sur du tout et n'importe quoi, je m'arrêtai brusquement sur une chaîne lointaine, vous savez, ces chaînes étrangères quoi, où tu comprends que dalle. Bon pourquoi je me suis arrêté ? C'était une séance d'hypnotisme, et apparemment, le téléspectateur pouvait tester tout en restant confortablement installé sur son canapé. Pourquoi pas, ça pouvait être marrant, même si je n'avais d'aucune idée de ce que en quoi le type pourrait bien nous transformer. Sûrement un truc stupide du style un poulet, un canard ou un ornithorynque, haha. Donc, l'hypnotiseur a sorti une sorte de... Spirale, qui tournait. Je fixais lentement la chose, même si la musique derrière était très dérangeante, une sorte de berceuse qu'on aurait accéléré, un truc du genre. Je fixais attentivement la chose, quand un claquement me réveilla et...



Rien ne s'était produit. Rien n'avait changé en moi mais... La télé était bizarrement éteinte. Je n'ai pas cherché à comprendre, j'étais super fatigué, j'avais du mal à garder les yeux ouverts. Du coup, je me suis dit que je m'étais endormi pendant la séance, mes parents étaient rentrés de leur soirée et avaient éteint la télé sans me réveiller. Je me suis levé, et j'ai regardé l'heure : 2h15 ? Il était impossible qu'ils rentrent si tôt ! L'hypnotisme s'était passé il y a seulement quelques minutes ! J'essayais de trouver une explication logique, quand on toqua à ma porte. Cela ne peut paraître rien en temps normal, mais bordel, je rappelle qu'il était 2h du mat' quand même. Avec une certaine hésitation, très prudent, j’entrouvre très légèrement la porte. Personne. Je suis sorti pour regarder aux alentours, mais non, personne dans les environs. J'ai dû rêver à cause de la fatigue je me suis dit. J'allais rentrer quand quelque chose me glaça le sang.



Il était là. L'hypnotiseur. A une trentaine de mètres de devant chez moi. Avec ses longs cheveux blancs et ses lunettes de soleil. Il avait encore sa spirale qui émettait la même musique flippante. Je suis vite rentré en courant, j'ai fermé toutes les issues possibles. Après ça, je me suis dit que j'ai dû grave délirer encore une fois, j'ai moi-même rigolé de ma stupidité. Franchement, qui peut croire à ces conneries, sérieusement ? Je suis monté me coucher, j'étais crevé comme pas possible, et ça se ressentait. En montant dans ma chambre, ma fatigue se sentait de plus en plus, c'était vraiment bizarre, comme si mes pas étaient de plus en plus lourds. Je me suis directement couché avec mes habits, et je me suis endormi. Enfin, j'ai "essayé". Quelque chose m'empêchait de dormir. Quelque chose dans ma tête. J'entendais cette musique, elle se jouait en boucle dans ma tête. Mais après m'être concentré, j'ai remarqué quelque chose... Cela ne venait pas de ma tête, mais de ma chambre ! Je me suis levé aussi vite que possible, et je l'ai vu. Dans un coin de ma chambre, il se tenait debout, me fixant attentivement, souriant du coin des lèvres. J'ai crié, je suis sorti de ma chambre pour descendre, mais il m'attendait en bas. Impossible ! J'ai regardé dans ma chambre, rien, je me suis retourné vers les escaliers mais... Il avait disparu.



Je paniquais sévère. Je veux dire, c'était trop réel pour que ce soit une illusion. J'étais sûr que tout ça était vrai ! Sans attendre, je suis descendu pour sortir de ma maison, mais elle ne s'ouvrait pas ! Les clés étaient sur la porte quand j'avais fermé tout à l'heure, j'en suis sûr... Malgré mes efforts, je ne suis pas arrivé à l'ouvrir. Je me suis senti observé, en permanence. L'ambiance devenait de plus en plus oppressante, c'était l'enfer. Je pensais le voir de partout, je ne pouvais pas me cacher, j'étais piégé. Je cherchais désespérément une planque, un moyen de partir d'ici, il fallait juste que je me sorte de cette emmerde. D'un coup, je me suis souvenu : Dans notre garage, il y a une porte de sortie, qu'on bloque avec une planche. C'était mon seul espoir, je devais y aller !



Je courus vers mon garage. Je ne me suis pas arrêté une seule fois. Même si il y avait eu cet homme devant moi, je suis sûr que j'aurais quand même continué. J'allais chialer, je suis sérieux, je savais que j'étais en danger. J'ouvre la porte qui mène au garage, et m'y voici. Il fait sombre, je n'y vois rien, mais je sais où me repérer pour trouver la porte. J'avance lentement, le silence était pesant, à chaque son qui se faisait entendre, je sursautais. Mais finalement, il n'y était pas. Rassuré, j'ai déplacé la planche de bois, je m'apprêtais à ouvrir la porte, quand un son se fit entendre. Une mélodie. Cette foutue berceuse dégueulasse. Je l'ai vu devant la porte qui menait à la maison. Toujours souriant. Je me suis retourné et ouvris la porte. Il était derrière cette porte, et sans que je puisse faire quoi que ce soit, son visage se déforma et il se jeta sur moi !



... Et je me suis réveillé. J'étais assis, les yeux grands ouverts, la télé allumée. Il y avait cet hypnotiseur qui était applaudi par une centaine de personnes. Ce n'était qu'un "rêve", c'était vrai, le type m'avait juste hypnotisé. Tout ceci était si réel, mon dieu, c'était horrible. J'ai éteint la télé, rassuré, et je me suis levé pour prendre à boire.



Mais quelque chose d'inattendu se produisit.

Un son s'est joué derrière moi.



C'était cette foutue berceuse.


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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 07:47

<<Je souffre ... Il frappe ... Je n'arrive plus à penser ... Il est là ... Il gratte à la porte ... Il va tout me prendre ...>>

Quelque mois plutôt:

Yo, je m'appel Mike, je vis dans un appartement, avec un frère et une sœur....Et Bien sur mes parents. Je dois avoir 15-16 ans, et je suis plutôt du genre timide mais j'ai un fort caractère, j'aime le dessin, j'ai toujours adoré le dessin...M'enfin là n'est pas le principal, mes amis me prennent pour le schizophrène de service...Cela peut paraître bizarre et débile, mais j'aime bien, se parler à soi-même c'est drôle, l'un de nous deux connait automatiquement la réponse de l'autre, l'idée et plein de chose. Cette autre personnalité de moi on l'a nommé...hmm...Némésis ? Oui bon...De base il l'est déjà. (Si vous ne savez pas ce qu'est un némésis, Google est votre ami.)
Sinon a part sa j'ai une copine, elle se nomme Sarah, une jolie fille, long cheveux bruns, yeux verts, un peu petite par rapport à moi, je mesure quoi... 1m80 et elle 10 cm….. en moins environ, une gentille fille, enfin tous garçon dirait ça de leurs copine. Mais elle a un fort caractère, et elle au moins n'est pas timide.
Mon meilleur ami, lui, s'appel Sam, un très bon ami, quand j'ai besoin d'argent...bah...C'est lui mon banquier, les meilleurs conseils c'est lui qui me les donne, c'est toujours sur lui que je peux compter en cas de problème. Il a les yeux bleus, les cheveux noirs et cours et il a un teint de peau couleurs café, il est même plus grand que moi...de 1 mm... Je vous assure !
Après je vous passe toute la panoplie d'amis que j'ai...
Ma vie chez moi ? Bah...Mouai, j'ai un frère assez collants, il a 10 ans et n'arrive pas encore à comprendre que je n’ai pas tous le temps envie de jouer avec lui, mais je l'aime bien. Bon derrière lui y a ma sœur. Alors elle c'est un cas rarissime de grande chieuse de princesse professionnel, elle obtient tous ce qu'elle veut, elle a quoi... 7-8 ans, moi je faisais pareil qu'elle je pouvais plus m'asseoir tellement que mes fesses étaient rouges. M'enfin, je vous avouerez que je l'aime moins que mon frère !
Mes parents me demandent très peu à faire à la maison, mais quand il me demande de faire quelque chose, bah c'est le truc le plus long et le plus chiant à faire...Youpi ? Mais sinon je suis bien récompensé à la fin, j'ai le droit à un repas le soir. Mon père me dit sa tout le temps en plaisantant bien sur. Et ma mère qui me dis que je les remercierais plus tard de m'avoir appris tous sa, pff... Même si au fond elle à pas tord.
On pourrait dire que je mène une vie banale, et je vous répondrais "Oui".
Mais au collège, ma vie est assez...Difficile, je suis dans une classe de boulet en enlevant Sam bien sur, la moyenne de la classe est de 8, on est tout en bas dans le classement, en général sur le collège, même les sixième sont plus intelligents que ma classe. Le pire de la classe se nomme John, il me rackette tout comme il rackette les autres collégiens.
Je vous cache pas que c'est un redoublant, il bien plus grand que moi, plus baraque...Je passe pour un cure-dent à côté de lui. Des gens de ma classe, même de tout le collège, disent qu'il aurait envoyé un prof à l'hôpital, des rumeurs je pense !

Dernièrement, en discutant sur un logiciel très peu connu, qui ait Skype, Sam m'a fait découvrir Deadpool, un héros Marvel, aussi déjanté que fou ! Un gros schizophrène qui possède une voix qui pense et parle intelligemment, tandis qui lui est plus bête qu'un âne, bon il est un minimum intelligent...Un minimum, je le répète pour qu'on soit d'accords la dessus. Mais vous allez me demandez quelle est le rapport avec moi, et bah je vous répondrais que....Je n'en ai aucune idée ? Enfin je crois...
Bon je me suis dis "Cool un héro qui me ressemble" et après sa je me suis mis à dévorer tous les comics de Deadpool, même le jeu y est passé, lorsque je l'ai eu en main pour la première fois j'en salivé d'avance...au point...de passer la serpillère...
Je finissais le jeu en le torchant...puis en le recommencé tout en étant super précis, et le plus discret possible, mais ce n’était pas son cas au personnage, toujours ses bonnes blagues un peu lourde parfois est répétitif...Bon c'est un jeu aussi !
Lorsque j'ai pas envie de jouer à la console, je dessine, je donne forme à Némésis, pour le rendre plus humain, oui à force de l'imaginer, de jouer le faux schizophrène je me suis accroché à lui, maintenant c'est devenu quelqu'un pour moi...C'est bizarre vous trouvez ? Si vous le dites, pour moi, mes amis, ma copine, c'est devenu quelque chose du quotidien.

Bon aujourd'hui, un jour comme les autres, je parle avec Sam sur Skype, on parle des nouveaux jeux qui allaient sortir bientôt, on regarde nos youtubeurs préféré ensemble, enfin en même temps, puis je décide de me mettre de la musique, en la mettant j'entendis une voix trouble me dire quelque chose, comme d'habitude j'arrêtai ma musique pour demander à Sam ce qu'il venait de dire mais il me répondu que il n'avais rien dis alors je remis la musique au début pour savoir si cette voix y venait, mais apparemment non. Bon les bugs de lecture au démarrage d'une musique ou vidéo arrivaient souvent, surtout avec mon PC en mousse ! Je continue d'écouter ma musique sans trop me soucié, pendant tout le reste de la journée je suis sur mon PC. Certain disent qu'il bronze au soleil ? Moi je bronze devant mon PC !
Dans la soirée alors que je me brossé les dents, j'entendais encore cette voix trouble, je sors de la salle de bain, je regarde à droite, personne, à gauche, toujours personne. Je dois être fatigué me disais-je. Après avoir secoué l'eau dans ma bouche et l'avoir recraché dans le lavabo je me rendis dans ma chambre et me rendis sur l'ordinateur avant de lire le nouveau comics de Deadpool, déjà tous préparé sur la table de nuit. Je discute encore avec Sam, puis enfin j'éteint mon ordi, encore un petit sms à Sarah et HOP, dans le lit avec le nouveau comics de Deadpool. Après une bonne trentaine de minute, je fermai le comics et je m'en vais me coucher.

Voila une nouvelle journée qui s'annonce, mais cette voix, elle est... Là, de plus ce qui me fait bien flipper c'est que je viens de me lever… tard, il est... 10h26, et à cette heure ci personne n'est chez moi, ils sont tous partis faire les courses pour la semaine, ou sont mes pantoufles ?! Ah ah ! Je vous tiens... Bon, et si je le prenais ce p'tit déj' ? Je me dirigeai vers la salle à manger, mais au milieu du couloir cette voix, elle me dit quelque chose toujours trouble mais j'ai distingué une lettre. Je crois...Attendez, une voix ? La je suis bien réveillé, et j'entends une voix. C'est assez bizarre. Mais….D’abord ce petit déj', quoi qu’il arrive, je le prendrai ! Enfin j'ai réussi à le prendre ! Bon bah, partis pour une journée comme toutes les autres ! Mais cette voix. Qui ? Ou quoi ? Je ne sais pas, je dois juste m’imaginer des trucs. Mais….

Voila chaque jours cette voix me parle et chaque jours cette voix trouble deviens de plus en plus net, et enfin je comprends se qu'elle me dit "J'arrive" d'un ton assez, calme je dirais. Mais après sa, je ne sentais aucune peur me parcourir, c'est sur que toute personne normal flipperait à l'idée d'entendre une voix sortir de nul part vous dire "J'arrive", mais bon, moi rien, juste un petit frisson ! Mais je vous avouerez que la chose qui ma fais peur et de voir cette personne au milieu de la foule, on aurait dit qu'elle me regardait, je peux pas vous dire si c'était le cas, car elle était flou, mais...Pareil pour cette voix je le voyais apparaître chaque jour, et chaque jour je le distinguait mieux. Il m'est apparu en entier, pour la toute première fois, en classe de maths, son sourire jusqu'aux oreilles, son regard noir me perçait, c'était...Moi ? J'en suis tombé de ma chaise, c'était moi, je n’ai pas rêvé ? Il me fixait... personne, personne ne l’a vu a part moi ? Toute la classe me regardez en rigolant et mon prof me répliqua:
<<Alors Mike, mon cours est tellement intéressant qu'il te fait tomber à la renverse ?>>
Ce qui coupa net les rires moqueur des élèves de la classe, on pouvait vraiment dire qu’on entendait les mouches voler !
Après que la sonnerie signalant la pause de 10 heures, Sam rigolait encore de la scène qui a eu lieu en classe et s’empressa de raconter ce qui s’était passé. Mais lors du récit, il était là ! Il me fixait, me souriait d’une façon dérangeante. Mais ce que je peux vous confirmer c’est que c’était bien moi…MOI ?!
Je peux ne pas y croire… Une farce ? Un costume ? Non… C’était trop réaliste pour que se soit un costume ? Mais ce qui me dérange, il n’y a que moi qui puisse le voir. Et puis cette voix…au même moment elle venait de me dire “I’m here !”
Elle ? Serait Moi…Enfin lui… Je dois surement ne plus avoir toute ma tête. Enfin…C’est enfin l’heure de rentrer… Mais il me suit sur le chemin… je peux l’apercevoir… l’entendre… je me suis mis à courir… il… me poursuit… Enfin je suis chez moi… Enfin un abri !

Plus rien ? Il n’est pas là ? Elle n’est pas là ? Je devais surement être stressé, du moins je le pensais…Dans mon sommeil, il est venus me voir, il me regardait de ses yeux noirs… Son sourire… Il me donne la chair de poule… Ses mains, couvertes de sang, ses vêtements tachés de sang, dans une main… une hache, dans l’autre une… Tête ?! Mais juste à ce moment je dus me réveiller brusquement, on toque à la porte, j’avais oublié le… CINÉMA ! Je devais me rendre en ville aujourd’hui, avec Sarah et les autres, et comme toujours… Je suis à la bourre, mes vêtements… où sont mes vêtements ?! Ah ah !
Maintenant, direction le prochain arrêt de bus, sur le trajet, on s’était mis à parler du schizophrène échappé de l’asile, qui maintenant court dans la nature pas loin de notre ville. Il aurait commis innombrable meurtre, mais d’après lui, d’après ce fou, se n’était pas lui qui causait tous ces meurtres, un autre lui, disait-il. Mais vous connaissez le verdict ? En taule…Enfin plutôt dans un asile, enfermé à double tour… Mais en parlant de sa sur le chemin… je pensais… Et si j’allais finir comme sa schizophrène… Je ne pouvais plus l’ignorer… Il ne cesse de m’observer … de rigoler et de me sourire…
Et puis… quand on était enfin monté dans le bus, il était présent, juste devant moi, à côté du chauffeur, il s’approchait de moi petit à petit, mais lorsque Sarah me secoua pour me dire qu’on était arrivé, il avait disparus.
On était enfin arrivé, enfin on va pouvoir sortir de cette boite de conserve qu’était le bus, et bien sûr premier réflexe qu’on ait eu, fut celui de trouver un McDo aux alentours. On l’a trouvé, enfin ! Mais un incident devait se produire, sur le chemin, un grand homme d’environ la trentaine me bouscula et me fit tombé dans la petite fontaine qui se trouvait sur le chemin, bien sûr il s’excusa, mais le drame se produisit… Le coup fut parti tous seul, je venais de donner un coup de poing à un homme… Mais à ce moment je n’ai pus rien faire, car je ne voyais plus, ne bougeais plus… Il l’a fait ! Mais avant de reprendre conscience, il me jeta son regard tout en me souriant. Mes amis, Sarah… Me regardez comme si j’étais un monstre… Et toutes les personnes présentes sur le lieu se sont tournées vers moi, et je m’étais mis a bégayez :

-Excu… excusez moi… !

Mais la honte, m’envahis, peut être même plus que la honte… La frayeur… la peur… Mais autre chose me parcourez le corps… un plaisirs inconnu…
Mais cette histoire ne s’arrêta pas là !
Cette histoire continua même au collège, John me racketta à la sorti, comme à son habitude, mais ce jour là, il l’a regretté… Je ne contrôlais plus rien, je ne voyais rien, je n’agissais pas… c’était encore lui… John et moi fîmes séparer par un groupe d’élève et de surveillant… Et bien sur tous le collège fut vite au courant… Et Sarah qui ne veut plus me parler, elle avait peur de s’approcher de moi… J’avais beau lui expliquer, et encore lui expliquer que ce n’était pas moi, que je n’agissais pas… Elle ne voulait rien entendre, quelque jour plus tard elle m’annonça qu’elle voulait casser… Elle disait que je n’étais plus celui que j’étais… le Mike timide… même mes amis me faisaient cette réflexion… Ils m’évitent, mais… ce n’est pas moi ! Ce n’est plus moi…
Mes parents veulent que j’aille voir un psychiatre… Je ne peux pas… Il ne voudra pas… et maintenant…

Je ne suis plus allé en cours…Il est toujours là, il est plus fréquent…il me parle…toujours et encore…
Il trafique quelque chose le soir, lorsque je dors… Vous vous rappelez de John ? Aux infos ils ont dit qu’il est mort, une hache dans le crâne, ces bras arraché, et un message en sang qui indiquait ‘’No more’’. C’est moi qui est fais sa… Je ne sais pas… Je ne sais plus… Je m’étais réveillé le matin suivant les vêtements pleins de sang, avec un message : ‘’Je veux plus…’’
C’est lui qui a tué John ? C’est une question idiote, bien sur que c’était lui...Deux jours après, Max, l’un de mes amis était mort, les flics l’ont retrouvé les yeux arrachés et un message qui disait ‘’I see you’’
Ironique hein ? Mais il a fait une erreur, il a laissé une trace, un bout de tissu venant de mon T-shirt, je suis fini ? C’est sa ? J’AI FAIS QUOI ?! Raconte ! Ma tête… J’AI MAL !!
Il vient de s’attaquer à Sarah… encore un message… toujours… je ne les compte plus… celui-ci disait ‘’The end’’
Maintenant je suis témoin de tous ces meurtre, je les vois mais je ne suis en aucun cas responsable des ces actes… Du sang… à flot… il prend le dessus ?
Je souffre ... Il frappe ... Je n'arrive plus à penser ... Il est là ... Il gratte à la porte ... Il va tout me prendre ... ARRÊTE CA ! MA TÊTE ! Il chante… il… crie… rigole… SES YEUX… je les vois… Il me guette… ma copine… mes parents… mon frère… ma sœur… mes amis… SONT MORTS… Il ma TOUT pris… Maintenant ? Il passe aux innocents… Je suis son destrier… Il est mon roi… NOUS sommes là…

Vous là, vous me lisez n’est ce pas ? Quelle question… vous continuez ? Vous voulez lire jusqu’à la fin ? mmh… Gentil petit... Si mignon, si innocent ! Sais-tu où je suis ? Non ?! Je suis juste là….. derrière toi…

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 07:45

L'évasion de Tom Greg reste inexpliquée. Du jour au lendemain, il a disparu de sa cellule, ne laissant aucun indice susceptible de permettre de le retrouver. Mais à défaut d'indice, nous avons trouvé un morceau de papier, caché dans une fissure de sa cellule. Elle était écrite par Tom Greg, on ne sait pas comment ni pourquoi, mais elle peut toujours intéresser.

"Pourquoi dois-je écrire ceci ? Parce que... Parce que j'en ressens le besoin. Cela fait des années que je vis ça, je ne sais pas si c'est bien ou mal, mais si c'est ma soeur qui le veut, alors je le ferai. Je ferai tout pour elle.
Je m'appelle Tom Greg, mais je préfère que vous m'appeliez Candy. Je ne sais pas quel âge j'ai exactement, j'ai perdu le fil du temps, je ne sais même pas en quelle année nous sommes. Je me souviens de peu de choses, mis à part mon enfance. C'est peut-être là, la source de mes problèmes.

La personne la plus marquante de mon enfance était sûrement ma petite soeur. Elle m'aimait beaucoup, et c'était réciproque. C'était la seule personne qui m'écoutait et qui me comprenait. Bien sûr, il y avait bien mes parents, mais on les voyait peu, ils travaillaient toute la journée, et on ne les voyait que le soir. Ils étaient peu bavards, et ne nous prêtaient jamais la moindre attention. Alors au final, je n'avais que ma soeur comme amie. Les autres enfants ne m'intéressaient pas.

Ma soeur était très douce avec moi, elle m'adorait vraiment. Alors elle m'a donné un surnom, Candy, car d'après elle, j'étais sa petite sucrerie. Ca me faisait rire, mais j'aimais beaucoup ce surnom. A partir de là, elle ne m'appela plus par mon nom, Tom, mais Candy. J'en avais presque perdu mon vrai nom, sur des copies de classe, j'écrivais "Candy" au lieu de mon nom, sans faire exprès. Bien sûr, mes parents m'appelaient par mon prénom, ce qui me ramenait toujours à la réalité.

Un soir, je discutais avec ma soeur dans notre jardin, quand on devait rentrer se coucher. Quelques minutes après, quand j'allais souhaiter une bonne nuit à ma soeur, notre maison prit feu. J'ai pris ma soeur et j'ai couru vers la sortie. Seulement, une explosion me propulsa par terre, en dehors de ma maison. Au moment où je me réveillais, il pleuvait, mais ma maison brûlait encore. Je cherchai partout, mais je ne la trouvai pas. Ma soeur avait complètement disparu... Ainsi que les autres membres de ma famille. Je pleurais, quand je vis mon visage dans une flaque. J'étais vivant mais... Horriblement défiguré. Et... Je ne sais pas pourquoi, je me suis relevé, séchant mes larmes, et la seule chose que je fis, c'est de prendre mon sang, et d'écrire sur un des murs de ma maison, ce mot, le mot le plus marquant de ma vie : Candy."
(A noter que chaque "Candy" du texte était écrit avec du sang, probablement le sien.)

A priori, Tom Greg était une personne assez complexe. Il était assez bizarre, son comportement, ses manières d'agir. Il rendait un peu mal à l'aise les autres prisonniers, et même, je dois l'avouer, plusieurs d'entre nous. Mais bizarrement, il était incroyablement gentil, d'une très grande politesse (pour les quelques fois qu'il parlait). Il était assez soigneux, il n'aimait pas vraiment le désordre: dès qu'un objet bougeait de quelques centimètres, il le remettait PILE à la bonne place. Bien sûr, il y avait quelques problèmes: une fois, il se fit attaquer par deux autres prisonniers. La seule chose qu'il a fait quand on l'a retrouvé, c'est de marquer sur un mur, avec son sang, "Candy". Je me demandais vraiment si ce type ne serait pas mieux dans un asile, ou quelque chose du genre. Mais il est trop tard à présent, il court maintenant dans les rues, on pense au pire.

Oh, une dernière chose, on a retrouvé dans sa cellule plusieurs autres morceaux de papier. Certains étaient cachés dans des parties de murs fissurées, d'autres étaient sous le matelat du lit, etc... Sur ces papiers, était écrit avec du sang quelque chose, un seul mot. J'imagine que vous devinez de quel mot il s'agit.

La suite, appelé "Ma Sucrerie" :

Début 2013, nous avons retrouvé un petit carnet appartenant au tueur en série Tom Greg, qu'on recherche depuis des mois. Il s'est évadé, et tous les indices sont bons pour le retrouver. Après quelques semaines d'intenses recherches, un coup de fil anonyme nous demanda de chercher près d'un vieux hangar, comme la première fois qu'on avait retrouvé ce dangereux criminel. On y était allé, mais rien d'intéressant. Le vieux hangar était en désordre, il y avait de la nourriture, comme si quelqu'un avait squatté ici quelques temps. On savait tout de suite que c'était lui. Pourquoi ? Les murs étaient tapissés de sang, ou plutôt de mots écrit à partir de sang. "Candy". Cela ne nous étonnait même plus à force. On savait que ce type était un grand malade. Bref, fin de la parenthèse, nous avons donc trouvé un petit carnet. Il n'y avait rien de très important, mis à part quelque chose qui nous dérangea, mais je vous en parle après. Tom Greg racontait, dans un premier temps, la vie qu'il menait en prison.

"Enfin, chère sœur, je suis sorti de cet enfer. Je n'en pouvais plus, et la seule source de réconfort que j'avais était d'entendre ta voix, qui me disait tout le temps d'écrire mon surnom. Je sais à quel point il compte pour toi, et il compte aussi énormément pour moi, sois-en sûr. Je ne sais pas par où commencer...
Les prisonniers me regardaient comme si j'étais une bête sauvage. D'autres étaient mal à l'aise, mais certains me dévisageaient, m'insultaient de monstre. Ce sont eux les monstres, ce sont eux qui tuent pour le plaisir, moi, je tue... Pour toi. Tu le sais n'est-ce pas ? Les nuits, c'est pareil, je n'arrivais pas à dormir, trop de choses me préoccupaient. Toi, arracher ma peau avec mes ongles pour écrire mon doux surnom et le fait qu'un des prisonniers chantait en pleine nuit, des poèmes assez morbides... Je ne l'aimais pas, il me faisait un peu peur, je te l'avoue... Mais c'est grâce à lui que j'ai pu m'enfuir, je t'expliquerai cela après.

Comme je te l'ai dit, je ne pensais qu'à toi, et à la chose à laquelle tu tiens tant. Une fois, des prisonniers m'ont agressé, et m'ont cassé le nez. Et la seule chose que j'ai fait sœurette, c'est ce que tu m'as dit de faire, écrire, à partir de mon sang, mon surnom. C'est vrai, tu pourrais penser que je t'en veux car c'est toi qui me demande d'écrire Candy avec du sang autre que le mien, et que c'est pour cette raison que je suis en prison, mais non. Je ferais tout pour te faire plaisir, quitte à me sacrifier... Et puis, je suis sorti de cet enfer, c'est le principal. Comment, me dis-tu ? C'est très simple !

Te rappelles-tu du prisonnier dont je t'ai parlé ? Et bien, il avait préparé une évasion, je ne sais pas vraiment comment, mais j'en ai profité. J'ai tué un des policiers, et je me suis habillé comme lui. Avec toute cette agitation, je suis passé inaperçu, et j'ai réussi à quitter cette prison. Avec le seul désir en tête de te faire plaisir. Le premier innocent que j'ai vu, je lui ai arraché la gorge avec mes propres dents, et j'ai écrit sur un mur "Candy". Je te sentais joyeuse."

Ceci est la fin de la première partie. Il ne nous apprend pas grand-chose, on avait effectivement vu le corps du jeune homme s'étant fait arracher la gorge. Par contre, il nous a appris quelque chose à propos de sa libération. La deuxième partie est beaucoup plus inquiétante.

"Je ne sais pas ce qui se passe ma sœur. Je t'ai vu... Je t'ai vu hier ! Co... Comment fais-tu pour me parler, pour être dans ma tête alors que tu es... Vivante ? Tu ne sembles pas comprendre... Hier, je longeais les rues, dans l'ombre des personnes, quand je t'ai vu dans un parc... Les mêmes yeux, les mêmes cheveux en couettes... C'était toi, je te l'assure ! Tu étais là devant mes yeux... Pourquoi ne me crois-tu pas ? Tu es vivante ma sœur, pourquoi je te sens... Bizarre... ? Je ne voulais pas te froisser ma sœur... Ne t'inquiète pas, je ferai tout pour prouver que c'était bel et bien toi ! Mais je dois me coucher... Regarde, pour que tu t'endormes bien... Candy (Ce mot est écrit avec du sang)... Dort bien ma sœur, et fais de beaux rêves...

Aujourd'hui, je t'ai revu ma sœur! Tu étais dans ce même parc, toujours si souriante ! Je voulais te parler, mais une femme est venue te chercher... Ce n'est pas grave, j''essayerai la prochaine fois... Pendant ce temps, bonne nuit sœurette, je t'aime très fort...

Je t'ai parlé ma sœur aujourd'hui, je t'ai parlé ! Tu marchais seule dans la rue, quand je me suis approché de toi... Je t'ai demandé si tu me reconnaissais, mais tu pleurais... Sûrement le choc de m'avoir revu... Quand la femme, accompagnée d'un homme, sont venus et m'ont crié dessus... Qui sont-ils, et pourquoi te prennent-ils... ? Je sais quoi faire et ensuite, tu auras tout le temps pour me prendre dans tes bras, promis...

Voilà, ce soir, tu es maintenant complètement à moi. Je me suis introduit chez les personnes qui te retenaient prisonnières, et je les ai égorgées, ils n'ont pas eu le temps de crier. J'ai mis quelques pièces dans leur gorge, je ne sais pas pourquoi, je trouvais cela d'une beauté... Je suis allé dans ta chambre, je t'ai réveillé. Tu as crié de toutes tes forces, mais cela venait de la joie de me voir, tel un prince charmant, te libérer de tes chaînes. Je t'ai planté le couteau dans le ventre, et là, je t'ai entendu dans ma tête, tu me disais que tu étais contente... J'ai pris ton sang, et j'ai écris doucement "Candy", avant de te prendre dans mes bras."

On ne savait pas pour ces meurtres. En ayant lu cela, on a tout de suite cherché dans le voisinage, avant de trouver les corps. On ne voulait pas alerter le voisinage, mais il était trop tard. Maintenant, on est au point mort, on ne sait pas où il peut bien être. Et après tout, ce type souffre déjà beaucoup, il est victime de sa propre folie.

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 07:42

-Bonjour Monsieur Tenant. Vous êtes ponctuel ! Entrez je vous prie.
-Merci Monsieur.
-S'il vous plaît, pas de ça avec moi. Je suis peut-être votre psychiatre, mais appelez-moi Jean.
-Comme vous voudrez, Jean.
-Voilà qui est mieux. Maintenant, s'il vous plaît, allongez-vous sur ce canapé. Cela vous gêne-t-il si je prends des notes de votre récit ?
-Absolument pas Jean.
-Bien. Installez-vous confortablement. Je ne veux pas que vous soyez intimidé. Vous ne passerez pas pour un menteur, et encore moins pour un fou. Je suis là pour vous aider. Prenez votre temps, et lorsque vous serez prêt, racontez-moi ce qui vous a amené ici.
-Hum, alors... euh. Je ne sais pas par où commencer.
-Prenez votre temps. Je ne suis pas là pour vous juger. Ne vous inquiétez pas. Je ne vous interromprais pas. Nous avons tout le temps qu'il nous faut. Qu'il *vous* faut.
-Donc, ça s'est passé il y a quelques semaines.. Je suis photographe amateur. J'aime prendre en photo tout ce qui représente la beauté, la mélancolie, la tristesse. Ce genre de choses. J'avais entendu parler d'une maison abandonnée, au 9 Avenue des Roses. Alors...
-Pardonnez-moi, Alphonse... Mais je connais cette maison, et elle a été terminée l'année dernière. Comment pourrait-elle être abandonnée ?
-J'y viendrais, si cela ne vous dérange pas.
-Pas le moins du monde. Continuez je vous prie.
-Donc... Ah, oui. J'ai alors décidé d'aller la voir. J'ai enquêté un peu sur cette maison, et j'ai découvert qu'une famille habitait là. Il aurait perdu la tête et tué sa femme et son enfant avant de se tuer. Personne ne sait pourquoi. La police a juste découvert du sang partout sur les murs, et le cadavre du père. Ceux de sa femme et de son enfant n'ont jamais été retrouvés.

Donc j'ai décidé d'aller là-bas. La maison était sublime. Et son aspect abandonné lui donnait une touche de tristesse que je recherchait. Bien sûr la maison était fermée. Mais j'ai grimpé par-dessus la clôture et je suis allé dans le jardin. Des fleurs et des herbes hautes avaient poussées un peu partout. J'ai pris quelques photos avant de remarquer quelque chose d'intéressant. Une magnifique statue d'un ange se tenait au fond de la cour. L'ange avait la tête dans les mains, comme si il pleurait le triste passé de cette maison. Je n'ai pas pu m'empêcher de prendre plusieurs photos.
Alors que je partait, je me suis retourné une dernière fois vers la maison. Et là, derrière une vitre, j'ai vu une inscription inscrite sur un mur. J'ai donc une nouvelle fois escaladé la clôture et je suis retourné dans le jardin. L'inscription était marquée en lettres rouges sur le papier peint défraîchit. J'ai mis quelques secondes avant de parvenir à déchiffrer ce qu'il était écrit. "L'ange". Je me suis retourné vers la statue. Elle n'avait rien d'anormal. J'ai regardé une nouvelle fois à travers la fenêtre. Il n'y avait pas d'autre inscriptions. Seul "L'ange" était marqué. Je me suis alors dit que c'était le père de la famille qui habitait ici qui l'avait marqué. Mais pourquoi ? Que venait faire la statue d'un ange dans une histoire de meurtre ?
Je sentis une goutte tomber sur ma joue. Il commençait à pleuvoir. J'ai donc couru jusqu'à ma voiture et je suis rentré chez moi.

Arrivé chez moi, j'ai développé les photos. Et j'ai remarqué quelque chose d'anormal. Il y avait quatre photos qui représentaient la clôture en fer rouillé, ainsi qu'un peu d'herbe en bas. J'ai mis quelques instants à me rappeler que c'étaient les photos de l'ange. Pourquoi n'apparaissait-il pas ?
Lorsque je suis allé me coucher, la maison de l'Avenue des Roses me trottait dans la tête. Je me posait des questions sur l'ange et sur l'histoire de cette maison. Cela avait tellement piqué ma curiosité que je décidais d'y retourner le lendemain.

Le lendemain, donc, je suis retourné à cette maison, en apportant une lampe torche et un appareil photo numérique. Euh, excusez-moi. C'est un appareil photo munis d'un petit écran qui affiche les photos qu'on a pris. En fait il n'y a pas de pellicule, mais une carte mémoire.. Bref.
Je me suis garé devant la maison. La première chose que j'ai remarqué était que les grilles étaient ouvertes. C'était sûrement quelqu'un qui les avait ouvertes, mais pourtant j'avais la désagréable impression que quelqu'un... ou "quelque chose", m'invitait à entrer. J'ai sortis l'appareil photo de ma sacoche. J'ai pénétré à l'intérieur de la cour. Je me demandais si la porte d'entrée était ouverte, mais ma curiosité était plus forte et je suis allé vérifier la statue de l'ange.

Je sais que ça a l'air fou, s'il vous plaît, ne vous moquez pas de moi...
-Je n'en avait pas l'intention, Alphonse. Continuez.
-Alors je suis allé voir la statue... Et je me suis rendu compte qu'elle avait bougée d'au moins deux mètres. En tout cas elle était plus à gauche de l'endroit où elle était la veille. Elle se couvrait toujours les yeux. J'ai pris une photo d'elle. J'ai regardé l'écran de l'appareil photo, il n'y avait pas l'ange, juste le jardin. Du coin de l’œil, j'ai cru que la statue avait changée. Je l'ai regardé, mais en réalité elle était toujours dans la même position. J'étais sûrement parano...
En tout cas, je suis revenu sur mes pas, et j'ai poussé la porte d'entrée. Elle s'est ouverte, mais ça me surprenais pas vraiment. L'intérieur de la maison était poussiéreux et décrépit. Et il faisait sombre aussi. J'ai allumé ma lampe torche. Je me rappelle plus très bien de l'intérieur, mais c'était vraiment glauque. Il y avait des traces rouges sombres partout dans le salon. Quand je pense qu'une famille a vécu ici... Ça me fait encore frissonner.. Après quelques minutes à fouiller un peu partout, j'ai marché sur un petit journal. Je l'ai emporté avec moi, si vous voulez.
-Bien sûr, allez-y.
-Hum... Voilà, c'est là. Donc j'ai ouvert le journal, je l'ai feuilleté jusqu'à trouver un mot qui m'a interpellé.
-Quel était ce mot ?
-Ange. Encore une fois. Permettez-moi de vous lire ce passage.

"Aujourd'hui, j'ai trouvé mon fils en train de jouer devant la fenêtre qui donne sur le jardin. Il se couvrait les yeux, attendait, puis regardait par la fenêtre. Quand je lui ait demandé ce qu'il faisait, il m'a répondu qu'il jouait avec la statue de l'ange qui pleure. J'ai regardé par la fenêtre : la statue de l'ange était bien là, dans le jardin, toujours au même endroit. Elle n'a pas bougé. Elle était déjà là lorsqu'on a acheté la maison. Je me demandais comment mon fils pouvait bien jouer avec ça.
Et c'est alors que ça c'est produit.
Enfin, je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé. J'ai à peine cligné des yeux pendant que mon fils se couvrait une nouvelle fois le visage. Mais dès que j'ai rouvert les yeux, l'ange me regardait. Il avait levé la tête ! La statue a bougée ! C'est impossible !
Mais pourtant ça c'est passé... J'ai encore cligné des yeux, et elle se remit le visage dans les mains.
"

A cet instant, je me suis arrêté de lire et je suis allé voir la statue par la fenêtre. Et là... Vous n'imaginez pas à quel point j'ai eu peur. La statue avait levé la tête et me regardait. J'ai reculé, j'ai failli trébucher, et j'ai tourné le dos à la fenêtre pour me précipiter dans la chambre. Je m'y suis enfermé du mieux que j'ai pu. J'ai attendu quelques minutes pour me calmer, puis j'ai continué ma lecture.
Alors, où c'était... Ah, oui, voilà.

"Ma femme et mon fils étaient dans le jardin. Elle lisait et il jouait au ballon, dos à la statue. Je les regardaient à travers la fenêtre, j'étais heureux de les voir si joyeux...
Et j'ai cligné des yeux.
Ils avaient disparus. La balle rebondit jusqu'à la clôture, et le livre que Sylvie lisait était tombé sur le banc. C'était comme si... Ils n'avaient jamais existé. Et alors, avec stupeur, j'ai remarqué que l'ange me regardait. Ce qui me terrifia par-dessus tout était le fait qu'il souriait.
J'ai couru me réfugier dans ma chambre et je n'en suis pas sorti de la journée.

J'essaie de dormir. Mais je vois son visage. Partout. Dans ma tête, à travers la fenêtre... A travers toutes les fenêtres. Je suis allé dans la chambre d'invités, à l'étage. Là encore, l'ange m'observait à travers la fenêtre. Tout lâche que j'étais – et que je suis encore – je me suis réfugié une nouvelle fois sous les couvertures. Je suis sûr que l'ange n'est pas seul. Il doit y en avoir d'autres. Alors, vous qui lisez ceci, retenez bien : Les Anges Pleureurs sont partout. Évitez les moindres statues. Je ne sais pas ce qu'ils veulent, ni ce qu'ils ont fait à ma femme et mon fils, et encore moins pourquoi ils le font... Mais je m'en moque. Je veux revoir Sylvie... Et mon petit Valentin...
"

Le journal s'arrête ici. Je pense qu'il s'est suicidé ensuite. Il voulait échapper à l'Ange Pleureur, puisque c'est ainsi qu'il le nomme. Pour l'écriture rouge sombre sur le mur, je crois que c'était de la peinture. J'en ai retrouvé un pot dans le salon, et en visitant la maison je me suis rendu compte qu'ils étaient en train de repeindre la chambre de l'enfant.
Mon cœur s'est remis à battre à cent à l'heure après cette lecture. J'ai levé les yeux vers la fenêtre de la chambre. Les volets étaient fermés, mais pas complètement. Plutôt entrouverts, vous voyez ? Et l'ange se tenait là, il me regardait à travers la fenêtre.
J'ai paniqué. J'ai ouvert la porte à coup d'épaule et j'ai tenté de sortir. Mais la porte c'était fermée ! Vous ne comprenez pas, et je doit vous avouer que moi non plus. J'étais enfermé dans la maison. J'ai couru à l'étage, pour me réfugier dans la chambre de l'enfant. J'ai entendu la porte d'entrée claquer, comme si quelqu'un était rentré puis avait refermé la porte. Même paniqué, la curiosité dominait. Je suis allé sur le pallier. J'ai failli tomber à la renverse : la statue de l'Ange Pleureur était juste devant la porte, il tendait les bras comme si il voulait m’attraper.
Et c'est là que j'ai fait une erreur. Je me suis retourné pour fermer la porte. Mais je n'en ai pas eu le temps. Je suis tombé sur le sol. J'ai senti une brise sur ma joue : j'étais à l'extérieur. J'ai ouvert les yeux et je me suis relevé. L'ange avait disparu, et la maison aussi. En fait, j'étais toujours au même endroit. Mais je me suis rendu compte que... ça me semble tellement absurde à dire.. Je me suis rendu compte que l'Ange m'avait envoyé dans le passé.
Ça fait un an, désormais, monsieur... Euh, pardon, Jean. Ça fait un an. Il y a un an, j'étais en 2013, et désormais je suis en 1960.

-Vous pensez donc venir du futur, Alphonse ?
-Non ! Non, je viens du futur ! J'ai gardé l'appareil photo dans ma sacoche, si vous voulez voir. Le tout premier appareil photo numérique apparaîtra dans quinze ans !
-Soit. Mais et cet ange ? Qu'est-il devenu ?
-Je ne sais pas Jean. Je frissonne rien qu'à l'idée de savoir que cette maison est en train d'être construite, et que l'ange doit sûrement déjà y être... Et que lorsque je serais vieux, en 2013, au même moment, je serais aussi dans cette maison en train d'être pris au piège par l'ange.
Le propriétaire du carnet a raison, Jean. Les anges sont partout.
-Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
-Le buste de votre bureau, derrière vous, n'a pas arrêté de changer d'expression depuis que j'ai commencé à parler.

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 07:39

Encore une journée de plus. Encore une journée passée à éplucher des dossiers et des pages de journaux, à recenser les enlèvements d'enfants dans la région de Colombus, dans l'Ohio. Depuis qu'il avait été promu inspecteur de police en 1998, c'était la première fois que Thomas Cantrell enquêtait sur une affaire comme celle-ci. Plus de trente enfants portés disparus, tous âgés de moins de 6 mois. Rien de surprenant, il y a des enlèvements tous les jours me direz vous. Mais ce qui intriguait les forces de police de l'Ohio, c'était que ces enlèvements avaient tous eu lieu depuis le début du printemps, il y 'a deux semaines. Trente enfants, en deux semaines. Deux par jour. Pas d'indices, pas de traces sur des vidéos de surveillance, les enlèvements survenant toujours dans des maisons perdues dans la campagne.

Thomas avait mal à la tête, et avait du mal à garder les yeux ouverts. Il alluma l'auto-radio et abaissa la fenêtre côté passager. L'air frais de ce soir de printemps s'engouffra à l’intérieur de son Range Rover et le réveilla. Il était 19 heures et le soleil disparaissait déjà presque sous l'horizon. Les derniers rayons orangés qui perçaient le feuillage des arbres environnants donnaient au paysage un air de photographie. Les fleurs recommençaient à bourgeonner après l'hiver particulièrement rude qui venait de passer. Thomas détestait cette période de l'année. Tous les ans, il préparait les mouchoirs et les sprays nasaux et tentait de vivre normallement. Il était allergique au pollen depuis tout petit, et avait toujours réussi à éviter la campagne. Jusqu'au jour où il avait rencontré Hellen, sa femme, qui l'avait persuadé de déménager en dehors de la ville ( persuasion aidée de tenues sexy particulièrement légères ). Arrêté à un feu, il sortit son mouchoir et éternua violemment dedans. Il lui sembla que les chutes du Niagara étaient sorties de ses narines. Il se frotta les yeux, renifla et repartit. Il poussa un soupir de soulagement quand il rentra sa voiture dans le garage, sa journée était réellement terminée.

Sa maison était le seul endroit où il se sentait bien au printemps. C'était aussi le seul endroit où il n'éternuait pas. Les règles étaient strictes : pas de fleurs dans la maison. Pourtant, il n'arriva pas à dormir cette nuit. Atlas se tenait pourtant tranquille et ne faisait aucun bruit. C'était un labrador. Thomas n'en voulait pas mais la magie de persuasion d'Hellen avait eu raison de lui. Depuis que ces enlèvements avaient commencé et qu'il avait été chargé de l'enquête, Thomas avait du mal à se sortir son travail de la tête. Chaque nuit, alors que seule la respiration de sa femme perçait le silence, il gardait les yeux ouverts sur le plafond, à se repasser les images de ces parents éplorés qui pleurent leur enfant. Qui désespèrent plus les jours passent, qui perdent espoir pendant que les fleurs s'ouvrent. Il se demandait ce que pouvaient devenir ces enfants. Peut-être avaient ils été enlevés pour être vendus à de riches couples en mal d'enfants, où à des réseaux pédophiles. Cette dernière pensée lui retourna l'estomac. Thomas se leva, et descendit dans la cuisine. Il était 4 heures du matin. Il remplit un verre d'eau, le vida d'une traite et s'installa devant la télé, Atlas couché à ses pieds. Il ne se rendormit pas.

A peine était-il arrivé au bureau que le commissaire lui sauta dessus : << Bonjour Cantrell, n'enlevez pas votre veste, vous repartez. On a reçu un nouvel appel, une famille de fermiers. Leur fille de 6 mois à été enlevée cette nuit. Manson à déjà prit leur déposition ce matin. Essayez de voir ce que vous pouvez trouver là bas. Tenez, c'est leur adresse. Bonne journée Cantrell.>> Le commissaire Garett lui avait tendu un papier froissé, et était retourné dans son bureau sans même le regarder. Thomas éternua et ressortit du commissariat. Il entra dans sa voiture et sortit son mouchoir en tissu pour se moucher. Foutu pollen. Il resta un moment immobile, les mains sur son volant, les yeux dans le vide. Les images des enfants abusés, violés repassèrent dans sa tête. Il ferma les yeux et inspira longuement l'air climatisé de son Range Rover. Il enclencha le contact et démarra.

La ferme était perdue au milieu des champs de maïs. C'était une ferme classique, construite en bois, certainement au début du XXe siècle. Sa couleur rouge vif permettait de la repérer à des kilomètres. Elle était composée d'une grange plutôt délabrée, de deux silos à grains dans le même état et d'un enclos à vaches désert. Seule la maison au milieu paraissait encore en bon état. Thomas sortit de sa voiture, éternua violemment et jura contre le vent et contre le mal de tête qui naissait dans son crâne. Ce lieu était un enfer pour lui. Des kilomètres et des kilomètres d'arbres, de plantes, de fleurs, et tout autant de pollen charrié par le vent.
Il s'approcha du porche de la maison. Elle semblait déserte. Les volets étaient fermés et le courrier s'entassait devant la porte. En fait, Thomas fut surprit que le facteur passe aussi loin. Il toqua à la porte. A l'intérieur des pas s'approchèrent et s'arrêtèrent juste derrière. Il entendit une voix étouffée. Une voix de femme. << Qui est ce ?
- Inspecteur Cantrell de la criminelle. Vous êtes Mme Lieberann ?
- Oui... Martha. >> Dit-elle en ouvrant la porte.

Martha Lieberann était grande et mince, et elle avait sans aucun doute été très belle dans sa jeunesse. Aujourd'hui, elle était tassée sur elle même et semblait septuagénaire, malgré ses 50 ans. Elle était assise à la table de la cuisine, le regard dans le vide. Une tasse de café à la main, Thomas brisa le silence : << Mme Li... Martha, pouvez vous, si ce n'est pas trop dur, me raconter ce qu'il s'est passé ?
- Ça s'est passé cette nuit. Vers 2 heures... Peut-être 3. J'ai... J'ai fait un rêve atroce comme j'en fait chaque nuit et je me suis réveillée en sursaut. Brooke, mon mari, n'était pas dans le lit. Je suis allée à la salle de bain, et quand je suis passé devant la chambre... de Lisa... Brooke était assis sur son lit... Il pleurait. Elle ravala un sanglot.
- Il à vu ce qu'il s'est passé ?
- Non... Il répétait sans cesse qu'il était désolé, qu'il n'avait rien pu faire...
- Je peux le voir ?
- Oui... Il est dans le champ derrière la grange. >>
Le nez de Thomas était complètement bouché et il coulait abondamment. Son mal de tête avait empiré depuis son arrivée, et il avait l'impression d'avoir une plume au fond de la gorge, lui chatouillant la trachée. Il arrivait à la hauteur de la grange lorsqu'il sentit une odeur étrange. Un odeur sucrée, douce. Il arrivait à la sentir, bien que son nez était prit. Il n'aurait su dire d'où elle venait, mais elle était hypnotique. Il eut soudain envie de pleurer, sans savoir pourquoi. Thomas se rendit compte qu'il s'était arrêté de marcher, et qu'il avait la tête levée vers le ciel. Il regarda autour de lui, et aperçut Brooke Lieberann, dans le champ juste derrière la grange, tel que Martha l'avait dit.

Sur la route jusqu'à la ferme des Lieberann, Thomas n'avait vu que des champs de maïs ou de tournesols. C'était déjà bien assez pour lui. Mais le champ dans lequel était accroupi Brooke Lieberann n'était aucun des deux. A la place, il y avait des fleurs. Toutes les mêmes. Leur seule différence était leur taille : aucune n'avait la même. Celle devant laquelle Brooke était accroupi devait mesurer au moins 1m80. Thomas s'approcha. C'était la plus belle fleur qu'il aie jamais vu. Elle était composée du grande tige épaisse comme un avant bras, dénuée de feuilles. Ses pétales étaient larges à la base, au plus près du pistil, et s'affinaient vers leurs extrémités, formant une sorte de triangle violet. Son centre était rouge vif, nuancé de bleu. Il s'approcha encore, sans même regarder Brooke qui le fixait d'un air attentif. Son nez ne coulait plus. Il renifla et comprit immédiatement que l'odeur sucrée et hypnotique qu'il avait senti n'était autre que celle de la fleur. Il avait envie de la cajoler, d'en prendre soin. Elle était magnifique, et il ressentit un sentiment qu'il n'avait ressenti qu'une fois il y a 7 ans, lors de la... << Elles sont belles hein ? dit soudain Brooke.
- Oui je... Elles... répondit Thomas, comme si on l'avait brusquement réveillé en plein rêve. Elles sont magnifiques... Qu'est ce que c'est ?
- Elles m'ont tout de suite charmées. Elles sont belles et elles veulent qu'on s'occupe d'elles. De vraies femmes ! Mais vous ne m'avez pas l'air d'un botaniste, vous êtes flic ?
- Oui, Inspecteur Cantrell. J'ai déjà vu Martha et elle m'a dit qu'elle vous avait trouvé dans la chambre de votre fille quand elle s'est réveillée. Vous avez vu quelque chose ? >>
Il ne répondit pas. Au lieu de ça, il se redressa en prenant au passage l'arrosoir posé à ses pieds. Il le pencha et arrosa le pied de la grande fleur. Thomas allait reposer sa question quand il vit ce qui sortait de l'arrosoir. Il fut surpris de constater que ce n'était pas de l'eau qui en coulait, mais un liquide blanc. << Du lait, inspecteur, du lait. On à pas l'eau courante, et nos réserves d'eau sont calculées au litre près. J'ai pas vraiment envie de devoir en racheter tous les mois. Mais du lait, on en à en abondance. Et puis elles ont l'air d'apprécier ça les coquines !
- Mr Lieberann avez vous vu quelqu'un... trainer vers chez vous les jours précédant l’enlèvement ? Peut être une voiture qui n'avait rien à faire là, ou quelqu'un que vous n'aviez jamais vu auparavant ?
- Personne ne nous rends jamais visite, et notre famille est restée au Pays-Bas. Je n'ai aucun ennemi, puisque je n'ai aucun ami. Je ne peux pas vous en dire plus... >>

Il était 23 heures, et Thomas avait reprit la route. Il n'avait retiré strictement aucune information de sa visite chez les Lieberann. Martha semblait complètement dans les vapes, et son mari Brooke semblait plus intéressé par ses fleurs que par l’enlèvement de sa fille. Il est vrai que ces fleurs étaient jolies. Il tourna la tête pour observer la plante qu'il avait installé sur le siège passager de son Range Rover. C'était Brooke qui la lui avait offerte à son départ. Le pot était gros pour une si petite fleur, mais cela en valait la peine. Sur le siège passager, elle semblait presque comme un enfant. SON enfant. Ses pétales frétillaient légèrement au grès de l'air qui entrait par la fenêtre à demie ouverte. Le regard plongé au centre de la couronne de pétales violettes, Thomas ne se rendit même pas compte qu'il roulait sur la voie de gauche et qu'un poids lourd arrivait en face. Les coups de klaxon acharnés du 5 tonnes tirèrent Thomas de sa torpeur. Il tourna subitement le volant et évita le poids lourd de justesse. Les coups de klaxon s'éloignèrent, et Thomas reprit sa route. Comme si rien de cela ne s'était passé. Ç’aurait pu être un rêve, il n'aurait su le dire. Enfin, lorsque le dernier rayon de soleil eut disparu, Thomas aperçut l'allée menant à chez lui. Il soupira, sa journée était réellement terminée.

Hellen traita Thomas de fou lorsqu’il passa le seuil de la porte avec le pot dans les bras. << Mais enfin qu'est ce qu'il te prends ? T'es devenu débile ou quoi ? T'es le premier à hurler quand je laisse une fenêtre ouverte, et tu ramènes une fleur en pot à la maison ?
- Hellen, pourquoi tu t'énerves comme ça, c'est un cadeau, je pouvais pas refuser. Ces personnes ont perdu leur enfant et...
- Et alors ? Nous aussi on à perdu un enfant ! Tu sais ce que ça fait...
- Pourquoi tu parles de ça ? Tu avais juré de...
- De ne plus en parler c'est ça ? Eh bien j'en parle Thomas, parce que c'était ce soir l'anniversaire de la mort de... Co... Comment t'as pu oublier ça ? Non mais t'as vu à quelle heure tu rentres ? >>
Hellen fondit en sanglots. Elle monta les escaliers quatre à quatre et Thomas entendit la porte de la chambre claquer. Il avait oublié. Il avait oublié que depuis 10 ans, le 3 avril était le jour où leur fils Alexandre était mort. La mort subite du nourrisson. Celle que l'on crois qu'elle n'arrive qu'aux autres. Et à cette date, tous les ans, Hellen et Thomas restaient ensemble chez eux, en silence autour d'un repas. C'était leur manière à eux de ne pas oublier. Seulement Thomas avait oublié. Il posa la fleur sur la table basse, et s'enfonça dans le canapé. Il la regarda un long moment, et, la douce odeur sucrée envahissant ses narines, il s'endormit.

Deux semaines passèrent. L'enquête piétinait alors que les enlèvements continuaient. La fleur posée sur la table basse du salon avait beaucoup grandit, et, suivant les indications de Brooke Lieberann, Thomas l'arrosait tous les jours de lait. Ce qui semblait totalement fou à Hellen. Elle n'avait pas adressé un mot à Thomas depuis le soir où il avait ramené la plante. Elle ne lui pardonnait pas. Thomas remontait l'allée qui menait jusqu'à chez lui, heureux de rentrer chez lui après deux jours passés à Colombus. La voiture de sa femme n'était pas là. Mais il ne s'en inquiéta pas : son seul soucis fut de savoir si Hellen avait arrosé sa plante pendant ses deux jours d'absence comme il lui avait dit. Au fil des semaines, elle était devenue comme une amie, une personne. Un enfant. Il prenait soin d'elle et il l'aimait. Elle avait comblé le vide de son existence de son odeur douceâtre et sucrée, enivrante. Il s’apprêtait à ouvrir le frigo quand il vit qu'il y avait un post-it collé dessus. << Thomas je suis partie chez Clara. J'ai prit mes affaires et Atlas avec moi. J'ai besoin de me détendre, et de faire le point. L'ambiance à la maison n'est pas bonne pour notre couple. Je ne sais pas quand je rentrerai. Et je n'ai pas arrosé ta fleur, je n'ai pas fait les courses et il n'y a plus de lait. Elle sent vraiment mauvais. >>

Thomas laissa tomber le post-it et se rua au salon. Il s'arrêta net. L'odeur avait changé. Bien qu'elle fut un jour douce et sucrée, elle était maintenant insoutenable. Comme de la viande avariée ou du sang séché. Le spectacle qui s'offrait sous ses yeux était horrible. La fleur était recourbée sur elle même, comme un grand homme blessé. Ses pétales semblaient fondre, un marron jaunâtre avait remplacé leur couleur jadis violette. De son centre coulait une gelée sombre, proche du vomi. Des larmes montèrent à ses yeux, et la colère s'empara de lui. Il maudit le jour où il avait rencontré Hellen. Il maudit le jour où elle était née. Il aurait aimé la tuer de ses mains, déchirer sa gorge et la regarder se vider comme un animal que l'on saigne. Il hurla et crut entendra la fleur hurler avec lui. Il l'entendait pleurer, accompagnant chacun de ses cris. Il saisit la chaise et la lança à travers la pièce. Elle s'éclata dans la télé, libérant un flot d'étincelles. Il donna un grand coup de pied dans la table basse, comme si il s'agissait du corps d'Hellen. Prit dans l'élan, le pot fut projeté et explosa contre le mur. Thomas s'arrêta de pleurer. Sa colère laissa place à la stupéfaction. A l'horreur. Il s'approcha, encore essoufflé par l'accès de colère inexplicable qu'il venait d'avoir. Il se pencha doucement. Il distingua une forme recroquevillée au milieu des débris de céramique et de terre. Il s'approcha encore jusqu’à presque pouvoir toucher la chose. Et recula brusquement. SI brusquement qu'il tomba à la renverse. C'était un bébé. Il était violet, et l'état de son corps indiquait qu'il était mort. Il était ridé, comme desséché. des veines violettes et rouges parcouraient son corps et se rejoignaient au centre de son ventre en une grosse veine bleue, d'où partait la tige de la fleur. Comment avait... Lieberann. Thomas se releva. Il courut jusqu'au cabanon dans son jardin et y prit le masque à gaz qu'il utilisait quand il passait le désherbant. Au passage, il prit avec lui deux bidons d'essence et son briquet, vestige de son passé de fumeur. Il empoigna les clés de son Range Rover, arma son Glock 19, sortit de sa maison en courant et démarra en trombe.

C'était une nuit magnifique. Aucun nuage ne cachait le ciel, qui était illuminé de milliards d'étoiles. La lune baignait les champs de maïs d'une lueur fantomatique. Le nez de Thomas s'était remit à couler, mais il ne s'en était pas aperçu. Il était encore horrifié de ce qu'il avait vu, et l'idée que cette... chose serait encore sur son parquet en rentrant chez lui l'horrifiait. Il aperçut soudain les deux imposants silos à grain de la ferme des Lieberann. Il enfonça de l'accélérateur. Il s'engagea à 110 km/h sur le petit chemin qui menait à leur ferme si bien qu'il dérapa et crut un instant perdre le contrôle de son Range Rover. Il redressa le véhicule et dépassa la grange. Il freina sa voiture juste devant le champ de fleurs, laissant deux traces sombres dans l'herbe. Les fleurs avaient considérablement grandi, si bien qu'aucune ne mesurait en dessous d'1m90. Mais la plus impressionnante était celle du centre. Elle devait mesurer presque 3 mètres maintenant. Thomas sortit de sa voiture, son arme à la main. Une odeur sucrée commença à se faire sentir. Rapidement, il saisit le masque à gaz et l'enfila. Il entendait désormais sa respiration dans son masque, rauque, comme celle d'un plongeur. Thomas s'engagea dans le champ, sentant la terre molle sous ses pieds. Il frissonna quand il pensa à ce qu'il y avait en dessous. Au nombre de bébés qu'il y avait en dessous. Il allait commencer à verser l'essence lorsqu’il entendit un bruit derrière lui. Il se retourna, son bras tendu, prêt à tirer. Devant lui se tenait Brooke Lieberann. Il semblait encore plus vieux que la dernière fois. Il était recourbé, il avait l'air fatigué. Des cernes épaisses encerclaient ses yeux, faisant ressortir ses pupilles qui avaient prit une teinte rougeâtre. Il tenait dans ses bras un fusil de chasse. Un vieux modèle, de ceux qui font exploser un bison à 100 mètres. Hors Thomas n'était pas un bison, et Lieberann ne se tenait qu'à une dizaine de mètres de lui.

<< Qu'est ce que c'est que ces fleurs Brooke ? Co... Comment peuvent-elles... Thomas ne savait pas par où commencer. Il avait tellement de questions.
- Cette terre m’a été léguée par mon père, qui l'avait reçue lui même par son père. Mais aucun n'a jamais réussi à faire pousser quoi que ce soit sur cette parcelle. Toute les autres sont parfaites, maïs, patates, choux. Mais pas celle là. Et puis il y a deux ans, j'ai perdu mon jeune fils, Théo. Vous savez ce que ça fait hein ? Je l'ai vu tout de suite, quand vous vous êtes approchés de ces fleurs. Elles ont besoin d'amour, et elles en procurent. Ce sentiment d'un enfant aimant son père vous manquait hein ?
- Comment sont-elles arrivées là ? Thomas luttait pour ne pas presser la détente. Il en voulait tellement à Brooke de lui faire remuer ses vieux souvenirs.
- J'étais désespéré. Je voulais le garder près de moi. Alors je l'ai enterré dans ce champ. Je savais que rien ne pousserait et que je pourrait donc toujours venir m'y recueillir. Mais un matin, alors que je venais arroser les fleurs que Martha avait déposé, je l'ai vue. Cette magnifique petite fleur, pas plus grosse qu'un pouce. Elle était fragile, et elle symbolisait l'espoir pour moi. L'espoir. Elle à grandit, et je l'ai aimée. Je l'ai aimée comme un protecteur d'abord. Puis comme un père. Son odeur me comblait de bonheur et quand j'étais près d'elle, je me retrouvais avec mon fils. Je l'entendait me parler. Alors j'ai fait ce que je faisais toujours, je lui ai donné du lait. Comme un père à son petit bébé. >> Brooke pleurait à moitié désormais. << Et puis... Et puis j'ai pensé qu'il devait se sentir seul. Tout enfant mérite d'avoir des amis n'est ce pas ? Je ne pouvais m'empêcher de penser à lui.
- Et c'est là que vous avez commencé à enlever tous ces enfants...
- Je... Je leur ai donné une nouvelle vie, de nouveaux amis. Il s'amusent ensemble désormais !
- Et Lisa ? C'est vous aussi ? Thomas tenait toujours Brooke en joue.
- J'ai essayé. J'ai essayé de ne pas la toucher, mais c'était plus fort que moi. L'odeur était si... forte ! Elle était puissante ! Théo réclamait sa sœur ! Il... Il la voulait à ses côtés ! Et puis cette nuit là j'ai craqué. J'étais comme hypnotisé. Je suis entré dans sa chambre, et elle m'a regardé avec ses grands yeux noisette, et elle m'a sourit. Elle souriait toujours quand je l'ai recouverte de terre. Et puis ses rires se sont tus. C'est la petite fleur sur votre droite. N'est elle pas magnifique ?
- Vous êtes dangereux Brooke. Ces fleurs sont dangereuses. Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait ? Vous avez tués des enfants ! Des bébés Brooke ! Je vais vous demander de reculer... >>

Quand Brooke aperçut les bidons posés aux pieds de Thomas, il sut directement ce que l'inspecteur allait faire. La rage monta en lui. Ou plutôt l'instinct paternel, si tant est qu'il existe. Ces fleurs, ces enfants étaient SES enfants. Il arma son fusil et tira. Une demi seconde trop tard. Ses réflexes n'étaient plus ce qu'ils étaient, Brooke n'avait plus 20 ans. Il sentit un liquide chaud couler sur son ventre, puis une douleur le perça. Il lâcha son arme, qui tomba sur la terre avec un bruit mât. Il tomba à genoux, et, lançant un dernier regard à ses enfants, il s'effondra. Thomas avait tiré le premier. Il ne voulait pas tuer Brooke, mais il n'avait pas eu le choix. Si c'était lui qui avait été à la place de Brooke, peut être que personne n'aurait découvert cette horreur avant des mois. Mais il y avait plus urgent. Il ramassa le bidon qu'il avait déjà entamé, et versa son contenu sur les fleurs. Ses yeux clignèrent, et un mal de tête le prit soudain. une odeur sucrée lui parvint, faible, mais assez forte pour lui éveiller une légère euphorie. Thomas s'était trompé, c'était de la grenaille qu'il y avait dans le fusil de Brooke. Et un plomb avait ricoché sur le masque à gaz de Thomas, le fissurant légèrement. Thomas sut alors que ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'il ne se mette à cajoler ces fleurs comme ses enfants. Il redoubla donc d'efforts et accéléra le mouvement. Arrivé à la fin du second bidon, il s'éloigna et sortit du champ en courant. L'odeur était maintenant puissante, et il dut lutter pour lever son bras et allumer le briquet. Aux prix d'efforts considérables, il lâcha le petit objet métallique. Une étincelle d'abord, puis le champ s'embrasa. L'air fut empli d'une odeur nauséabonde, la même que Thomas avait senti chez lui. Il entendit des cris, des pleurs, des hurlements de douleur et de rage mêlés. Il se boucha les oreilles et s'éloigna en titubant, presque assommé par l'odeur de putréfaction qui émanait du brasier. Il s'adossa à la grange, et regarda les flammes s'élever dans la nuit, tranchant le ciel étoilé de leur couleur rouge-orangé.

Le jour suivant, la police avait disposé des lieux. Des dizaines de voitures, de camions étaient disposés sur tout le terrain, et la ferme était envahie d'agents de police. Dans l'après midi, 53 corps calcinés furent retirés de la terre. Tous des enfants, sauf un qui était un corps d'adulte. En fin d'après midi, le FBI renvoya la police de l'état et s'empara de l'affaire. La zone fut bouclée, et aucun journal ne parla de l'affaire. Thomas reçut la visite du FBI, comme tous les agents qui avaient travaillé sur l'affaire, et reçut une prime de silence. Il prit sa retraite anticipée et retrouva Hellen. Il ne parla plus jamais de cette affaire. Sa journée était réellement terminée.

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 07:26

L'histoire que je vais vous raconter est restée secrète pendant des années, et devait l'être encore pendant longtemps. A vrai dire, je ne suis même pas sûr que quelqu'un comptait en parler un jour. On voulait éviter de choquer la population, mais renfermer toutes ces horreurs devient impossible... Je ne peux juste plus supporter de vivre dans le silence. Alors voila, je vais vous parler de l'un des plus horribles tueurs en séries de ces dernières années.

Tom Greg, plus connu sous le pseudonyme "Candy", est, comme je l'ai dit, un tueur en série. Comme tous les autres, il tue des innocents pour le plaisir, il arrive à nous échapper avant même qu'on arrive sur les lieux, etc... Néanmoins, il a certaines particularités. En premier lieu, c'est la cruauté dans laquelle il tue ses victimes. Peut-être qu'il vaut mieux, pour un exemple, vous raconter la première fois qu'on a eu affaire à un de ses crimes :

C'était en Novembre 2007. Il était vers les 23h, quand on nous appela. Apparemment, un dingue aurait tué, enfin massacré, une famille entière. On pourrait penser que c'est peu fréquent, mais au final, ce n'est pas si rare que ça. Bien sûr, certes, cela fait un choc, mais ce n'est pas comme si nous n'étions pas habitués. Seulement, nous n'aurions jamais imaginé qu'on tomberait sur une telle... Boucherie. A notre arrivé, la maison était nickel. Aucun meuble n'avait été cassé, déplacé, non, tout était parfait. On a pensé au départ que le tueur avait tout remis en place, mais après analyse, non, ce dernier n'avait rien touché. Pourquoi ça m'étonne ? Parce que ce mec aurait bien pu être soigneux, jamais il ne tuerait des personnes comme il a fait.

La famille était composée d'un père et d'une mère, de leur fille âgée de 16 ans et de deux jumeaux, nés il y a quelques semaines. Autant je vous passerai la mort de la fille et du père (même si elles sont tout aussi horribles que celle que je vais vous raconter, pour info, la fille avait des aimants dans ses orbites), je vais vous raconter la plus dégueulasse et la plus sordide, celle de la mère et des jumeaux. La mère était éventrée, couchée par terre. Ses enfants ? Dans son ventre, les deux ayant perdu leurs jambes et leurs bras. Je suis conscient qu'on a été formé et que ces choses ne devraient pas me toucher, mais... Bordel. Merde quoi. Ce malade a tué ces enfants de manière si cruelle. C'est inhumain de faire ça.

Mis à part ça, on n'a rien trouvé qui pourrait nous aider à retrouver cette personne. Enfin, si, une seule chose. Sur le mur du salon, il y avait écrit en rouge, le sang d'une des victimes, un seul mot simple : Candy. Je ne suis pas bilingue, mais cela ne veut-il pas dire "Bonbon", ou un truc du genre ? De toutes façons, on n'en savait pas plus. Je pensais juste que ce type, pour malade qu'il soit, était un pro. Il ne nous a donné aucune info, et comme je l'avais dit, il était extrêmement soigneux. Bref, ne pouvant rien faire, et pour éviter de choquer les personnes aux alentours, on a préféré ne rien dire sur cette affaire.

J'ai réussi à l'oublier, tant bien que mal. L'idée de savoir que ce fou traînait encore librement, pouvant agir à chaque instant, me dérangeait. J'y pensais chaque nuit, j'en faisais des cauchemars. Et alors que je pensais que tout était terminé, en Avril 2008, il refit surface. Ironiquement, c'était le premier. Il était tard quand on nous appelé. Une vieille dame avait découvert le corps d'un homme, d'une trentaine d'années, assis dans sa voiture. La cause de la mort ? Le "Sourire de l'ange". Vous pourriez penser qu'il a fait le sourire après l'avoir tué, mais non, la personne est morte en se vidant de son sang. Le truc qui rendait ce meurtre sordide, était que la personne semblait sourire, ça faisait froid dans le dos. Sur le pare-brise de la voiture, un mot, un seul. Quand je l'ai vu, j'ai failli avoir une foutue crise cardiaque. Il était écrit "Candy". Pourquoi était-il revenu ? Pourquoi ce malade a t-il refait un coup ? Je pensais qu'on en avait terminé avec lui, mais non, il était de retour. Bien sûr, aucun indice, tout était parfaitement en ordre. C'est comme si la personne ne s'était même pas défendue.

Bref, on a décidé d'ouvrir une enquête officielle. Même si on n'avait rien, on essayait. On essayait vraiment d'arrêter ce gars, on ne pouvait pas laisser cette personne refaire quelque chose comme ça. Le dossier était ouvert, on l'a appelé "Candy". Malheureusement, les recherches n'ont rien donné. Du moins, pas avant 2010.

On a reçu un fichier sur ordinateur. L'adresse était inconnue. Sur le message, il était juste écrit "CANDY", avec une image, que je vous montrerai à la fin. Elle montrait un homme, qui regardait derrière une vitre. Cet homme était défiguré, il ressemblait à une personne ayant perdu toute sa peau. On a fait le lien avec l'affaire "Candy", mais cela ne nous avançait guère. Enfin, c'est ce qu'on croyait. On a fait circuler cette photo, et certains témoins affirment l'avoir vu traîner dans un vieil entrepôt abandonné. Avec ces coordonnées, on y est allé. Et effectivement, dans l'entrepôt, on trouva, assis sur une chaise au milieu de la salle, une personne qui semblait nous attendre. En allumant la lumière, on vit que sur les murs de la pièce, il était écrit "Candy" un peu partout. Toujours avec du sang, mais on ne savait pas s'il s'agissait du sang de ses victimes. On l'embarqua.

Il nous donna de précieuses informations : Déjà, son vrai nom était Tom Greg, mais il nous a avoué qu'il préférait qu'on l'appelle "Candy", le surnom que lui avait donné sa petite soeur quand il était enfant. Mais mis à part ça et son nom, il ne se souvenait de rien. On découvrit après que les "Candy" qui étaient écrits sur les murs de l'entrepôt venaient de son propre sang. D'après lui, c'est la seule chose qui comptait pour lui, il semblait avoir une véritable obsession pour ce nom. Ensuite, on lui parla de la photo. On lui a demandé pourquoi il nous avait donné ça, et qui l'avait pris en photo. Il nous a répondu que c'était sa petite soeur qui lui avait dit de faire ça, et que c'était cette dernière qui l'avait photographié. Mais quand on lui a demandé si on pouvait voir sa soeur, il nous a répondu tout simplement "Qui sait ?", avant de reprendre "Elle est morte quand elle avait 8 ans.". Après quelques questions, il fut défini comme "fou". Avant de nous quitter, il se retourna et dit que ce n'était pas fini. Suite à ça, je ne le vis plus jamais.

Donc, pourquoi j'en parle ? Parce qu'en 2012, on nous signala quelque chose : Tom Greg s'était enfui. Il avait sombré dans la folie la plus totale, dans sa cellule, il avait écrit "Candy" un peu partout. Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que je sais qu'il va recommencer, et je veux que les gens le sachent. Je veux que les gens fassent attention, parce qu'il va venir, je le sais. Ce type est dangereux, faites attention.

 

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14 juin 2013 5 14 /06 /juin /2013 13:51

Il était environ huit heures lorsque Jean rentra chez lui. Et c'est avec soulagement, après une journée très chargée, qu'il accueillit l'ambiance chaleureuse de sa maison.

Dès qu'il eut passé la porte, une petite tornade blonde lui sauta dessus.

-Papa, papa, regarde le joli dessin que j'ai fait ! dit sa mignonne petite fille Julie dont les fossettes lui donnaient une apparence d'ange.

-C'est très beau ma chérie, dit-il en prenant le dessin de l'enfant de 4 ans. Je vais le mettre sur mon oreiller.
Puis il l'attrapa et commença à la chatouiller sous les rires ravies de sa princesse.
 

Finalement, il la lâcha et se dirigea vers la cuisine. Au passage, il embrassa son fils de deux ans qui gazouillait joyeusement dans son parc en mâchonnant l'un de ses jouets. Dans la cuisine se trouvait sa magnifique épouse qui, étant de dos, ne l'avait pas vu rentrer. Il l'attrapa par la taille et l'embrassa sur la tête, sous les rires de celle-ci. Elle se retourna et l'embrassa tendrement. Il jeta un coup d’œil sur le plan de travail.

-Qu'est-ce qu'on mange ?

-Du ragoût, dit-elle. D'ailleurs, tu peux aller me chercher de la viande au sous-sol, s'il te plaît ?

-Tout pour toi mon amour, répondit-il.

Il s'éloigna et prit l'un des couteaux à découper, puis se dirigea vers le sous-sol. Il descendit les vieilles marches de pierre, et lorsqu'il arriva en bas, il alluma la lumière.

Au centre de la pièce, dans une mare de sang, la jeune fille le regardait en tremblant de peur dans sa cage en métal.

Jean la regarda, pensif.

Aujourd'hui ce serait de la cuisse.

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14 juin 2013 5 14 /06 /juin /2013 12:18

*Taptaptap...Taptaptap...Taptaptap..;*

Les doigts de Ludovic frappaient machinalement contre son bureau. Le regard plongé sur la feuille étalée devant lui, des tas d'inscriptions raturée ou entourées, d'autres à peine terminées, il séchais complètement devant une dissertation..Et comme si l'heure tardive et la chaleur étouffante ne suffisaient pas, une dispute se faisait entendre dehors.

*Taptaptap...Connard !!!...Tapta-Nique ta mère s'pèce d'enculé !!! Tap-VA Va t'faire foutre bât- *snap*

Il lâcha le stylo qu'il tenait entre les mains, le laissant glisser sur le bureau, puis ouvrit sa fenêtre, y glissa sa tête aux cheveux châtains et se joignit à la conversation le plus joyeusement du monde.

-Si vous ne disparaissez pas dans les secondes qui suivent c'est les flics que vous vous ferez !!!

Peut-être que l'adjectif "joyeux" ne correspondais pas vraiment à son humeur du jour. Il aurait mieux fallu dire "stressé, énervé, à bout de nerfs" et "besoin de vacances" L'un des petits délinquants fixa son regard. Il le soutient durant quelques secondes et à ce moment, il aperçut deux petites lueurs rouges juste à côté de la tête de son opposant. C'était comme un flash car elles disparurent dès qu'il s'en rendit compte mais juste après, le jeune à l'extérieur sursauta, comme si il avait été surpris, puis il détourna le regard vers son compagnon de dispute. Il lui adressa une dernière insulte puis s'en alla d'un pas rapide. L'autre le salua d'un "C'est ça, dégage crevard !" avant de partir dans la direction opposée.

Ludovic soupira bruyamment : il avait oublié à quel point hurler pouvait le décharger de sa colère. Pas qu'il soit si irascible en temps normal, mais il sentait comme une espèce de tension depuis quelques jours. L'adolescent respira à fond, tentant de se calmer, mais il ne parvint qu'à s'étouffer à cause de l'odeur de gazole de la rue étroite où il habitait. Supposant que le flash rouge de tout à l'heure était une hallucination due à la fatigue, il ferma la fenêtre et décida de se coucher, reportant à plus tard sa dissertation.

Il fût réveillé le lendemain matin par des sirènes hurlant juste en dessous de chez lui. Se repassant le calendrier des manifestations de ce mois-ci, il en déduisit que ce bruit ne pouvait venir que de la police ou d'une ambulance En effet, trois véhicules étaient garés en bas de son appartement. Il jeta un œil à la fenêtre et fût malgré lui satisfait par la vision qui s'offrait à lui : le voyou de la nuit dernière gisait sur le trottoir dans une mare rouge, ses baskets fluo teintées de sang à peine coagulé. Ludovic poussa un petit rire, plus de fatigue que de satisfaction puis s'allongea de nouveau dans son lit avec la ferme intention de poursuivre sa grasse matinée.

Le reste de sa journée fût parfaitement désastreuse : réveillé par quelqu'un s'étant trompé d'adresse, il avait voulu tenter de finir sa dissertation, ce qui lui fût impossible. Un peu plus tard, il se brûla avec une poêle après avoir renversé tout un paquet de sel, puis répandit accidentellement du thé sur des notes de cours qu'il avait emprunté à un ami. Si le fantôme du jeune de la nuit dernière était passé lui faire coucou, il n'aurait même pas eu le temps de dire "cou-" que Ludovic aurait saisi le sien et l'étranglerait lentement.

Sa soirée fût tout aussi catastrophique : ayant voulu se coucher tôt, il se ravisa quand il entendit le plafond vibrer en rythme avec les basses du voisin du dessus. Tant pis, il en serait quitte pour une soirée à réviser. Il monta pourtant quelques heures plus tard, quand la petite aiguille eût atteint le deux, afin de demander à passer une nuit sans trop de bruits. Gravissant les escaliers, Ludovic entendit une rumeur de voix mais ne se découragea pas à vouloir faire voir sa vision de ce qu'était le respect due aux voisins : son manque de sommeil rajoutais un poids à sa colère stagnante, exprimée par de violents coups frappés à la porte.

-Ouais ?

Par chance, ce fût l'organisateur de la soirée lui-même qui vint ouvrir au châtain, laissant le champ libre à la sono et aux paroles de ses invités, obligés de hurler à qui mieux-mieux pour se faire entendre.

-Il est deux heures du matin, vous pourriez baisser le volume ?

-Quoi ?

Ludovic répéta en veillant à bien articuler et à crier chaque syllabe, mais la seule réponse fût un "j'entends pas", ce qui avait au moins l'avantage d'être un phrase de plus de deux syllabes. Voyant que parler ne servirait à rien, il passa sous le bras appuyé au cadre de la porte, sa petite taille ayant certains avantages, puis coupa net le volume. L'affreux gueuloir qui s'y ajoutait l'instant d'avant ne cessa cependant pas. Il décida alors d'attirer l'attention d'un "Hey !' assez fort puis, à force de gesticulation, il parvient à capter l'attention de son auditoire de fortune.

-Il est deux heures du mat' et les gens autour de cet appartement aimeraient dormir. Vous pourriez au moins baisser la sono, dit-il d'un ton mesuré.

-Hé beh qu'est-ce qu'il a le mioche ?

Le "mioche" en question tourna la tête et vît un grand brun, la vingtaine, se lever du canapé occupé par deux autres filles et tituber jusqu'à la sono. Il arriva, après quelques efforts, à la hauteur de Ludovic. Plus que sa hauteur. Deux têtes plus haut pour être précis. Et il le fit bien sentir en déversant de l'alcool sur les cheveux de son opposant, sous les rires gras des adolescents autour.

Ludovic vit rouge. Ivre de fureur, il monta sur la table basse pour se mettre à la hauteur du brun. Ce dernier l'empoigna alors au col de son t-shirt et le souleva sans effort, un air amusé planté sur son visage alors qu'ils se fixaient les yeux dans les yeux.

Le flash rouge réapparut alors, plus intense et plus long que la dernière fois. Ludovic ne s'en était cependant pas rendu compte et continuait à faire face à son adversaire. Il repensait aux évènements d'aujourd'hui, à sa frustration, au manque de sommeil, et il lui semblait que les deux petites lumières à côté de la tête de son opposant s’intensifiant au fur et à mesure de sa colère. Le châtain les aperçut , détourna les yeux, puis son adversaire le lâcha brutalement en poussant un cri de surprise, comme si une décharge électrique l'avait traversé. Les rires autour ne cessèrent cependant pas, redoublés par la chute de Ludovic qui, n'en pouvant plus, saisit une bouteille vide et l'éclata contre la table.

-Le premier qui ne la ferme pas dans la seconde, je lui enfonce ça où il le pense, compris ? rugit-il.

Il respira à fond, regrettant déjà ses paroles et s'attendant à ce qu'on le saisisse une nouvelle fois, mais il fût soulagé de voir les gens autour de lui paralysés par le ton de sa voix. Un léger rictus qu'il ne pouvait maîtriser apparût alors sur ses lèvres, mais les coins de sa bouche se tendirent quand il vit une myriade de lumières rouge à côté de chaque visage qu'il apercevait. Le reste de son corps se tendit comme un arc, puis il courut vers la sortie, effrayé par ses propres actes. Une fois arrivé dans sa chambre, il s'enferma à double tour, s'allongea dans son lit, tremblant comme une feuille, puis fût littéralement happé par le sommeil.

Ludovic fît un rêve étrange, cette nuit-là. Il avait beaucoup de mal à le percevoir, mais il ressentait un sentiment de puissance et d'invincibilité comme il n'en avait jamais connu auparavant. Sa vision était floue, cachée par un écran rouge opaque dans lequel se dessinait deux cercles. En se concentrant plus intensément, il se sentait bouger avec une souplesse et une rapidité qu'il n'avait jamais eu. C'était comme si il n'habitait pas ce corps et qu'un autre le contrôlait. Ludovic en avait parfaitement conscience mais laissait faire, profitant du spectacle des silhouettes paniquant et tombant devant lui. Sa vision devenait de plus en plus nette et il se sentit devenir de plus en plus lent au fur et à mesure qu'il sortait de son sommeil. Sa dernière vision fût le long couteau de cuisine qu'il tenait à la main droite.

Il se réveilla l'instant d'après, non dans son lit mais dans l'appartement du dessus, celui-là même où la fête battait son plein à peine une demi-heure plus tôt. Le décor avait cependant radicalement changé, des cadavres encore chauds, des cris, des larmes, mais le plus intrigant était un messages écrit sur le mur avec la même substance qui recouvrait Ludovic : "libère-moi encore". Le jeune homme se regarda dans un miroir et, outre le rouge qui le couvrait des pieds à la tête, c'était la couleur de ses yeux devenus carmins qui le fît le plus paniquer. Il cria comme un dément tandis que de nouvelles inscriptions s'affichaient sur les murs : "tu es faible" ; "laisse-moi faire" ; "contente-toi de regarder" ; "appelle-moi". N'en pouvant plus, il porta le couteau à son visage et creva ses propres yeux. La douleur aiguë ne fût pas longue et il sentit de nouveau ce sentiment de puissance. Le carnage recommença de plus belle.

Les quelques survivants et les policiers dépêchés sur place furent tous formels : malgré l'absence d'organes visuels, l'adolescent savait parfaitement comment atteindre ses cibles. Les armes à feu pointés vers lui ne l'intimidaient en aucun cas et, après s'être jeté sur un homme en uniforme, ce fût un coup de taser qui le fît s'évanouir pour de bon. Désormais retenu dans une cellule d'asile capitonnée, Ludovic continue de pousser de long cris de rage. Si jamais vous croisez son regard, peut-être verrez vous deux petites lumières rouges à la place de ses yeux.

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